mercredi 29 avril 2009

La stagnation de Montréal


Avec un Maire mou et sans vision, ainsi qu'une incapacité à accomplir de grands projets ou revitalisations d'ensemble, la métropole du Québec semble plus que jamais dans l'impasse.

J'étais en train de réfléchir à ce sujet lorsque je suis tombé sur cet article de la Presse: La déroute d'une métropole, écrit par un ancien conseiller en relation publique de la Mairie de Montréal, Félix-Antoine Joli-Coeur. C'est ce qui m'a donné le courage de publier ce constat: Montréal n'est plus l'ombre de ce qu'elle était et s'embourbe, semble-t-il, sans fin et cela depuis au moins trois décades.

Voilà, la bombe est lancée!

J'entends déjà les cris d'indignations: Qu'est-ce que ça veut dire? Montréal est loin d'être une ville morte! Encore la guéguerre Québec-Montréal, qu'est-ce qu'ils ont ces frustrés de québécois (ptit criss de village de région)? Ou encore (pour ceux qui sont un peu plus posés): Montréal est la deuxième métropole canadienne et peut-être le premier centre culturel du pays, comment pourrait-on dire qu'elle s'embourbe ou stagne depuis trois décades?

Précisons d'emblée que je ne veux nullement diminuer le potentiel de notre métropole et encore moins mettre à mal sa population (il vaut mieux faire attention, ils sont délicats ceux-là). Mon point est plus simple et beaucoup moins provocateur: Montréal est comme un jardin laissez à l'abandon; plein de potentiel et de plantes superbes mais manquant gravement de jardinier afin d'y donner une vision d'ensemble.

Je sais bien qu'en donnant un point de vue aussi général, il est certain qu'on me dira que j'exagère ou que je ne connais tout simplement pas Montréal. Très bien, peut-être que j'exagère et il est certain que je ne connais pas bien la ville du Mont Royal mais ça ne m'empêche pas d'analyser deux ou trois choses sur cette ville. D'autre part, si je manque des points importants, n'hésitez pas à me le dire, ça ne fera que rendre le tout plus intéressant!

Premièrement au niveau économique (je vous rassure, je n'irai pas trop en profondeur), la ville n'est tout simplement plus ce qu'elle était et depuis trente ans, ne fait que déléguer, pièce par pièce, tout son pouvoir économique à des villes plus dynamiques, telle Toronto mais aussi Vancouver, Calgary et Ottawa. La taille de l'économie de la ville fait du surplace, même chose pour le pouvoir d'achat de ses habitants, sa bourse n'est plus que l'ombre d'elle même et tous les sièges sociaux d'entreprises se déplacent vers Toronto (même la Banque de Montréal est devenue torontoise...). Autrement dit, les grosses entreprises n'émergent plus de Montréal (à l'exception de Bombardier), pas plus que les nouvelles idées entrepreneuriales ou nouveaux produits (l'industrie du jeu d'ordinateur c'est bien mais pas de quoi transformer la ville). Autrement dit, au niveau économique la ville est en train de tranquillement s'effacer et si elle continue dans la même direction, il est vraiment à se demander ce qu'il restera d'elle dans trois autres décennies.

Deuxièmement au niveau démographique: là aussi la ville a pris du retard par rapport à sa situation des années 60 ou même 70. En effet, au début des années 60, Montréal était toujours la métropole canadienne, ayant une population aussi importante que celle de Toronto mais aussi l'avantage d'avoir un ensemble hétérogène; formé par une longue histoire avec l'immigration et étant une des rares villes à être bilingue à son coeur même. Ce mélange bien particulier (nombre, diversité et bilinguisme, couplées à la jeunesse de sa population) donnait à Montréal une vitalité bien particulière. Il est toujours vrai qu'aujourd'hui la moitié du Québec réside dans la région de Montréal, ce qui est loin d'être négligeable. Malheureusement depuis une trentaine d'années, une bonne partie de l'élite anglophone a quitté la ville, disparaissant avec leurs connaissances et leur instinct entrepreneurial. Aussi, la population de l'île a tranquillement stagnée (bien que se rependant dans les couronnes sud et nord), n'arrivant pas à suivre la croissance des grandes villes nord-américaines. Finalement, toujours selon les standards nord-américains, la région de Montréal est devenue âgée, perdant du coup une partie de son dynamisme. On voit donc que là aussi, l'avenir de Montréal est plutôt morne.


Troisièmement au niveau de la culture et de la connaissance: c'est certainement le point fort de la ville, car après tout, une bonne partie de sa réputation actuelle tient avant tout compte de son dynamisme culturel. De plus, la ville possède plusieurs institutions universitaires, dont la très prestigieuse McGill. Cependant, même au sein de se terreaux fertile, tout ne va pas pour le mieux. Par exemple, s'il est vrai que Montréal est dynamique au niveau de la culture et que le reste du Canada semble bien plat en comparaison, il ne faut pas négliger les progrès que Toronto a fait en le domaine. Là où Montréal n'avait pas de compétiteur canadien il y a une ou deux décennies, Toronto la suit désormais de près et cela, à tout les niveaux (musées, orchestre, festivals, etc.). De plus, si la métropole québécoise reste un endroit où la connaissance a sa place, le décrochage scolaire met a mal les perspectives d'avenir de la ville et il ne faut pas non plus oublier les grands échecs de certaines de ses institutions universitaires. L'UM n'est pas particulièrement glorieuse (si on oublie le HEC) et l'UQAM semble prise dans un cycle destructif sans fin... Autrement dit, peut-on vraiment espérer que Montréal reste chef de peloton alors que la compétition devient de plus en plus féroce et que certains des atouts de la ville semblent paralysés? Qu'est-ce qui viendra changer la donne: le quartier des spectacles? Justement...


Quatrièmement, les finances et grands projets: Ce point est un des plus négatifs pour la ville car depuis quelques années, les finances de la ville sont dans le rouge et les grands projets souffrent d'une immobilité totale. Premièrement les finances: 7 milliards de dette, ce qui revient à un coût annualisé brut des intérêts de près de 850 millions de dollars (ou 21% du budget de la ville). On parle ici d'une charge, qui si elle n'est pas complètement écrasante, reste extrêmement gênante pour la ville. En effet, difficile de trouver de l'argent de surplus, afin de penser aux nouveaux projets de développement de la ville, lorsqu'une bonne partie de ses revenus est immobilisée par le paiement des intérêts de la dette.

Deuxièmement et c'est évidemment le sujet de l'heure, la ville ne réussit plus à réaliser ses grands projets et semble décidément corrompue et sans imagination. Soyons honnête: quel est le dernier grand projet entreprit et réussi par la ville de Montréal? L'expo 67? D'accord, j'exagère et n'ai pas vraiment fait de recension sur le sujet mais le portrait, même gribouillé, reste accablant. Le maudit super hôpital ne semble jamais vouloir voir le jour, l'extension du métro vers Laval a coûté le double ou le triple de ce qui était prévu (rendu à ce point là, je ne compte plus), le SHDM est un vol à ciel ouvert, l'affaire des compteurs d'eau ne fait qu'empirer de jour en jour (jetez un coup d'oeil sur au moins un des ces trois articles: Boisvert, Ouimet et Noël), la construction d'autoroute ou même seulement de bretelle d'autoroute est devenu un projet pharaonique, certains envisages que le quartier des spectacles va se transformer en éléphant blanc (oui, ça nous ferait tout un spectacle!) et soyons honnête, la piètre gestion des jeux olympiques de 76 fait encore mal à la ville (et à la province) 30 ans après... À ce niveau là, on comprend facilement que Montréal a un gros problème (quel qu'en soit la raison) et qu'elle devra être très imaginative pour trouver un moyen de contourner cette grande incapacité.


Cinquièmement au niveau de la gouvernance: Le dernier point que je veux toucher et qui est, d'après moi, le plus grand problème de la ville, est son échec TOTAL au niveau de la gouvernance. Oui, cette ville semble ni plus, ni moins qu'abandonnée à elle même; personne ne sachant ce qui s'y passe, aucune institution cohérente n'étant en place afin de contrôler la situation. C'est donc une crise à deux niveaux, d'un côté l'échec total du leadership de la ville et de l'autre la situation lamentable créée par les fusions-défusions. Sérieusement, quelqu'un peut-il me dire qui a été le dernier grand maire de Montréal? L'actuel Tremblay est une montagne d'incompétence, Bourque n'était guère mieux, Doré n'avait aucune vision et le "roi" Drapeau est rapidement sombré dans une catatonie navrante après un départ canon. Autrement dit, cela fait près de 40 ans (et je ne remonte pas plus loin) que la ville est dirigée par une classe politique défaillante. Je veux bien croire qu'une hirondelle ne fait pas le printemps et qu'un maire ne fait pas tout dans une ville mais tout de même... Pire encore, quel est l'avenir de la direction de la ville: encore une fois Tremblay ou est-ce qu'une petite dose de Labonté prendra la place? Finalement, la situation administrative chaotique de la ville, avec tout ses maires d'arrondissement et ses structures se superposants, ne présage rien de bon pour l'avenir de Montréal.

Ouin, ouin, ouin... Hum, hummm... Pas rose tout ça... Évidemment, on en arrive à la fin de ces différents points et on ne peut qu'avoir deux conclusions qui nous viennent à l'esprit: premièrement qu'il est indubitable que Montréal a perdu des plumes, ce qui est une mauvais nouvelle pour n'importe quel québécois. Cependant, on peut aussi en arriver à la conclusion que je suis vraiment trop pessimiste dans mon analyse; à trop vouloir comparer, je passe à côté de plusieurs transformations positives et impressionnantes que la métropole a pu générer lors des dernières années. À cela je répondrai que c'est peut-être vrai (en fait, c'est sûrement vrai) mais le but de cet article est de conscientiser à propos de ces problèmes et non pas de congratuler dans l'inaction. Peu importe l'évaluation du degré des problèmes auxquels la ville fait face, tout le monde s'entendra sur le fait que tout ne roule pas pour le mieux sur la butte du Mont Royal!

Car si la ville possède de grandes forces et malgré tout ce que j'ai pu dire auparavant, elle en a, il est tout de même certain qu'elle a un grave problème d'organisation et de gouvernance. C'est en effet ce point que je trouve le plus dangereux pour l'avenir de la métropole. C'est un fait, l'accumulation anarchique; bureaucratique et politique, montréalaise est un désastre. Et si l'économie et la vie culturelle peuvent continuer à se développer, malgré cela, bon an, mal an, ça devient vraiment problématique quand les institutions politiques non-seulement n'aident pas le développement mais en plus y nuisent.

Ce qui me mène à me demander: même s'il y avait un renouveau phénoménale de créativité dans tous les domaines, comment un tel bouillonnement pourrait-il être entretenu et ne pas être gâché sans une direction logique et efficace à la tête de la ville? Voilà donc pourquoi il est essentiel que les montréalais réforment ces systèmes malsains et exigent un monde politique plus conséquent. Si de telles choses peuvent être faites aujourd'hui, on peut espérer que dans trente ou quarante ans, ce ne sera pas Montréal qui aura à faire face au constat de ses échecs.

mardi 28 avril 2009

Mauvaise grippe mais bon coup pour le Mexique


Je commence en précisant que moi aussi, je commence à en avoir assez de cette phobie généralisée, qui semble particulièrement générée par des médias en besoin de sensationnalisme... Loin de moi l'idée de suggérer que cette crise n'est pas sérieuse mais simplement: pourrait-on traiter les choses dans leur contexte? Il n'y a même pas encore eu de cas au Québec que déjà on prépare les fosses communes! Enfin, c'est ce qu'on devrait faire selon TiViAh ahahah.

Donc, si je n'ai pas envie de contribuer au vent de panique, pourquoi est-ce que j'en parle? Simplement parce que j'ai envie de féliciter les mexicains pour leur bonne gestion de la crise. Car si ils ont eu la malchance de voir ce virus se développer au sein de leur territoire, rien n'empêche de les féliciter pour leur sens des responsabilités face à la gestion de la crise.

Dès qu'ils ont pris conscience de l'ampleur du problème, le gouvernement s'est mis à distribuer des masques et médicaments, a interdit tous les rassemblements publics (ce qui tient jusqu'à nouvel ordre) et a surtout été excessivement transparent face à la progression du virus et de la crise en générale.

Vous pourrez toujours dire que c'est la moindre des choses, que d'être transparent avec la communauté internationale dans une telle situation mais je vous rappellerai que face à une situation similaire (SRAS), la Chine avait plutôt essayé de dissimuler le problème, lui permettant ainsi d'enfler et de se répandre aux quatre coins de la planète (et ainsi de causer bien des problèmes au Canada)...

Tout ça pour dire BRAVO au Mexique, je crois qu'il est formidable de voir cette jeune démocratie progressivement prendre ses responsabilités à l'interne comme à l'externe, que cela soit de faire face aux problèmes amenés par les narco-trafiquants ou encore ceux propagés par un dangereux virus.

dimanche 26 avril 2009

L'étranger


Comme vous pouvez vous en douter, j'essaye de continuer mon rattrapage sur toutes les oeuvres qui, semblerait-il, sont essentielles pour la formation personnelle de tout individu. L'étranger de Camus semblait donc être une suite logique dans cette voie. Et... Je dois dire que malgré le nihilisme très marquant de l'oeuvre (ce qui a habituellement tendance à profondément m'irriter), j'ai beaucoup apprécié ce court mais marquant roman.

En fait, ce qui m'a le plus marqué dans ce roman est son extrême simplicité. Je ne parle évidemment pas ici de la "simplicité" du sujet, car la réflexion faite sur la justice, le bien et le mal, la relativité des buts de l'existence, ainsi que sur la socialisation des individus, représente une somme ne pouvant certainement pas être considérée comme simplette. En fait, lorsque je parle de simplicité, je parle plutôt de la forme utilisée pour le livre; l'écriture est simple, les phrases courtes, les définitions efficaces (sans chercher à être grandiloquentes) et le tout, relativement court. Autrement dit, j'ai l'impression d'avoir découvert en Camus, une version francophone d'un Hemingway. Traitement simple et accessible de questions on ne peut plus profondes... Je tiens cependant à me répéter afin de préciser que ma comparaison entre Camus et Hemingway ne se veut pas comme voulant faire le lien entre les idées respectives des deux auteurs (qui ne pourraient être plus opposées) mais plutôt simplement au style efficace des ces deux auteurs.

lundi 20 avril 2009

Melinda et Melinda: 6,5/10


Vous commencez peut-être à être lassé de m'entendre parler de Woody Allen? Je comprends mais je dois vous avouer que moi, je suis loin d'en avoir assez d'écouter les films de Woody! C'est d'ailleurs vrai de Melinda et Melinda, un film datant de quelques années et sans être le plus grand film du génie, reste une oeuvre qui vaut clairement la peine d'être vue.

Encore une fois, c'est l'originalité du réalisateur qui fait toute la différence. Premièrement, l'histoire est loin d'être banale, car Melinda et Melinda est une histoire en deux volets ou peut-être devrais-je plutôt dire, la même histoire mais raconté sous deux aspects différents; d'un côté la tragédie et de l'autre la comédie. Ce qui revient à se demander et cela peu importe le sujet; peut-on vraiment, quelque soit le moment précis, déterminé si vraiment un événement est comique ou dramatique? Est-ce quelque chose d'inhérent ou simplement une question de perception, bien personnelle, face à la situation?

Comme je l'ai précédemment dit, ça n'est pas le meilleur Woody Allen mais après tout, avec le nombre de très grands films qu'il a produit, il serait plutôt difficile pour lui de redéfinir les frontières de sa créativité à chaque nouvelle oeuvre... Tout fois, le film reste ingénieux, divertissant, pas trop mal joué et on y retrouve certains passages tout à fait géniaux, la fin m'ayant littéralement fait explosé de rire (ne vous en faites pas, je n'en dit pas plus). Essayez-le, c'est pas compliqué et accessible pour tous.

La ligue arabe: d'un pathétisme comique


J'ai récemment écouté, il y a une semaine à peine, une bonne vieille émission de la BBC (This Week in Africa, avec le charmant Joseph Forungo) qui a réveillé un souvenir en moi. Ce souvenir remontait à 2003 et plus particulièrement, juste avant l'invasion de l'Irak par les États-Unis. Donc, juste avant le début de cette hécatombe terrible, avait eut lieu une rencontre de la Ligue Arabe. Je connaissais alors peu cette organisation hétéroclite de 22 pays, répartis entre l'Afrique du Nord, de l'Est, du proche orient et de la péninsule arabique. J'avais donc trouvé intéressant le rapport qu'en faisait les nouvelles.


À première vue, il n'y avait rien de bien passionnant dans cette rencontre; de multiples organisations régionales existants et se rencontrant sans que cela ne nous crée de souvenirs indélébiles. Mais cette rencontre de la Ligue Arabe était différente, premièrement parce que tout le monde savait que l'Irak était dans le viseur américain mais aussi et d'autant plus, à cause du langage très peu "diplomatique" utilisé par les différents membres présents sur place.

Par exemple j'avais été vraiment surpris (et drôlement amusé) par le fait que le représentant irakien s'était mis à traiter son confrère kowetien de chien galeux! Enfin, je ne suis plus trop sûr du "galeux" mais je suis certain qu'il avait bien traiter l'autre diplomate (et toute la nation que celui-ci représentait), de chien, de traître et d'un paquet d'autres qualificatifs peu sympathiques! Précisons que de toute manière, chez les arabes, se faire comparer à un corniaud est une solide injure.

J'avais donc été stupéfait: comment était-ce possible, me demandais-je, d'utiliser un tel langage (lire: faire preuve d'un tel manque de classe et d'un si grand déficit de tact diplomatique) dans une arène politique semblant aussi sérieuse et pouvant entraîner de telles répercussions? La réponse et précisons que celle-ci me fut confirmée la semaine dernière, c'est que justement que ça n'était pas sérieux, bien qu'étant une rencontre diplomatique internationale, puisque cela ne concernait que la Ligue Arabe...


Oui, j'y vais un peu fort mais si je le fais, c'est que cette organisation est la plus grande pépinière de clown de la planète et je le dis, preuve à l'appui! J'en reviens donc à mon histoire de départ: la semaine dernière j'écoutais l'émission de la BBC sur l'Afrique et une partie de celle-ci portait sur le sommet de la Ligue Arabe. L'événement prenait une importance toute particulière puisque qu'en plus des mauvais garçons les plus habituels et connus (Kadafi de Lybie et Bachar el-Assad de Syrie), se rajoutait Omar el-Béchir; Président soudanais de sa fonction et génocidaire du Darfour de sa passion. El-Béchir a récemment été accusé de crime contre l'humanité par la cour pénale internationale et est donc reconnu comme étant une ordure meurtrière par le reste de la planète! Enfin, presque toute la planète, sauf par la Ligue Arabe...Comme vous pouvez le constater, la simple présence de ce boucher prouve bien que cette organisation a plus d'un petit problème à régler... Mais la suite du reportage fut encore plus délicieuse, deux discours finissant de discréditer cette organisation boiteuse:


Acte 1: Bachar el-Assad, Président de la Syrie et dictateur particulièrement répressif: Monsieur el-Assad commence sa présentation par l'émouvante défense de son partenaire soudanais, expliquant, à tous présents, que ces accusations de génocide sont mensongères et ne représentent qu'une nouvelle forme de colonialisme de l'occident envers le monde musulman. Autrement dit, un moyen de briser la souveraineté d'un état indépendant et respectueux du droit international... Pourquoi? Mais pour le pétrole voyons! Évidence me direz-vous... Autrement dit: el-Béchir est un saint, preux chevalier défenseur de l'Islam et il n'y a jamais eu de massacre de population au Darfour, le tout n'étant qu'une conspiration tordue, afin de voler le pétrole soudanais et réduire les arabes en esclavage! Comme je vous l'avais dit, ça commence bien...


Acte 2: Mouhamar Kadafi, Président de la Lybie, ancien sponsor du terrorisme international et dictateur excessivement répressif: Monsieur Kadafi commence son discours en félicitant son "frère", le roi d'Arabie Saoudite, en lui disant qu'il n'est qu'un froussard, qu'il a peur de la Lybie, qu'il a peur de confronter Kadafi mais qu'il n'a pas à le craindre, puisque tout le monde sait maintenant que le saoudien n'est qu'un menteur et que sa tombe l'attend (et ben oui, en plus de l'insulte, il fallait qu'il lui fasse de bonnes vieilles menaces de mort). De plus, Kadafi en rajoute, il précise bien que l'Arabie Saoudite est un produit de la Grande-Bretagne et tremble sous les jupons des États-Unis. Finalement, Kadafi termine son discours en disant (par respect pour les autres pays arabes) que leur dispute (une dispute... On est dans la cours de récréation ou quoi?) est terminée, qu'ils seront dorénavant amis et qu'ils pourront maintenant se visiter l'un, l'autre (suivi d'un tonnerre d'applaudissement)! Pas de doute, Kadafi ne risque pas d'être inviter au party d'anniversaire du roi d'Arabie saoudite...

............................................. Hum.................................... Que dire de plus? Et ces gens là sont sensé être sérieux? Voudaient être dirigés comme de grands dirigeants? L'un utilise le podium d'une organisation internationale afin de défendre un génocidaire et l'autre utilise son droit de parole afin de lancer des insultes et des menaces de mort à un de ses collègues... Le pire dans cette histoire, c'est que les autres applaudissent! Si vous doutiez encore que cette organisation est une farce et bien je vois difficilement comment vous le prouver de manière plus éloquente. À côté de ces stupidités irresponsables, Berlusconi ou encore Chavez pourraient passer pour de vieux sages...

Soyons sérieux, il ne faut pas mettre tous les dirigeants arabes dans le même paquet, certains d'entre eux étant modérés et progressistes. Enfin, peut-être pas très progressistes mais tout de même drôlement plus responsables que les Hadafi et El Béchir de la planète; les dirigeants de Jordanie et du Maroc me venant naturellement à l'esprit. Malheureusement et malgré ces quelques lueurs d'espoirs, la majorité des dirigeants arabes, d'Afrique du Nord, du proche orient ou de la péninsule arabique, restent une bande d'incapables, d'irresponsables et de meurtriers (non, ça n'est pas une exagération), qu'ils soient issus de mouvements politiques laïcs ou islamiques.

Honnêtement, avec un tas d'irresponsable de cette sorte à leur tête, pas étonnant que tant d'arabes décident de n'avoir confiance qu'en l'imam du coin... Cependant je crois et j'ai toujours cru, que l'on a les dirigeants que l'on mérite. Si les leaders arabes sont si mauvais, c'est que le peuple les laisse bien l'être. La responsabilisation politique d'un peuple ne vient pas rapidement, ni aisément mais un jour, les arabes devront faire un pas en avant, cesser de blâmer le monde entier pour leurs problèmes et prendre en main les rennes de leur destiné!

dimanche 19 avril 2009

Les nuits de la pleine lune: 5,5/10


Les nuits de la pleine lune (1984), est un film d'Éric Rohmer et, du même coup, le premier film de ce réalisateur que j'ai vu. Éric Rohmer est un des fondateurs de la nouvelle vague et est aussi un des réalisateur français les plus prolifique des cinq dernières décennies. Autrement dit, il est sensé être un poids lourd de la création cinématographique venant de l'hexagone. Malheureusement et je me dois de le préciser, je ne suis pas trop sûr du premier contact que Les nuits de la pleine lune m'a donné avec ce "monstre sacré"...

Les nuits de la pleine lune est l'histoire toute simple d'une jeune femme, banlieusarde rêveuse qui, ne semblant pas être pleinement satisfaite de sa vie amoureuse, espère créer un nouvel ordre dans ses relations avec son conjoint. Entre un fort désir d'indépendance et un besoin de nouveauté, elle essaiera de conserver sa relation amoureuse, tout en cultivant le plus de nouvelles relations "sociales" possible. Le thème étant certainement: tout pour son bon plaisir.

Voilà, je crois que vous voyez le topo et ceux qui commencent à me connaître pourront immédiatement comprendre pourquoi je reste ambivalent face à ce thème... Par contre, il y a certaines choses à noter à propos de ce film: premièrement le réalisme des personnages mais aussi le minimalisme de la présentation. On ne sent pas le besoin d'exagérer, on ne fait que présenter les personnages, leurs traits de caractère et leurs ambitions. Tout cela dans un emballage verbeux mais pas déplaisant. Non, vraiment le film n'est pas si mal et il est plaisant d'y découvrir un jeune Fabrice Luchinni (toujours amusant celui-là). Par contre, il faut aussi préciser que ce film est empoisonné par une trop grande dose d'année 80. La mode, la musique et certaines habitudes sociales ont l'odeur "canne de spraynet" vraiment trop exagérée. À trop vouloir dépeindre son époque (circa 1984), Rohmer à fait les très un peu épais; relations humaines intéressantes mais dans un décors frisant le ridicule.

jeudi 16 avril 2009

Ce qu'il faut pour vivre: 7,5/10


Ce qu'il faut pour vivre, un très bon film de Benoît Pilon, est un excellent exemple du potentiel, au niveau des films d'auteurs, que le Québec possède. Histoire touchante et intelligente, celle-ci nous fait découvrir un monde et encore plus, un autre réalisateur québécois plein de talent.

Ce film est le récit touchant d'un inuit malade et tuberculeux qui, durant les années 50, doit quitter la terre de Baffin et se rendre jusqu'à Québec afin d'y être traité. Séparé de sa famille et du monde qu'il connaît et comprend, cette cure forcée sera une difficile aventure pour le pauvre homme.

Quels sont les points forts du film? Premièrement l'excellent jeu d'acteur présent dans le film et tout particulièrement de Natar Ungalaaq (le héros du film). La jeune Éveline Gélinas est aussi assez convaincante dans son rôle d'infirmière dévouée mais qui a du chien. Par contre, Vincent-Guillaume Otis (Aka: Babine) devrait faire attention au type de rôle qu'il prend à l'avenir, il n'est pas mauvais mais risque de devenir un Babine pour l'éternité s'il continue de faire toujours les mêmes rôles, particulièrement en début de carrière.

Autre point fort du film, la présentation visuelle, par exemple pour les grands espaces, est vraiment très belle et dégage beaucoup. Finalement, que cela soit dans la tournure de l'histoire, la subtilité des émotions humaines que la caméra réussit à capturer ou encore dans l'analyse sociale faite, ce film est un succès complet. Essayez le (il passe encore au cinéma), vous verrez qu'ils ont réussit un très bon film et tout cela en jetant les stéréotypes par la fenêtre!

mercredi 15 avril 2009

C'est la fin pour le Golden Boy


Oscar De La Hoya, le boxeur le plus connu des quinze dernières années, prend finalement sa retraite.

Oui, c'est bel et bien fini pour Oscar De La Hoya le boxeur. Ce boxeur au talent exceptionnel; ce qui en fit l'icône de la boxe professionnelle américaine, ainsi que le boxeur le plus lucratif de l'histoire (près de 700 millions$ US uniquement en pay per view), a enfin accepté que sa volonté, à elle seule, ne pouvait plus empêcher les ravages que l'âge avait fait sur son corps.

Évidemment, le Golden Boy n'est pas si vieux mais à 36 ans d'âge et 32 ans comme boxeur amateur et professionnel, son corps ne pouvait tout simplement plus suivre. Son dernier combat, un véritable raclée que Manny Pacquiao lui a administrée il y a quelques mois, aura su le convaincre de cette réalité.

De La Hoya aura cependant de quoi se consoler: il est excessivement riche, s'est développé une compagnie de promotion extrêmement fructueuse et est encore en très bonne santé physique et mentale (ce qui n'est pas le cas de tous les boxeurs). De plus, il aura presque tout accompli lors de sa carrière. Il aura gagné la quasi totalité de ses combats amateurs (225 victoires contre seulement 5 défaites) et aura aussi remporté une médaille d'or aux jeux olympiques de Barcelone. Au niveau professionnel, il aura obtenu dix championnats du monde dans six catégories de poids différentes (exploit jamais accompli auparavant) et aura affronté la totalité des plus grands boxeurs de son époque (Chavez, Whitaker, Mosley, Vargas, Mayweather, Pacquiao, Quartey, Hopkins et j'en passe).

Ce qui est le plus bizarre dans cette histoire, c'est que je sois légèrement ému par ce départ, car si le Golden Boy fut une star internationale, personnellement je ne l'ai jamais aimé. Oui il avait du talent, oui il était incontournable mais non, je trouvais impossible l'idée de l'apprécier. Son style robotique, son sourire de star d'hollywood et son côté nettement trop business man me l'ont toujours rendu antipathique. Cependant, maintenant que sa carrière se termine et que les petites rancunes perdent leur sens, je dois avouer que c'est un autre grand qui disparaît du monde de la boxe. Qui saura reprendre le flambeau? Existera-t-il un boxeur capable de porter le poids gigantesque de l'héritage De La Hoya? Qui sait, nous verrons bien...

lundi 13 avril 2009

Adaptation: 5,5/10


Adaptation est... un film extrêmement frustrant! Ce film de Spike Jonze, basé sur le scénario de Charlie Kaufman, est à la fois une petite pièce de génie mais aussi un échec extrêmement décevant. Un film comme on n'en verra pas d'autre pour un bout de temps, poussant les limites de l'écriture de fiction mais se terminant malheureusement en un fiasco lamentable.

Adaptation est l'histoire de de Charlie Kaufman (le véritable scénariste du film) qui essai, tant bien que mal, d'écrire le scénario d'un livre impossible à scénariser. C'est donc avant tout l'histoire de l'homme en train d'écrire que celle du livre qu'il essai d'adapter, les deux finissant par se fondre l'un dans l'autre.

Idée géniale, il n'y a aucun doute là dessus et cela nous permet d'avoir une idée de la complexité de la création d'une oeuvre artistique et littéraire. De plus, le jeu d'acteur est très bon. Meryl Streep et Chris Cooper forment un duo exceptionnel, alors que de son côté Nicolas Cage (qui joue Kaufman et son frère jumeau) est absolument parfait dans ses rôles. Ceci n'est pas une petite admission, je déteste et ai toujours détesté Cage mais je me dois d'avouer qu'il est parfait dans ce film. Tout ça pour dire que ce film ne manque pas de point fort mais la tournure, l'adaptation du film et sa manière de conclure, enlève vraiment toute la saveur de la démarche. En fait, cette conclusion est réellement un constat d'échec pathétique (ne vous en faite pas, je ne vous volerai pas le "punch")! Je comprend bien ce que Kaufman a tenté de faire et l'idée de finalement mélanger le sujet de l'histoire avec sa propre histoire est vraiment réussi mais il tombe finalement dans une facilité qui fait honte au film et aux propos remarquables qu'il y avait développés. Dommage, passer si près et manquer son coup de la sorte, oui, vraiment dommage...

jeudi 9 avril 2009

Persévérance scolaire?


Depuis quelques mois, je prend de plus en plus de plaisir dans la lecture du journal La Presse; vraiment pas mal, pour un journal québécois (Hum... Ça fait du bien de faire la fine bouche).

C'est d'ailleurs dans ce journal que j'ai découvert (plutôt sur le tard, je l'avoue) l'incroyable Foglia. C'est un succulent personnage et il est difficile de ne pas devenir accroc de ses "chialages" perpétuels. Je ne vous apprend évidemment rien puisque vous le connaissez tous déjà sûrement très bien (c'est pas pour rien qu'il est l'éditorialiste le plus lu au Québec).

Donc, si vous connaissez déjà, pourquoi est-ce que j'en parle? Pour mettre à jour mon ignorance de cet incontournable personnage? Non! En fait, j'amenais ainsi le sujet afin de vous parler d'un très récent article de ce vieux désagréable de Foglia. Celui-ci porte sur le décrochage scolaire; sur qui devrait reposer la responsabilité en ce qui a trait à ce problème scolaire mais aussi sur la langue de bois ainsi que le refus d'affronter la réalité. Le tout bien épicé d'une bonne dose d'humour décapant, sauce Foglia.

Voici donc le lien, jettez-y un coup d'oeil. Personnellement, j'appuie totalement ses propos. Je me permettrai donc de ne pas répéter; il explique le tout avec beaucoup plus de doigté que je ne pourrai jamais le faire.

lundi 6 avril 2009

Pascal vs Diaconu: confrontation montréalaise


Un combat de championnat du monde entre deux québécois: rêve ou réalité? Ou devrais-je plutôt dire: un rêve qui devient réalité...

Le Québec est gâté, en ce qui a trait à la boxe professionnelle, depuis quelques années. L'ère des Éric Lucas, Joachim Alcine, Herman Ngoudjo, Jean Pascal, Adrian Diaconu et évidemment Lucian Bute a mis fin à celle des Hilton et des Ouellet. Ça fait du bien! Cependant et bien heureusement, il semblerait que le meilleur soit encore à venir. Je sais bien qu'un tel pronostique est hautement hasardeux et que je risque sans doute de me mettre dans l'embarras pour avoir fait une telle déclaration. La raison étant simple: dans ce sport le hasard semble malheureusement maître et bien malin celui qui pourrait s'assurer qu'un événement ait lieu avant que le contrat ne soit signé en bon et due forme (et même là...).

Je me permet donc, à l'aide de données plutôt tangibles, de rêver (et surtout d'espérer) un peu. La raison de cette fantaisie est une intrigante proposition d'affrontement qui fait beaucoup parler depuis quelques jours. Je parle ici d'un combat de championnat du monde mettant en scène deux boxeurs évoluant au Québec. Plus précisément, un duel pour la ceinture mondiale WBC des mi-lourds, entre Jean Pascal et Adrian Diaconu.

En effet, depuis la victoire respective de chacun de ces boxeurs la fin de semaine dernière, il semblerait que des négociations aient lieues entre les deux clans de la boxe québécoise: GYM et Interbox. Ceux-ci seraient, semblerait-il, prêt à permettre à leurs deux poulains de s'affronter cet été, une première dans l'histoire du Québec!

Évidemment ça ne serait pas la première fois que deux québécois s'affrontent sur un ring de boxe, de tels affrontement ayant déjà créé un large intérêt au sein de la société québécoise. Non, la différence avec les situations semblables du passé est que jamais auparavant deux québécois ne se sont affrontés pour un championnat du monde. Plus encore, jamais deux québécois, d'un tel niveau de talent, ne se sont affrontés auparavant, que cela soit pour un titre mondial ou non. Précisons bien que Pascal est un aspirant mondial de premier niveau chez les super-moyens (168lbs) et n'a connu la défaite qu'à une seule reprise, alors que Diaconu est invaincu et champion du monde WBC des mi-lourds (175lbs).

L'événement, s'il a lieu (évidemment, on continue de se croiser les doigts), serait donc de première importance au Québec. On peut facilement s'imaginer la population se séparer entre les deux clans; Interbox vs Gym, Diaconu vs Pascal, immigrants du bloc de l'Est vs immigrants Haïtiens et africains, anglophones vs francophones, etc... Évidemment, pour que ce combat ait lieu, il faudra que les négociations valent la peine (donc beaucoup d'argent) puisque le risque est très élevé pour les deux combattants et que la population embarque. J'espère bien et je crois, que tout ces détails pourront être réglés sous peu. Mais la question qui me tracasse maintenant est... Qui serait le favoris? L'agilité puissante et souple de Pascal ou encore la rapide et compacte force de Diaconu?

À suivre...

mercredi 1 avril 2009

La proposition:5/10


Un Western australien! L'idée ne semble-t-elle pas géniale? Car si les Westerns ont, depuis toujours, été la chasse gardée des déserts de l'Ouest et du Sud des États-Unis, d'autres pays pourraient pourtant avoir le physique de l'emploi. Première sur cette liste, l'Australie, avec son passé récent et trouble, ainsi que ses gigantesques déserts, semblait faite sur mesure pour être le théâtre d'un bon vieux film de cowboy mais sous une enveloppe différente. C'est pour cette raison que le film La proposition, réalisé par John Hillcoat a attiré mon attention.

La proposition est une histoire de famille, de banditisme et de justice; sujets plus que récurrents pour une trame western. On y voit trois frères, criminels endurcis, s'étant mis dans une position plus que fâcheuse. Un de ceux-ci se voyant obligé d'accepter un proposition, profondément inacceptable, venant d'un représentant de l'ordre. Celle-ci déclenchant une suite d'événements aux conséquences plus que tragiques. Encore là, rien de bien nouveau sous le soleil de l'Austral...

Si l'histoire semble plutôt classique et ne rien amener de particulièrement spécial, certains points de la production sont plus surprenants. Plus particulièrement, là où ce film se différencie clairement, c'est au niveau du travail visuel et sonore. En effet, les image, les couleurs et la lumière sont toutes remarquables et donnent à ce film une personnalité hors du commun. Ensuite, la présence musicale dans ce film est aussi très marquée; musique et chansons laissant une marque bien particulière. Malheureusement, ce sont les seuls points vraiment intéressants de ce film: l'histoire nous mène exactement là où on l'attendait, le jeu d'acteur est bien, sans plus, certains personnages sont incongrus et incompréhensibles et finalement, le rythme de l'histoire n'arrive jamais à nous accrocher. Autrement dit, pas un mauvais film, juste une production plutôt moyenne.
 
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