dimanche 26 octobre 2008

Bute l'emporte in extremis


Après un combat enlevant et un suspens ayant duré 12 rounds complets (jusqu'à la toute dernière seconde et même plus), Lucian Bute a emporté le duel le plus dur de sa vie contre cet énergumène indestructible qu'est Librado Andrade.

Avant de vous expliquer le déroulement du combat mais aussi avant que qui que se soit crie à la controverse, je vais clarifier une chose: Lucian Bute a gagné ce combat et ceux qui le nient, soit ne connaissent rien à la boxe, soit sont seulement des dénigreurs comme on est malheureusement habitué d'en voir au Québec.

Une fois cela dit, qu'en est-il du combat? Premièrement, Bute a très bien boxé, a contrôler le ring, a plutôt bien bougé en défensive et a su attaquer Andrade de manière très violente. Pour ces différentes raisons, Bute a gagné au moins 9 des 11 premiers rounds. Si Andrade n'a jamais cessé d'essayer et de courageusement avancer, reste qu'il s'est fait outrageusement dominé durant les 11 premiers rounds. Confirmant une fois de plus qu'il n'est pas un boxeur très technique mais qu'il a un crane hors du commun (peut-être fait de titane ou autre matériel indestructible). Donc voilà le constat après 11 rounds, Bute est trop rapide et il fait payer Andrade pour chaque pas que le Mexicain fait vers l'avant. Cependant, le combat change du tout au tout lors du dernier et douzième round du duel.



À ce moment du combat, Bute est exténué, il a su dominer Andrade mais la pression constante du Mexicain semble lui avoir coûtée beaucoup. Son entraîneur lui conseille donc de simplement se déplacer durant le 12ième engagement. Pas besoin de gagner ce round lui dit-on, son avance est tellement grande qu'il lui faut simplement éviter la catastrophe. Bute a (malheureusement pour lui) un autre plan et dès le début du douzième round, décide d'échanger coup pour coup avec Andrade. Ça n'est évidemment pas le choix intelligent à faire mais c'est son orgueil qui prend le contrôle. Il a dominé tout le combat et malgré sa situation physique chancelante, il veut absolument finir les dernières secondes du combat en champion. Il veut donner un spectacle à la foule de 17 000 personnes, de même qu'aux réseaux de télévision américains, grande erreur en effet.

Grande erreur car c'est exactement ce que Librado Andrade attendait. Ne pouvant égaler Bute en qualité de boxe, il espérait que le champion perdrait sa concentration et qu'il serait forcé, tôt ou tard, d'y aller coup pour coup. Bute essaye donc d'assommer son adversaire mais est beaucoup trop épuisé. Andrade en profite pour y aller et donner tout ce qu'il lui reste. Les 45 dernières secondes sont une éternité, Andrade poursuit Bute autour du ring. Le champion semble avoir perdu ses jambes et est sur le point de s'effondrer. À 4 secondes de la fin, coup de théâtre, après une lourde droite au menton, Bute s'écroule à terre. L'arbitre commence le compte de 10 et après 6 secondes Lucian est sur ses pieds, pas en grande forme mais debout tout de même. L'arbitre, à ce moment, se détourne et avertit Andrade à trois reprises de retourner dans un coin neutre (ce qui est obligatoire lorsqu'il y a un knock down), puis revient à Bute et fini son compte de 10.

Au total, le compte aura évidemment été trop long mais Andrade n'a que lui-même à blâmer, s'il n'avait pas quitté le coin neutre lors du compte, l'arbitre n'aurait pas eu à l'avertir. Deuxièmement, Bute était déjà debout au compte de 6, ce qui était bien assez tôt pour ne pas être considéré comme knocked out. Était-il en état de se battre à ce moment là, évidemment que non mais cela ne cause pas réellement de problème puisque le temps réglementaire était écoulé. Autrement dit, Bute n'avait pas à prouver qu'il était assez fort pour continuer de se battre puisqu'il n'avait plus à se battre, le combat étant fini. Tout ce qu'il avait à faire était de se relever et il l'a fait. Les deux boxeurs allèrent ensuite à la carte des juges, où Bute l'emporta facilement étant donné la grande avance qu'il s'était fait durant tout le combat.

Vous voyez donc pourquoi il n'y avait pas de controverse. Selon les règlements en vigueur à la boxe professionnelle, Lucian Bute a gagné le combat sans controverse mais de manière très serrée. Car si le combat avait eu 20 secondes de plus, qui sait ce qui aurait pu arriver... Mais un combat de championnat du monde a 12 rounds de 3 minutes et pas 3 minutes et 20 secondes. Dommage pour Andrade mais s'il a manqué son coup, il n'a que lui-même a blâmé pour cela.

Il est malheureusement évident qu'une fois que les cris à la controverse ont commencé à fuser, ils sont très difficile à arrêter. Voilà pourquoi Lucian Bute devrait donner un combat revanche, dans l'année, à Andrade. Celui-ci a prouvé qu'il était prêt à se battre jusqu'à la dernière seconde du combat et afin de s'assurer que plus personne n'ait de doute, Bute devrait se battre une deuxième fois avec le dangereux Mexicain.

Que dire pour terminer? Bravo Lucian pour ta victoire et ton courage dans ces moments difficiles mais la prochaine fois, souviens-toi qu'un peu moins de bravade t'évitera bien des problèmes. Bravo aussi à Andrade pour son acharnement, il a un des plus gros coeur qu'il m'a été permis de voir dans la boxe professionnelle. Souhaitons un combat revanche prestement, je ne saurais le manquer pour rien au monde.

mardi 21 octobre 2008

La fin de Dion: Enfin!


Enfin! Oui enfin Stéphane Dion a tiré sa révérence et vient d'annoncer qu'il abandonne son poste comme chef du Parti Libéral du Canada. Si ça n'est pas une occasion de fêter, je ne vois pas qu'est-ce qui pourrait l'être.

Bon d'accord, j'exagère plus qu'un peu et dois dire que Stéphane Dion était loin d'être le pire politicien incompétent ou malhonnête qui ait vu le jour au Canada. Par contre, pour des raisons idéologiques concernant particulièrement les questions de nationalisme, il m'était impossible de voter pour cet homme et le parti qu'il dirigeait. Enfin, maintenant que tout a été dit et que Monsieur Dion rend son tablier, il est intéressant de voir ses derniers commentaires et réflexions à propos de son épopée à la tête du Parti Libéral du Canada.

Premièrement, Dion avoue qu'il s'est fait prendre au jeu de la politique. Il n'a pas donné plus de détails sur le sujet mais il est facile de comprendre ce qu'il veut dire. C'est d'ailleurs là qu'il est le plus honnête. En fait, ça aurait aussi pu être résumé par: "j'ai eu soif de pouvoir". Monsieur Dion a été en situation d'être l'homme le plus puissant du pays et s'est auto-justifié de vouloir absolument atteindre ce but. Rien de bien condamnable là-dedans, après tout c'est un peu le cas de tous les politiciens. L'erreur de Dion aura cependant été de se rendre aveugle à la réalité. Les Canadiens ne l'aimaient pas et les Canadiens ne l'aiment toujours pas. Voilà le fin mot de la discussion, il n'était pas l'homme qu'il fallait et cela peu importe les autres raisons qu'il trouvera.

Ce qui me mène à mon deuxièmement point, on se demande si Dion est vraiment prêt à prendre responsabilité pour l'échec magistral de son parti. Après tout il faudra bien qu'il y fasse face un jour ou l'autre; sous son leadership le Parti Libéral du Canada a fait le pire score de son histoire (140 ans, rien que ça!). Il a beau se dire que le parti n'était pas en bon état lorsqu'il en a hérité, reste qu'il n'a rien fait pour aider et que la situation s'est vraiment empirée avec lui comme chef. De plus, ça n'est pas comme s'il avait été forcé dans la situation, d'autres auraient pu faire mieux... Il s'est entêté et a lamentablement perdu son pari, il n'y a pas d'excuse pour cela et il devra se l'avouer un jour ou l'autre.

Finalement et troisièmement, qui prendra sa place et le nettoyage du parti aura-t-il lieu? Voilà les questions d'avenir. La course à la chefferie est déjà en train de se faire, qui des multiples prétendant arrivera à s'approprier le trône? On le verra bien mais si auparavant un chef du Parti Libéral semblait assurément pouvoir devenir premier ministre du Canada, cette association n'est plus du tout aussi sûr aujourd'hui. Pour cela, il faudrait que le Parti fasse le ménage de ses corps morts. De ses vieux réflexes et de ses idéologies dépassées. Que ce parti arrête de prendre certaines parties du pays pour acquises et cela simplement parce qu'il est le "Parti Libéral du Canada". Les Canadiens (et les Québécois) ont changé depuis les années Trudeau et ce parti devrait faire bien attention de ne pas tomber dans les pièges réconfortant du passé. Modernisez-vous, libéralisez-vous, soyez précurseurs, soyez inclusifs et vous reprendrez le pouvoir. Mais de grâce, ne soyez plus jamais arrogant et rétrograde au point de croire que vous pourrez gagner en ne changeant pas et en élisant comme chef des personnes comme Stéphane Dion.

Bute vs Andrade: le plus grand défi de notre champion


Ce vendredi soir aura lieu le combat de boxe le plus important des 20 ou même trente dernières années au Québec. Je sais que l'on entend souvent ce type de commentaire mais ne doutez pas, c'est vrai! Lucian Bute (22 victoires, 18 par KO), notre Québécois d'adoption, va défendre son titre de champion du monde IBF des super-moyens (168lbs) contre l'aspirant obligatoire, le Mexicain Librado Andrade (27 victoires, 21 par KO, contre 1 seule défaite).

Donc, qu'est-ce qui fait de cette défense de titre un combat spécial et particulièrement important dans l'histoire de la boxe au Québec? Premièrement, c'est un combat de championnat du monde, ce qui n'arrive pas si souvent au Québec. Dans les 20 dernières années, le seul boxeur sérieux et qui a eu du succès fut Éric Lucas (s'il-vous-plaît, ne me parlez pas des Hilton). Il devint champion du monde mais à une époque où sa catégorie de poids était particulièrement faible. Son accomplissement est grand et je ne veux pas du tout le diminuer mais disons simplement que Lucas n'a jamais réussi à vaincre un boxeur de la qualité d'Andrade... La situation est différente pour Bute, il est jeune, intelligent, charismatique, talentueux, athlétique en plus d'être un boxeur très technique. Autrement dit, il possède tous les atouts afin de laisser sa marque, pas seulement au Québec, car il n'est pas un boxeur local. Non, en effet il a de bonne chance de laisser sa marque au niveau international. Voilà donc l'importance de ce combat. C'est le combat qui déterminera si Lucian Bute n'est qu'un bon champion, un champion dominant ou encore une des attractions majeures de la boxe internationale.

Évidemment, cet argument vous l'avez déjà entendu et risquez de l'entendre à nouveau. Après tout, à la boxe chaque combat est une attraction majeure et a la possibilité de redéfinir la carrière d'un athlète. Donc je me répète, qu'est-ce qui rend ce combat "spécial"? Et la réponse est en deux pans: le potentiel fabuleux de Bute mais aussi la reconnaissance internationale d'Andrade. En effet, Andrade n'est pas un pied de céleri et est bien connu au sud de la frontière (il fait partie de l'écurie de boxe Golden Boy, de Oscar De La Hoya). On parle donc d'un boxeur qui a bonne presse, qui n'a perdu qu'une seule fois (contre nul autre que le monarque de la catégorie, Mikkel Kessler) et a l'habitude de détruire ses adversaires. Andrade est grand, puissant, déterminé, extrêmement endurant et une mâchoire d'acier (un vrai terminator, les pires coups ne semblent rien lui faire). Il est un boxeur mexicain et se bat comme tel: de la pression, plus de pression et encore plus de pression. Il ne sait faire qu'une chose, marcher sur son adversaire jusqu'à ce que celui-ci flanche. Évidemment Bute possède plusieurs avantages sur lui mais cela ne veut pas dire que le combat sera facile, bien au contraire. On peut s'attendre à un combat difficile, tout dépendamment si Bute réagit bien à la pression.

Voilà donc pourquoi ce combat vaut la peine d'être vu, ça se passera à un rythme endiablé entre deux boxeurs qui cognent avec autorité et qui veulent gagner à tout prix. De plus, le combat sera diffusé sur Show Time (mais sur Indigo au Québec), l'un des deux plus gros réseaux de diffusion de boxe au monde. Ça sera donc un combat regardé partout sur la planète et particulièrement aux États-Unis.

Pour ce qui est de ma prévision personnelle, je crois que Bute devrait l'emporter mais que ça ne viendra pas facilement. Andrade devrait commencer fort mais Bute devrait s'ajuster à partir du troisième round, ensuite sa plus grande rapidité et son bon déplacement dans le ring lui permettront de prendre le contrôle sur Andrade. Ça devrait donc se terminer en décision unanime pour notre champion (dans les alentours de 117-111) ou même en KO si Bute réussit à toucher Andrade de son crochet de gauche au foie (dans ce cas, peut-être un TKO au 8ième ou 9ième round). En conclusion, ne manquez pas ce combat (vendredi 24 octobre, 21h) car vous n'en reverrez pas d'aussi bonne qualité au Québec de sitôt, bonne boxe!

lundi 20 octobre 2008

Maurice Richard: 5/10


Maurice Richard, de Charles Binamé, est un film sur la vie du fameux joueur de hockey Maurice Richard. Que puis-je dire sur ce film? Je ne sais trop sinon que j'ai été plutôt déçu par son contenu. Je ne veux pas paraître trop dur, le film étant tout de même intéressant, filmant bien les passages sportifs et arrivant à rendre avec justesse le contexte de confrontation linguistique et culturelle de l'époque. Le problème n'est donc pas là, disons qu'il se trouve simplement dans le côté un peu fade, définitivement prévisible et parfois mal rendu de l'histoire. On comprend vite en quoi Richard fut un personnage marquant de son époque et en quoi son exemple inspira une partie de la société francophone à prendre confiance en elle-même et à persévérer afin de se faire reconnaître comme peuple. D'un autre côté, ce film rend bien la vacuité dont souffre tous les sports (pas juste le hockey). C'est vrai que son histoire est touchante mais ça n'est qu'une histoire de hockey et c'est tout... D'en faire une grande fresque historique montre le vide historique dont les Québécois souffrent. La sainte flanelle n'est qu'un uniforme de sport, pas une religion et encore moins une raison de vivre. Ce film ne m'a donc pas touché, ce qui ne veut pas dire qu'il soit mauvais mais simplement que je n'étais certainement pas le public cible.

dimanche 19 octobre 2008

La Marseillaise sifflée


Pourquoi siffler ou huer afin d'insulter un hymne national? Pourquoi siffler son propre hymne national? Question banale et anecdotique ou typique d'un malaise national plus profond? Certains diront que ça n'est qu'un fait divers mais ça n'est pas mon opinion. Récapitulons tout d'abord les faits: il y a de ça quelques jours, a eu lieu au Stade de France un partie amicale de soccer entre la France et la Tunisie. Comme ce fut le cas lors des dernières années dans des situations semblables mais cette fois entre la France et l'Algérie ou encore la France et le Maroc, les insultes et les sifflets ont fusés lorsque l'hymne national français fut entonné.

Cette situation n'est évidemment pas unique à la France, après tout, l'hymne national américain fut hué à Montréal au moment du début de la guerre en Irak. C'est une situation commune où, au travers de protestations véhémentes, une population démontre son antipathie contre un peuple ou plus souvent une politique, une action ayant particulièrement déplu. Donc rien de bien spécial, alors pourquoi parler du cas du Stade de France? La réponse est simple mais très importante: parce que les sifflets ont été faits contre l'hymne national français, alors que la partie avait lieu en France et que les sifflets ont été faits par des citoyens français!

Que l'hymne Étatsuniens soit bafoué à Montréal n'est pas normal mais du moins est assez logique étant l'anti-américanisme québécois ainsi que la situation du bois-d'oeuvre et les guerres américaines impopulaires. Donc sans se sentir fier d'une telle situation, on peut toute fois en comprendre les raisons. Mais qui pourrait imaginer que l'hymne national américain soit hué aux États-Unis? Impossible! C'est pourtant exactement ce qui est encore arrivée (et semble devenir une mode) en France. Des jeunes, pour la plupart des Français d'origine tunisienne, ont décidé de montrer leur mépris (et peut-être même leur haine) pour leur mère patrie en sifflant et injuriant leur propre hymne national...

Que doit-on comprendre de cette situation? Principalement qu'il y a un grave problème d'intégration en France. Car s'il est normal de se sentir proche de ses racines, comme dans le cas de Français d'origine tunisienne décidant d'être des supporteurs de la Tunisie au lieu de la France, cela n'explique pas pour autant la haine de la mère patrie. On voit donc, comme se fut le cas avec certaines minorités algériennes et marocaines lors de parties de soccer mais aussi lors des émeutes de banlieues qui déchirent souvent la France. Qu'il n'existe pas qu'une France mais plusieurs et que certaines de ces Frances sont perdues au point de ne même plus avoir de respect de base pour la nation. C'est un constat lourd mais indéniable pour la France.

Face à la cohue, différentes réactions firent surfaces. Le Premier Ministre, Monsieur Fillion, annonça qu'à l'avenir toute répétition d'un tel manque de sens civique amènerait l'annulation immédiate de l'événement. Autrement dit, des parties de soccer annulées en perspective... C'est une décision sensée et loin d'être démesurée de la part du Premier Ministre. Une partie de soccer n'est pas indispensable à la nation et doit plutôt servir à la cohésion sociale plutôt qu'à l'exacerbation des tensions présentes. N'attendons pas que de tels manques de classe dégénèrent en échauffourées, personne n'y gagnerait et cela pourrait mener à une autre série d'émeutes que la France ne peut se permettre d'avoir.

Un autre constat intéressant, face à ces événements, est la première réaction dans les médias français. On a entre autre vu, dans un magazine comme l'Express, une tentative d'excuser les actions et de mettre toute la responsabilité sur les facteurs sociaux. C'est une réaction typique de la gauche et ne me surprend guère, cependant cette manière de toujours excuser les malfaiteurs en accusant le système de tient pas vraiment la route. Je ne veux pas dire que le système ne s'est pas trompé mais simplement que la responsabilité est souvent double: le gouvernement face à sa population mais aussi la population face à son gouvernement. Autrement dit, le gouvernement n'a peut-être pas mis en œuvre les bonnes politiques d'intégration mais qu'est-ce que la communauté tunisienne (algérienne, marocaine...) a fait afin d'assurer son intégration au sein de la société française. Cette tentative bien française d'essayer d'excuser le criminel ne sert à rien et révèle plutôt de l'angélisme. On se sent bon de "comprendre" le fautif, ce qui permet de se sentir ouvert d'esprit et de ne pas avoir à se remettre en question. Je trouve cette pratique ignoble, lâche et particulièrement immorale. Car s'il faut comprendre en quoi la société à failli, il est tout aussi important de comprendre en quoi le criminel a failli et surtout, comment rendre le criminel responsable de son crime ainsi que responsable de sa propre réhabilitation.

J'aimerais donc (tout en sachant très bien que j'attendrai en vain) voir la population, le gouvernement et les médias dénoncer fortement ces sifflets insultants et illégaux (oui, c'est illégal en France). Tout comme j'espérerais voir des politiques mises en œuvres afin que l'on aide à améliorer les chances et la qualité de vie des minorités maghrébines. Finalement, je rêverais de voir des chefs (intellectuels, religieux, représentants politiques, artistes, sportifs) des communautés maghrébines dénoncer une fois pour toute les dérives insultantes et agressives de leurs membres et finalement prendre des engagements face à leur propre intégration. Je sais, je rêve mais si la France ne se réveille pas bientôt, ça sera des émeutes encore plus violentes qui la sortiront de sa torpeur.

vendredi 17 octobre 2008

Le sexe des étoiles: 1/10


Avez-vous besoin de vous souvenir à quel point le cinéma québécois des années 80 et début 90 était mauvais, vide de sens et artificiel? Si oui, tapez vous immédiatement Le sexe de étoiles, ça vous ramènera dans cette horrible époque où les films avait à peu près autant de naturel et de profondeur qu'un bon vieux Watatatow.

Au menu, une histoire de transexuel, d'acteurs figés dans la cire, de réflexions sur la jeunesse (à peu près aussi en lien avec la réalité qu'Astro le Robot) et un problème de famille poussé à un extrême de ridicule, au point que le fou-rire nous prend durant les moments les plus "dramatiques"...

Paule Baillargeon a réussit à nous prouver (hor de tout doute) qu'elle n'a absolument aucun talent comme réalistrice et que ça vaudrait mieux pour tout le monde (elle compris) qu'elle se contente d'emplois ne lui demandant pas de prendre le contrôle d'un caméra, de diriger des acteurs ou même de raconter une histoire. Chacun son rôle et elle a peut-être de multiples autres talents mais comme réalisatrice c'est un gros zéro! En conclusion, c'est un film très mauvais et à éviter comme la peste.

jeudi 16 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona: 8/10


Woody Allen ne semble jamais avoir dit son dernier mot et avec Vicky Cristina Barcelona, il ne nous donne pas du tout envie de le voir disparaître. Avec ce dernier film, Woody nous montre qu'il est toujours capable de se réinventer.

Dans ce film dans lequel il ne joue pas, Woody Allen aborde plusieurs questions épineuses et existentielles: l'amour, les choix personnels, la passion, les différences culturelles et évidemment plusieurs situations embarrassantes. Mais avant tout, cette production pose des questions tout à fait pertinentes sur les prises de décisions et la capacité des gens à s'en tenir à leurs buts. Si ces sujets de bases ne semblent pas particulièrement originaux, c'est en fait la manière de les traiter qui nous étonne. Il réussit à jouer à merveille avec les personnages, à exprimer leurs personnalités respectives mais aussi à nous étonner par les retournements. Au final, c'est le meilleur Woody Allen depuis Match Point et que se soit pour l'humour, les très belles scènes de Barcelone ou le contenu plus philosophique, c'est un film qui vaut le déplacement.

mercredi 15 octobre 2008

Élection fédérale: quelques gagnants, un grand perdant!


Hier avait lieu une autre élection fédérale canadienne (ça nous en fait pas mal pour les dernières années), la 40ième depuis la formation du pays en 1867. Quels en sont les résultats? En voici l'essentiel en passant point par point, parti par parti.

Parti Conservateur: Harper n'a pas gagné son pari mais presque. Là où il semblait en position parfaite en début de campagne, ses forces s'étaient réellement affaiblies au cours de celle-ci. Certains prévoyaient même, il y a de ça quelques semaines, que les Libéraux pouvaient aspirer au pouvoir. Ce fut donc une solide fin de campagne qui permit à Harper de sauver la mise et cela malgré des débats à quatre contre un difficiles, une situation financière internationale désastreuse et des gaffes répétées face à l'électorat clef du Québec. Avec 143 députés (dont 10 au Québec) et 37% du vote national, le Parti Conservateur peut ressortir de cette élection avec une situation plus forte que celle qu'ils avaient en 2006 (ils ont gagné 19 députés au niveau national). Ça n'est donc pas une mission accomplie pour Monsieur Harper, puisque la parti reste toujours minoritaire, mais presque.

Parti Libéral: À l'opposé, pour Monsieur Dion et le Parti Libéral du Canada, la situation est tout à fait désastreuse. On connaissait déjà Monsieur Dion comme un chef peu charismatique mais après cette campagne (où il fit pourtant de son mieux), on peut maintenant confirmer que cet homme manque complètement de "leadership". Car bien que son parti soit arrivé deuxième, cette élection représente une véritable hécatombe pour le Parti Libéral. Avec seulement 26% du vote populaire et 76 députés, c'est le plus bas score de l'histoire du parti! En 140 ans d'histoire et 40 élections, le Parti Libéral n'avait jamais aussi mal fait. Pourtant Dion pouvait profiter de la crise financière internationale (qui a mis à mal le pouvoir) et aussi des faiblesses environnementales du Parti Conservateur, afin de gagner en popularité. Mais il n'en fut rien, le Parti Libéral a perdu 27 députés depuis la dernière élection (en plus de 4% du vote national). Ce qui met Dion dans une position intenable. Il essaye pourtant de s'acharner et voudrait bien garder le contrôle du Parti mais la chose est quasiment impossible. En ce moment même, Bob Rae et Michael Ignatieff doivent être en train d'aiguiser leurs lames afin de dépecer la carcasse de Dion. Soyez sûr d'une chose, Stéphane n'arrivera pas à passer le printemps... Dernier détail, soulignons le fait que Justin Trudeau (fils à papa) fut élu à Montréal. C'est vraiment un poids que le Parti Libéral se met sur le dos, espérons qu'ils sauront s'en débarrasser prestement. Le Parti Libéral a besoin de tout, sauf d'un retour aux années Trudeau.

Nouveau Parti Démocratique: Pour ce qui est de Monsieur Layton et bien que son parti n'ait pas réussi à gagner avec éclat, la situation est beaucoup plus confortable. Je n'ai aucune idée si Jack a l'intention de rester à la tête de son parti mais même si ça n'est pas le cas, il pourra quitter la tête haute car il a fait un bon travail pour le NPD. En effet, le troisième parti Canadien a su obtenir 37 députés, contre 29 à la dernière élection. C'est un gain non-négligeable, surtout que le parti a réussi à garder son député québécois. S'il est évident que la baisse du Parti Libéral a bien favorisé le NPD, Jack Layton pourra toujours se féliciter d'avoir ajouté un verni de sérieux sur ce parti. Si bien diriger, qui sait ce qui attendra le NPD pour les prochaines années?

Bloc Québécois: Monsieur Duceppe fait aussi parti des victorieux en demi-teinte de cette élection. Le Bloc Québécois est évidemment encore très fort, 50 députés (1 de moins qu'à la dernière élection) est une victoire écrasante pour lui. Par contre, on voit bien que l'appui populaire n'est pas à la hauteur (légère baisse au Québec). Monsieur Duceppe ne peut donc pas complètement triompher mais presque. Après tout, en début de campagne tout le monde disait que son parti était mort. Non seulement il ne l'est pas mais il domine justement encore la scène québécoise. Monsieur Duceppe, s'il le décide, pourra aussi quitter la chefferie de son parti avec le dos droit et la tête haute, il fut un chef remarquable dans des situations difficiles. Il nous a prouvé qu'il avait la trempe d'un grand politicien.

Parti Vert: Finalement, terminons avec Madame May et son Parti Vert. Hum... Que dire? Pas grand chose peut-être, sinon que le Parti Vert nous a encore prouvé qu'il n'était pas un vrai parti sérieux. Bien que pouvant profiter d'une conjecture internationale avantageuse, d'un parti au pouvoir plutôt incapable sur le sujet de l'environnement et même après avoir été invitée au débat des chefs, le Parti Vert n'a toujours élu aucun député et est cantonné à la marge avec seulement 6% des voix. Le Parti Vert n'est rien de plus qu'un parti de protestataire et devrait penser à réintégrer un parti plus sérieux (NPD ou Parti Libéral). Bye, bye madame May.

mardi 14 octobre 2008

Comment conquérir l'Amérique en une nuit:3/10


Mauvais, oui ce film est vraiment mauvais. D'ailleurs, il ne mérite pas plus que quelques phrases de ma part. Danny Laferrière a de bonnes idées et on sent que les concepts exprimés, le plus souvent dans les dialogues entre Maka Kotto et Michel Mpambarra, sont tout à fait pertinents. Par contre et c'est un "par contre" majeur, les situations mises en scènes sont souvent complètement ridicules, les personnages sont vraiment exagérés et finalement: plus jamais Michel Mpambara dans un film! C'est pas une blague, ce gars là perce l'écran par son incompétence et son jeu complètement faux. Si on pouvait le mettre invisible à l'écran, le film serait peut-être potable mais étant donné que ça n'est pas le cas, ça reste un film à éviter.

Plaisirs glacés: 6,5/10


Plaisirs glacés, une petite comédie dramatique se passant dans le nord de l'Ontario, est un film plutôt surprenant, simple mais intéressant. Réalisé par Marc Evans, un réalisateur dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, cette petite production réussi tout de même à rassembler quels noms bien connus. Avec entre autre Alan Rickman, Carrie-Anne Moss et Sigourney Weaver, ce film démontre une profondeur inusité au niveau de la qualité des acteurs.

L'histoire se concentre particulièrement autour d'Alan Rickman, un britannique en voyage au Canada, qui suite à un événement inattendu, se voit obliger de cohabiter avec une autiste (Sigourney Weaver) vivant dans un petit village du nord de l'Ontario. Rien de bien excitant là dedans? D'accord mais la force du film ne se trouve pas dans la trame générale mais plutôt dans les détails. Par exemple, le jeu d'Alan Rickman est tout à fait saisissant, de même que celui de Sigourney Weaver (bien que celle-ci soit plus inconstante).

Ce film n'est malheureusement pas exempt de défauts. Par exemple, Carrie-Anne Moss n'est pas mauvaise mais son rôle semble tout droit sortit d'un mauvais roman Arlequin. De plus, on a tendance à douter de la vision angélique que le film veut transmettre sur la réalité de l'autisme. Finalement, certains personnages sont un peu trop stéréotypés, ceux-ci étant un peu trop bien divisés entre les "bons" et les "méchants". Une facilité qui jure particulièrement avec la profondeur émotionnelle du personnage principal. Ça en fait donc un bon film, un film qui vaut la peine d'être vu et qui est loin d'être ennuyant mais tout de même un film qui s'est servi d'un peu trop de facilités et de déjà-vus pour pouvoir laisser sa marque.

lundi 13 octobre 2008

http://www.bushharper.com: salissage honteux!


Bon, j'en ai encore contre quoi aujourd'hui? Hum, rien de spécial, juste un coup de dent contre le salissage en politique... Hé non! Je ne perlerai pas de politique américaine, enfin si mais pas vraiment de politique étasunienne. Je fais mon coup de gueule contre le salissage à la canadienne, plus précisément celui que quelques partis d'oppositions canadiens ont décidé de faire au dépend du chef du Parti Conservateur, Monsieur Stephen Harper.

Tout le monde est évidemment contre le salissage politique et personne ne voudrait que notre système politique ne transforme comme celui des États-Unis. Malgré cela, la dernière tentative de salissage contre monsieur Harper ne semble pas avoir fait sourciller qui que ce soit dans les médias québécois. De quel salissage est-ce que je parle? Celui qui est parfaitement illustré par le site internet: bushharper.com (financé par le Parti Libéral du Canada). C'est la toute dernière tentative de la plupart des partis d'oppositions, au niveau fédéral, que de tenter de discréditer monsieur Harper. Celle-ci consiste à associer Monsieur Harper au pire personnage politique actuel: George W. Bush. En effet, quel pire baiser de mort pourrait-on imaginer? De dire, comme ce site internet le fait, qu'Harper ne présente aucune différence que le crapuleux W au niveau de l'économie ou des affaires étrangères semblerait suffisant à convaincre la population canadienne que le chef du Parti Conservateur est un véritable suppôt de Satan (avec tout un agenda caché).

Si je réagis si fortement à ces attaques en dessous de la ceinture, c'est principalement parce qu'elles sont aussi efficaces que fallacieuses. Précisons tout de suite que si je préférerais évidemment une campagne électorale sans attaque personnelle, je comprends tout de même que l'on puisse attaquer un dirigeant sur ses capacités, ses défauts et ainsi de suite, tant que cela est lié à son futur rôle (de député, de ministre, de premier ministre, etc.). Mais ça n'est justement pas le cas ici et c'est ce qui me met en rogne. On n'attaque pas la compétence de Monsieur Harper, on essaye seulement de le salir par association. On ne prouve pas qu'il dirige mal, ce qui serait beaucoup plus compliqué à faire, on préfère plutôt faire des comparaisons douteuses afin de ternir sa réputation.

Jetez donc un coup d'œil aux dernières tentatives des Républicains Américains. Ceux-ci ont essayé de couler Obama en l'associant à une de ses connaissances qui, il y a plus de trente ans, a fait parti d'un groupe extrémiste. Ceci ne prouve nullement qu'Obama est un ennemi de la nation ou même qu'il soit moindrement incompétent mais ça terni tout de même sa réputation. La comparaison actuelle entre Harper et Bush est du même acabit. Sauf peut-être une petite différence: c'est canadien et Dieu que c'est laid de voir ça chez nous!

Finalement, pour ceux qui affirmeront que ça n'a rien de choquant, puisque c'est vrai et bien ressortez vos livres de politiques et surtout vos petits manuels d'objectivité. Les politiques de Harper ne sont pas celles de Bush, la manière de diriger des deux hommes n'a rien à voir et finalement, la puissance de l'idéologie chez ces deux hommes n'a tout simplement rien en commun. Évidemment que Harper, tout comme Bush, n'est pas fort sur l'environnement mais c'est aussi le cas de Hu Jintao et pourtant on n'essaye pas de le comparer à Harper. On a aussi essayé de comparer Bush et Harper à cause de leur style "dictatorial" mais si cette épithète est tout à fait appropriée pour Bush, il ne l'est pas du tout pour Harper. En fait c'est plutôt l'exemple même de l'homme de compromis. Comment aurait-il pu faire durer le plus long gouvernement de coalition de l'histoire du Canada sans une telle qualité? Serait-il alors plus facile de le comparer à Angela Merkel (et son bon travail en gouvernement de coalition)? Mais évidemment, le comparer à Madame Merkel ne réussirait pas à atteindre le but premier de la comparaison: salir l'image de Monsieur Harper. Continuons ce petit jeu: Il est aussi vrai qu'Harper est pour une présence forte en Afghanistan (ce qui en fait peut-être aussi un faucon, tout comme Bush) mais c'est aussi le cas d'un certain Obama (Harper semble TRÈS modéré quand on compare ses positions à celles d'Obama sur l'Afghanistan, l'Iran et le Pakistan). Tiens, voilà une idée intéressante, pourquoi ne pas tenter de comparer Monsieur Harper à Obama plutôt qu'à Bush? Ha! Vous trouverez sans doute cette comparaison farfelue et sûrement l'est-elle mais c'était justement le but de cet éditorial. Il ne sert à rien de comparer et de salir un politicien en essayant de trouver divers faibles points en communs entre deux individus (qui dépendent toujours d'un certain éclairage, pour ne pas dire aussi souvent de l'angle de l'ombre de la Lune). Utiliser de telles méthodes ne fait que prouver à quel point l'attaquant possède un agenda faible, dénué d'argument et d'intérêt. Au pire, attaquez Harper pour ses décisions et ses paroles mais pas par de viles attaques d'associations.

Je finirai donc cet article en vous faisant part de la réponse de monsieur Harper à toutes ces attaques. Sa réponse est simple mais claire, directe et j'espère qu'elle saura faire réfléchir ceux qui appuyaient ce salissage honteux (tiré de Gilles Toupin, La Presse):
«Je suis confiant, a-t-il surtout affirmé, que les tentatives du Bloc de me diaboliser ne trouveront pas d'échos auprès des Québécois. C'est faire affront à leur intelligence lorsqu'on me dépeint de la sorte. Ce n'est pas parce que quelqu'un vient de l'Alberta qu'il est automatiquement le valet des pétrolières. Ce n'est pas parce que quelqu'un est conservateur qu'il est George Bush. Et ce n'est pas parce que quelqu'un vient du Québec qu'il est automatiquement un producteur de sirop d'érable.»

La vie secrète des gens heureux: 4/10


Ouin... Disons que ça ne me fait jamais plaisir de parler négativement d'un film québécois mais là je ne vois pas comment je pouvais éviter de le faire. La vie secrète des gens heureux, un film récent de Stéphane Lapointe, est ce type de production que l'on ne peut confondre pour un produit de qualité. N'arrivant ni à atteindre le niveau de Denis Arcand ou même réussir un film semblable à la sauce américaine, le American Beauty version québécois devra attendre encore un peu...

Vraiment, je comprends que l'on veuille montrer la grande détresse d'un personnage (dans ce cas-ci le personnage principal) mais il y a tout de même des limites à vouloir en faire un introverti ultra-gêné. C'est tellement poussé qu'on ressent un malaise à chaque fois qu'on le voit à l'écran. Ça donne vraiment un relent de Louis 19 mais sans l'originalité. D'un autre côté, il faut quand même préciser que si le film part très mauvais, il s'améliore tout de même au fur et à mesure. Le fin est elle bien en suite avec le reste du film, ni crédible, ni touchante.

Et le prix Nobel va a... Paul Krugman!


Paul Krugman, économiste reconnu et éditorialiste renommé du NY Times, vient finalement d'être consacré au niveau international. Oui, l'Académie royale suédoise des sciences a décerné le prix Nobel 2008 d'Économie à monsieur Krugman. Ce prix lui fut décerné pour son travail substantif dans le domaine des échanges économiques internationaux. Il faut avouer que c'est bien mérité, j'ai d'ailleurs pu le vérifier par moi-même, puisque j'ai utilisé ses volumes sur le sujet dans un cours de "Relations économiques internationales" que j'ai fait au bac.

Monsieur Krugman est un intellectuel brillant qui a non-seulement fait sa place au sein de l'élite intellectuelle internationale mais a aussi fait un excellent travail de vulgarisation. Il publie régulièrement ses articles dans le NY Times (cela fait donc des années que j'aime le lire, semaine après semaine), où il défend avec férocité des valeurs nettement plus à gauches que ce à quoi l'on s'attendrait d'un économiste américain. En effet, Krugman est un fier défenseur du libre-marché mais tout autant de l'implication gouvernementale intelligente. Cela fait des années qu'il prévient l'Amérique des manoeuvres financières douteuses de Wall Street, des non-sens économiques de l'équipe Bush, de la nécessité d'avoir un système de santé universel, une éducation accessible pour tous, etc. Précisons tout de même que ce "socialiste" est un socialiste à l'Américaine, ce qui le mettrait à la droite de tout ce que pourrait imaginer l'Europe. Enfin et c'est se qui compte avant tout, Monsieur Krugman est une grande force pour le progrès et l'égalité aux É-U. C'est donc une joie que d'apprendre que la planète reconnaît ses grands efforts. Espérons maintenant que les Américains sauront faire de même. D'ailleurs, pourquoi pas un Paul Krugman secrétaire au trésort ou au commerce sous une présidence Obama? À suivre...
En conclusion: Bravo Monsieur Krugman!

vendredi 10 octobre 2008

Paris: 6,5/10


Paris, le dernier film de Cédric Klapisch, met en vedette une rimbambelle d'acteurs tel que: Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Albert Dupontel et bien d'autres. Quel en est le résultat? Pas mal ou plutôt devrais-je dire, sensiblement au dessus de pas-mal... Qu'est-ce que ça veut dire?

Ça veut dire que ce film est très intéressant, que c'est une étude pertinente de la réalité d'une grande métropole. Que cette production nous permet de nous questionner sur ce qu'est cette entité parisienne. C'est un film qui sait aussi plutôt bien jouer entre drame et humour. Finalement, c'est un excellent jeu de la part de Luchini, juste pour lui, le film vaut la peine d'être vu.

Par contre, certains personnages sont totalement inutiles à l'histoire, la situation du personnage de Romain Duris nous est jetée au visage et manque de crédibilité. Finalement, le film perd beaucoup de sa force dans le dernier quart. Ça en fait donc un bon film mais pas un film qui restera, dommage...

jeudi 9 octobre 2008

Le journal de Knud Rasmussen: 6/10


Le journal de Knud Rasmussen, est un très beau film (quasi-documentaire) se passant dans le grand Nord Canadien au début du siècle. Si le titre fait bien référence à ce grand explorateur, sa place dans le film est en fait plutôt secondaire. C'est un film qui se concentre nettement plus sur la réalité de vie des Inuits. Bien qu'on y présente un monde désolé et isolé du reste de la terre, on y voit tout de même les avancées de la modernité et en quoi cela remet en question la culture traditionnelle des habitants du grand nord. Ne vous attendez pas à un film bourré d'action, le style est lent mais nous en apprend tout de même beaucoup sur les effets de notre colonisation et aussi sur une culture ancestrale qui avait réussi à transformer l'endroit le plus inhospitalier de la terre en sa demeure.

mardi 7 octobre 2008

Voter pour le GOP? Par David Poulin


Comme je vous l'avais précisé hier, d'autres personnes contribueront sur ce blogue. Voici donc la première contribution de David Poulin:

Il semble presque impossible de comprendre pourquoi certaines gens puissent encore voter pour des plateformes comme le GOP (Grand Old Party : Parti Républicain) aux États-Unis. Une campagne qui se disait et se voulait propre, qui voulait s'en tenir aux enjeux, être honnête et respectueuse. Un candidat qui se disait un franc-tireur, n'hésitant devant rien pour contredire son parti et même pour participer avec le parti adverse. Tous ces éléments ont été balayés à plusieurs reprises depuis le début de l'élection générale. La campagne Républicaine a menti et a distordu à maintes reprises les positions et la personnalité du candidat Démocrate. Elle ne cesse de manigancer des mouvements politiques absurdes et simplement douteux, commençant par la sélection de la Gouverneure de l'Alaska comme VP (vice-présidente) pour ensuite l'isoler complètement des médias. Pendant ce temps le candidat à la présidence menace de suspendre sa campagne si le plan de sauvetage de Wall Street n'est pas signé.

Revenant sur le choix de cette gouverneur. Une intention flagrante de se négocier les supporteurs désavoués de Mme Clinton, démentie par l'expérience supposée que l'on peut aller chercher en étant mairesse d'une ville de moins de dix mille habitants et Gouverneure pendant moins de deux ans d'un État ayant moins de citoyens que de gens dans la ville de Québec et les environs. Cette même gouverneure qui est apparue pendant la convention Républicaine avec un discours non seulement rempli de mensonges prouvés, mais aussi un discours qui ne contenait que de la haine envers le candidat Démocrate, une haine sans fondement, alimenté par du sarcasme adolescent. Se moquant de l'expérience passée de Barrack Obama comme intervenant social après avoir terminé des études à Harvard en droit. Cette femme qui possède un baccalauréat en journalisme obtenu après 5 ans et plus d'étude.

Toutefois, la campagne du GOP ne fonctionne pas, du moins pour l'instant. Obama a le vent dans les voiles et McCain à perdu la main mise sur son propre gouvernail, s'élançant dans toute les directions les yeux visiblement fermé. Sa réponse? Encore plus de salissage, de la même manière que Bush et ses disciples "Roviens" on tourné les élections en faveur du GOP en 2000 et 2004. Il relance les attaques qui ont été démenties et exorcisées il y a longtemps concernant Obama et ses supposés contacts douteux. Un petit détail semble avoir échappé à Palin et McCain par contre, ce dernier aussi possède un passé douteux, que la campagne Obama a tôt fait de sortir du placard.

La campagne McCain semble avoir recours aux dernières et ultimes méthodes, sans même avoir conscience qu'ils sont aussi sujet à une contre-attaque bien plus musclé. Ils parlent maintenant de jeter la lumière sur les dons qu'ont reçu les démocrates, espérant dénicher des dons venant de l’étranger (mesure illégales). N'ont-ils par peur d'une contre attaque démasquant des dons venant de groupes d'extrémistes religieux ou intolérant socialement?

Au total, cette campagne frôle le ridicule, et les médias ne font rien pour l'illustré, sous le couvert de leur supposé neutralité. Cette même neutralité qui donne une note égale aux deux VP lors de leur débat, malgré qu'un des deux candidats n'a simplement que peu répondu aux questions et a semblé toujours retourner le sujet autour d'une seule plateforme supposé zone de confort. Mais, des gens vont encore voter pour ce parti et cette campagne. Par habitude, manque d'information, par conviction économiques et non le moindre par idéologie religieuse. En 2008, près de quarante ans après être aller sur la Lune, les gens vote encore sur des enjeux singuliers comme l'avortement, le christianisme (auto-relié au sujet précédent) et l'invincibilité du marché libre à 100%. Ce même marché qui éclate présentement. Que de naïveté d'imaginer un marché purement réactif, qui ne peut être influencé par l'intérêt particulier.

Cette même naïveté et l'absence notoire de raison des gens ne connaissent simplement aucune limite. Le vent semble cependant tourner en voyant les nouveaux sondages, la société progressiste émerge enfin de sa caverne Platonienne.
Naguère, le GOP était en vogue...

lundi 6 octobre 2008

Contributeur(s)


Voici une petite annonce, juste pour vous dire que d'autres personnes vont commencer à participer sur ce site. La première contribution, qui sera mise sur le blogue demain, est une analyse politique sur la campagne électorale ayant lieu en ce moment aux États-Unis, par David Poulin. J’espère que ça vous intéressera!

Indigènes: 6/10


Indigènes, film polémique réalisé par Rachid Bouchareb, raconte l'histoire des soldats indigènes (Nord-Africains) en 1943, qui enrôlés dans l'armée française, essaieront de libérer la France de l'occupation allemande. C'est donc un film de guerre plutôt conventionnel, beaucoup d'action et d'émotions faciles au menu.

Ce qui a fait de ce film une histoire polémique n'est cependant pas son contenu guerrier mais plutôt le "dévoilement" du racisme dont les "indigènes" ont souffert aux mains du haut commandement français. Avouons-le, le film le fait plutôt bien, faisant passer tour à tour l'élan de liberté et l'idéologie française que les soldats veulent bien défendre mais aussi leurs frustrations face à un racisme qui leur empêche d'accéder à l'égalité et la fraternité à laquelle ils espéraient avoir droit.

Par contre, ce film déçoit aussi, car s'il nous convainc qu'il y a eut injustice, il semble lui-même nous montrer un regard tendancieux de la situation. Il ne semble nous montrer qu'une guerre uniquement menée par les colonies et dans laquelle les Français de la "mère-patrie" n'aurait joué qu'un rôle accessoire. Une guerre dans laquelle les "indigènes" n'auraient jamais été reconnus à leur juste valeur et finalement un état-major utilisant les "indigènes" pour les boucheries, épargnant ainsi les lâches "Gaulois". Le problème est justement que ces quelques "réalités" sont fausses. Les "indigènes" n'ayant pas été plus massacrés que les autres, n'ayant pas eut plus à se battre que les autres et ont finalement put parader avec tous les honneurs aux Champs Élysés, à plus d'une reprise et sous les applaudissement nourris du peuple français. Autrement dit, les transformer en complets martyrs victimes du système est une exagération grossière.

Ceci n'empêche évidemment pas que plusieurs injustices leurs fut faites et qu'il est bien qu'un film soit dédié à ces héros oubliés. Il aurait cependant été souhaitable que le révisionnisme n'ait pas trop loin et qu'un regard plus adéquat (et aussi plus rassembleur) soit présenté de la situation.

vendredi 3 octobre 2008

Palin vs Biden


Contrairement à ce que j'espérais, Palin aura réussi à tenir le coup devant ce vieux loup qu'est Joe Biden mais précisons-le tout de suite, si elle ne s'est pas fait humilier, elle fut tout de même bien loin de gagner le débat. Bon, malgré ses multiples bourdes lors d'entrevues récentes, madame Palin a montré qu'elle était capable de rester posée et de jouer une image publique efficace sous haute pression.

En ce sens, elle en aura convaincu plus d'un en ne s'effondrant pas lamentablement. Par contre, elle fut loin d'être convaincante au niveau du message diffusé. Elle eut beaucoup de difficulté, tout au cours de la soirée, à tenir un discours cohérent et sentit. À plus d'une reprise elle se réfugia derrière un populisme grossier et encore pire, des lignes aussi préconçues qu'artificielles. Que cela soit sur l'économie ou les affaires internationales, il lui revenait toujours à la bouche les paroles archi-usées concernant son passé de Mairesse, de Gouverneur et d'entrepreneur. On eut aussi droit à un dérapage tout à fait cocasse sur la question du rôle (relevant de l'exécutif ou du législatif) du vice-président. Là encore, madame Palin nous confirma qu'elle n'avait pas la stature d'une vice-présidente (et encore moins d'une Présidente en devenir).

De l'autre côté, Biden fit vraiment bien. Il commença plus lentement que Palin mais se réchauffa vite et montra sans conteste en quoi il ferait un bien meilleur vice-président que la Gouverneur de l'Alaska. Il fut clair, cohérent et convainquant dans ses propos. C'est un homme qui comprend les réalités de la politique et de l'économie américaine, il devrait pouvoir diriger sans l'ombre d'une hésitation. Obama a le vent dans les voiles, son colistier ne l'a pas coulé, maintenant à lui de ne pas perdre son avance.
 
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