jeudi 25 octobre 2007

Réfugiés: Intérêts, responsabilité et charité...


Je vous ai récemment fait part de mon point de vue sur les responsabilités, en matière d'accueil des réfugiés irakiens, des États-Unis. Dans ce précédent éditorial, j'expliquais en quoi les États-Unis avaient une dette morale envers l'Irak, dette morale les obligeant à prendre en compte les besoins des millions d'Irakiens fuyant le pays. Je suis évidemment toujours en accord avec ce point de vue mais vous serez toute fois sûrement surpris de mon propos pour ce nouvel article. En voici l'essentiel résumé en deux questions: Quelle est la situation de notre pays (Canada)face aux réfugiés? Peut-on et doit-on héberger les malheurs du monde chez nous? Ces questions amènent évidemment des réponses un peu controversées.

Voici ma réponse à la première question: Actuellement, le Canada est le pays occidental recevant le plus d'immigrants par habitant. C'est une vague de 250 000 immigrants qui s'engouffrent chez nous à chaque année. L'accueil du Canada ne s'arrête cependant pas là, le Canada est aussi un des premiers de classe en nombre de réception de réfugiés, bien au delà des É-U et de la plus part des pays européens. Dans l'ensemble et malgré les commentaires apeurés que l'on peut entendre lors de la commission Bouchard-Taylor, le Canada y trouve son compte. Ces immigrants sont des gens qui viennent ici pour pouvoir avoir une vie libre et honnête au sein d'une société dont ils sont un des moteurs économiques et idéologiques. Le Canada est un pays d'immigration et ce phénomène n'est certainement pas étranger au grand succès économique et social du pays depuis 200 ans. Voilà! Tout peut sembler pour le mieux dans le meilleur des mondes mais est-ce vraiment le cas?

Non! Évidemment que non et nous n'avons qu'à penser à toute la controverse des accommodements raisonnables pour se le rappeler (je sais bien que les accommodements ne touchent pas que les immigrants mais la partie qui choque, elle, y est intimement liée). De plus, on n'a qu'à penser aux problèmes avec les gangs Haïtiens de Montréal ou aux milieux extrémistes musulmans essayant d'imposer au Canada un deuxième régime de loi: droit canadien et Sharia. Nous somme donc forcés de nous rendre compte que certains immigrants n'ont pas les capacités, n'ont pas été formés ou encore viennent de sociétés tellement différentes, qu'ils n'arrivent pas à s'intégrer à notre nation ou à y produire. Il y a donc une double situation, d’un côté les immigrants créateurs de richesse et de l’autre, les contestataires et fauteurs de trouble… Sont-ils les deux facettes d’une même pièce? Est-ce un automatisme, si l’on veut l’un, faut-il faire avec l’autre? Mon argument est que non ou enfin, pas exactement. De mon point de vue et je dois préciser que je ne suis pas spécialiste en la matière, le problème est plutôt entre les types d’immigration : immigration choisie ou immigration imposée… Certains remarqueront la touche sarkozienne, je m’en réclame en effet. Mon point est que le Canada a besoin d’immigrants mais pas de n’importe quels immigrants. Ceux que le pays choisi ont le droit de s’installer ici et de se réclamer de tous les droits dû aux citoyens du pays mais qu’en est-il de ceux que le pays n’a pas vraiment choisis : les réfugiés… Pourquoi devrait-on laisser la porte ouverte pour des gens fuyant leur pays d’origine et encore plus, pourquoi devrait-on faire quelque compromis que ce soit pour ces gens? Je fais évidemment ici de la politique réaliste, pas idéologique ni morale. Mon point est que le Canada doit s’occuper de son peuple, ce qui le fait progresser est positif, ce qui lui cause problème doit être évité. Là où le Canada choisi des immigrants pour leurs compétences et leurs capacités d’intégration, les réfugiés, quant à eux, ne sont choisis qu’en fonction de leur malheur personnel… En quoi la terrible situation dans leur pays en font-ils des futurs bons citoyens canadiens? Je ne veux évidemment pas dire qu’ils ne peuvent pas être de bons citoyens mais simplement que rien ne nous prouve qu’ils le seront. Le fait qu'une personne vive la guerre ou la discrimination en son pays d'origine est affreux mais n'est pas du tout un indicateur de capacité d'intégration. Pourquoi le Canada se devrait-il de les accueillir et d'aller jusqu'à transformer sa société afin que ces gens se sentent chez eux?

Mon point est donc clair, l'immigration est un phénomène positif et il faut s'assurer qu'il le reste... Qu'il le reste en nous laissant la possibilité de choisir les gens qui viennent et qui seront les plus aptes à produire et s'intégrer dans notre société.

Je sais évidemment que cette approche est froide et calculatrice mais c'est ainsi que les États fonctionnent, en Occident, depuis 400 ans. Maintenant qu'en est-il de la partie morale, voici la réponse à la deuxième question: le Canada n'a aucune obligation morale envers les malheurs du monde entier et n'a donc aucune raison de garder ses portes ouvertes aux réfugiés du reste du globe. Ouch! Ça fait mal mais c'est une simple vérité. Comme je l'ai dit auparavant, les É-U ont une responsabilité face à l'Irak, la France face à L'Afrique du Nord ou encore la Grande-Bretagne face à l'Asie du Sud: ils ont causés une catastrophe et doivent maintenant en porter les conséquences. Ça n'a cependant aucun lien avec la situation du Canada, notre pays n'a jamais été colonisateur et ne devrait donc pas être tenu comme responsable des multiples maux sociaux de la planète. Pourquoi devrions-nous porter les conséquences des terribles erreurs causées par d'autres? Dîtes-moi, le Canada a-t-il fait de torts si irréparables à un autre pays qu'il doive en conséquence accueillir la population maltraitée de ce pays... Le seul cas présent pourrait être l'Afghanistan, si le Canada ne réussi pas à atteindre ses buts de pacification et de reconstruction, alors il (tout comme les autres membres de la coalition) devra prendre les moyens nécessaires pour aider les populations de ce pays (possiblement les recevoir). Cependant je tiens mordicus à mon point, le Canada n'a aucune responsabilité morale face aux gens maltraités de l'Afrique du Nord, Subsaharienne, de l'Amérique Latine ou autre. Le Canada n'a pas vocation à supporter les malheurs de la terre chez lui! Je prône donc une attitude de responsabilité sans aucun sentimentalisme. Voir aux meilleur intérêt du pays tout en étant prêt à faire face à nos responsabilités mérités. Accueillir les immigrants productifs et prêts à s'intégrer mais ne recevoir de réfugiés que si nous le devons...

Une fois ces deux questions (intérêt et responsabilité) clarifiées, nous pouvons tout de même concevoir un autre point: charité chrétienne. Je sais bien que ces temps-ci, où le terme laïcité est très à la mode, dire que notre société est chrétienne est inacceptable. Il faut toute fois reconnaître le fait que la charité a toujours été un point central de la doctrine chrétienne et qu'elle est au centre de l'État social que les Canadiens (surtout québécois)aiment tant. Le terme charité chrétienne n'est donc pas du tout choquant. Une fois ceci précisé, je crois qu'il est possible, d'un côté, d'avoir une politique réaliste et responsable au niveau international mais aussi d'être charitable face au monde qui nous entoure. Je ne crois cependant pas que d'accueillir une population étrangère dans le besoin soit la meilleur manière d'aider le reste du monde, si de les aider veut dire remettre en question notre équilibre et cohésion sociale. Nous devons, au contraire, ne pas pousser les réfugiés à venir s'installer chez nous mais plutôt les aider à vivre une vie acceptable chez eux. Ce que je veux dire, c'est que le Canada devrait supporter la démocratie et les droits de l'homme sur le restant de la planète (en prenant évidemment compte de nos capacités). Vous me direz qu'on le fait déjà, c'est vrai mais pas du tout assez. Le Canada, comme la plupart des pays occidentaux, ne dépense même pas 0,5% de sa richesse totale annuelle (PIB) en aide internationale (les É-U donnent beaucoup moins et les pays scandinaves beaucoup plus). Atteignons le niveau qui fus demander de nous, lors d'accords internationaux, de 0,75 à 1% et nous aurons alors fait beaucoup plus pour le reste du monde que tout ce que nous faisons actuellement. Le Canada pourra ainsi être un phare qui projette la liberté au lieu d'une oasis qui épuise son eau...

Je récapitule mes points: le Canada ne devrait accueillir que les immigrants qui sont aptes à s'intégrer et à faire progresser notre nation. Le status de réfugié, n'étant pas sélectionné selon la capacité d'intégration mais plutôt par le degré du malheur individuel, doit donc être éliminé. Précisons que cela ne veut pas automatiquement dire diminuer le nombre d'immigrants entrant au pays, simplement les choisir différemment. C'est le cas car le Canada n'a pas d'obligation morale face au reste du monde. Là où nous avons eu tort aidons (et possiblement accueillons) mais dans le reste des cas, voyons à notre meilleur intérêt. Cela n'empêche nullement le pays de faire preuve de charité et d'aider le reste de la planète. Il faut le faire avec beaucoup d'énergie, plus qu'aujourd'hui mais le faire à nos termes. Aider les pays défavorisés afin d'aider, chez eux, la réalité de la vie des gens oppressés mais ne pas se le faire imposer chez nous. Nous ne devons pas aider parce que nous sommes forcer de le faire mais simplement parce que ça fait partie de nos valeurs, ça fait partie de nous.

1 commentaire:

Electrosyzygy a dit…

Juste et nuance. Cependant, j'ajouterais qu'il faudrait etre quand meme ouvert aux refugies qualifies ou utiles au Canada. Qu'il soit immigrants ou refugie, s'ils sont qualifie, qu'on les laisse entrer! Tu vois juste sur nos responsabilites internationales et humanitaires.

 
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