mardi 25 septembre 2007

Le Confessionnal: 7,5/10


Ce film de Robert Lepage, datant 1995, est vraiment à l'opposé de la récente critique que j'ai fait sur Les États-Unis d'Albert. Outre le fait que l'un est bon et l'autre non, d'un côté on voit de l'originalité bien maîtrisé, alors que de l'autre on essaye de faire original pour... Bon assez sur Albert! Le Confessionnal, premier film de Lepage, nous montre pourquoi ce réalisateur est connu internationalement: il est bon et sait comment monter une histoire.

Le film se passe à Québec (non! non! pas sur le plateau Mont-Royal...) lors de deux époques différentes: 1952 et 1989. On y voit, d'un côté le Québec qui reçoit la visite du grand Hitchcock mais cela dans le contexte de la grande noirceur religieuse. De l'autre, Lepage nous montre le Québec des années 80, au travers d'un jeune, revenant de Chine, qui essaye de reprendre contact avec son frère. Les deux histoires se rejoignant au travers d'une quête des origines mais aussi de libération du passé.

On parle donc d'un film fort et touchant, qui traite d'un sujet controversé mais sans pour autant tomber dans l'excès: le but de Lepage n'est pas de choquer... C'est un film réussi mais qui a, toute fois, certaines faiblesses: images tombant un peu dans le "touristique", passage au Japon stéréotypé et certains acteurs plutôt faibles. Cependant, la somme du film est vraiment très bien, un film québécois dont on aura pas honte.

La guerre contre l'Iran


Je me doute que cette question pourra sembler farfelue mais je vous la présente tout de même: Qui voudrait bien faire la guerre à l'Iran? Si nous avions à faire une courte liste, peut-être nommerait-on les États-Unis, Israël, l'Irak ou encore un des pays du Golf Persique. Cependant, récemment un autre pays semblerait se rajouter à la liste, un pays qui nous a fait oublier depuis longtemps un lointain passé belliqueux. Qui est-ce? L'improbable réponse est nulle autre que la France...

En effet, il y a quelques semaine de cela, le ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner, a déclaré qu'un Iran détenant l'arme nucléaire était un danger inacceptable pour l'Europe et pour la France. Ce qui voulait dire que dans une telle circonstance, toutes les options seraient envisageables, même la guerre... Cette parole choqua le monde entier, car même si cette réalité est évidente, que l'utilisation de la force est toujours envisagée par les États dans leurs relations conflictuelles, ça n'est cependant pas quelque chose qui puisse être dit ouvertement. En fait, le simple fait de dire clairement qu'on envisage la guerre fait sauter un certains nombres d'étapes et nous rapproche, du coup, de la guerre elle même. Outre pour la raison évidente qu'un Iran nucléarisé serait un risque stratégique grave pour l'Europe (et la France), pourquoi faire de telles affirmations et devancer, de la sorte, le parcours normal des négociations avec les Perses?

Il y a deux raisons possibles pour cette bourde: premièrement que Kouchener n'avait pas prévu les conséquences de ces paroles ou bien qu'au contraire, cette agression verbale fait partie du nouvel arsenal diplomatique de la France. Donc, il est tout à fait possible que Kouchener ne soit tout simplement allé trop loin, ça ne serait donc qu'une erreur mais est-ce vraiment le cas? Après tout, en entrevue dans les jours qui ont suivis, les journalistes interrogèrent le Président Sarkozy sur le sujet et celui-ci répondit simplement qu'il n'aurait pas utilisé ces mots... Réponse ambiguë au possible, car cela ne veut pas dire que le Président soit d'accord, pas plus qu'il n'est en désaccord. On a l'impression de ne pas y voir très clair.

Mon impression est que cette zone d'ombre est voulue. La France se met à utiliser une arme diplomatique que d'autres pays utilisent régulièrement mais qu'un pays comme la France n'a pas utilisé depuis longtemps: la diplomatie informelle. Qu'est-ce? C'est simplement passer un message mais sans l'officialiser ou le confirmer, en fait c'est faire passer un message mais sans en prendre la responsabilité. Une bonne manière de menacer sans s'impliquer complètement. Ce type de technique est beaucoup utilisé par des pays tels que la Chine ou la Russie. Sarkozy nous avait promis une nouvelle diplomatie internationale, disons que d'une certaine manière il tient promesse...

Vargtimmen (l'Heure du Loup): 7,5/10


Étant plein de nostalgie, causée par la mort de cette légende du cinéma qu'est Ingmar Bergman, je me suis récemment tapé un petit thriller de ce même réalisateur. Vous avez envie de goûter à la folie, essayez donc ce film. Je le dis et le répète, les scandinaves ont un petit quelque chose de pas clair, une légère déviance qui ne cadre pas trop avec leur droiture et positivisme d'apparence. Bon, oubliez cette analyse farfelu et retenez simplement le nom de ce film.

C'est l'histoire d'un homme, artiste suédois de renom et sa compagne, qui vont s'isoler sur une petite île. Ils y habitent durant des années jusqu'à ce que les tourments de l'homme et la présence d'étrangers, ne mettent rapidement le couple dans une situation insoutenable.

Film à trame fantastique et ou psychologique intéressante, chemin utilisé plus d'une fois par Bergman, ce génie du cinéma nous trimballe dans dans ses phobies et questionnements. C'est un film sombre, à la limite de l'horreur mais assez inspirant à sa manière car il ne tombe pas dans les facilités du genre: pas de gore. Juste des silences, situations, regards suffisamment dérangeants pour créer la petite sueur froide. N'est-ce pas la preuve du grand esprit que de pouvoir sauter d'un style à l'autre et être toujours aussi pénétrant.

J'ai finalement compris ce qui avait inspiré Stephen King, pour l'écriture de Shining, après avoir vu ce film. Ça vaut le petit frisson.

lundi 24 septembre 2007

Les États-Unis d'Albert: 2,5/10


Les États-Unis d'Albert, film réalisé par le québécois André Forcier est une comédie fantaisiste particulièrement raté. Je tiens tout de suite à la préciser, je sais que ça risque de discréditer mon propos mais c'était tellement mauvais que je n'ai même pas réussi à atteindre le quart du film.

À ce que j'ai pu en voir, l'histoire se passe durant les années 20 et porte sur un jeune gringalet, nommé Albert, qui a la ferme intention de devenir une star du cinéma. Pour cela il charmera toutes ces dames jusqu'à causer la mort de l'une d'elle. Par la suite, ce brave imbécile décide de quitter vers Hollywood où il rencontrera sur le chemin jolie jeune donzelle (qu'il charmera aussi)... Voilà le plus loin que j'ai réussi à me rendre.

Sérieusement j'ai vraiment été déçu par ce film. Je tiens à préciser qu'habituellement je tend à être un peu partial en faveur des films québécois mais là c'était vraiment impossible. Le film se voulait fantaisiste, se voulait recréer l'ambiance du film muet, se voulait... En fait, peu importe ce que le film se voulait être, il n'était rien du tout. Je dois vous dire que j'avais rarement vu d'aussi mauvais acteur (surtout le fameux Albert). C'est ce que, je crois, défini mieux ce film: faux! Si vous réussissez à trouver à ce film quelque chose que je n'ai pas vu, dîtes-moi le. Pour les autres, à éviter!

dimanche 23 septembre 2007

GTO (Great Teacher Onizuka): 7/10



Les mangas, dessins animés japonais, sont toujours plein de surprise et si vous avez un peu de temps à dépenser sur des sujets non-essentiels, je vous conseille d'y jeter un coup d'oeil. Évidemment il existe certaines séries cultes: Berserk, Akira et Death Note(dont je vous ai parlé récemment)étant les plus reconnus, sans atteindre le même niveau, d'autres séries valent aussi la peine d'être vu. Je vous propose maintenant une de ces séries, précisons-le, totalement différente.

Elle se nomme GTO "Great Teacher Onizuka" et met en scène un jeune "flanc mou" de 22 ans, désirant devenir professeur à l'école secondaire. Nous voyons donc, au travers de la quarantaine d'épisodes qui forme la série, ces péripéties dans sa première année d'enseignement. Onizuka est, pour le moins, un professur peu conventionel et ses méthodes lui causeront une quantité de problème incroyable mais du même coup, l'amitié et le respect de ses étudiants.

Nous parlons donc ici d'une série originale et vraiment plutôt drôle. Si l'humour japonais n'est peut-être pas facile d'accès au début, on s'y fait toute fois très rapidement. Le personnage d'Onizuka est tout simplement incroyable: plein de stupidité, naïveté, obstination mais aussi d'un grand coeur. Au travers de ses péripéties on découvre aussi les défis auquels font face la nouvelle génération de japonais: les difficultés du système scolaire, la pression parentale, l'impossibilité de communication entre le maître et l'élève... On parle donc d'une comédie mais qui a tout de même un petit intérêt instructif. Précisons toute fois que la série est loin d'être parfaite et qu'elle tombe souvent dans l'excès et dans des moralités douteuses. de plus, on peut se poser la question à savoir s'il est vraiment souhaitable d'abattre tous les murs entre l'étudiant et l'élève. Ça n'est donc pas une série exceptionnelle mais tout de même très sympathique et qui mérite d'être vue.

samedi 22 septembre 2007

Déception pour Diaconnu


Nouvelle très décevante pour le boxeur mi-lourd (175lbs) Montréalais Adrian Diaconu, the Shark s'est malheureusement blessé à l'avant-bras droit et cela une semaine, à peine, avant son combat de championnat du monde (qui était prévu pour le 29 septembre). Diaconu doit donc abandonner par forfait, étant incapable d'utiliser sa main, donc encore moins capable de frapper avec celle-ci. Heureusement cette blessure n'est pas dangereuse pour sa carrière mais le met tout de même dans une situation difficile.

Je m'explique, premièrement Adrian a attendu cet instant depuis plus de 15 ans. Un championnat du monde est le rêve de tout les boxeurs et Adrian est un des rare à y être parvenu mais au dernier moment tout est annulé. Pensez-y, 15 ans et le combat tombe à l'eau! Le boxeur montréalais s'entraînait spécifiquement pour ce combat depuis déjà plusieurs mois: ce sont des mois d'entraînement aux limites de la rupture physique, sans alcool, sans gras, sans sexe, sans rien sinon le travail intense. Être isolé et totalement dédié, pour qu'à une semaine du combat... le corps lâche. Diaconu a envisagé avec ses entraîneurs de faire tout de même le combat, avec la main et l'avant bras anhestésiés... Ça aurait pu fonctionner mais la conséquence la plus probable aurait été une blessure permanente et donc la fin de la carrière du boxeur. Adrian est encore jeune et il espère bien pouvoir se battre encore en championnat du monde, ce qui veut dire que ça ne vaut pas la peine de tout finir immédiatement mais tout de même, c'est décevant.

Bonne chance Diaconnu et reviens-nous plus fort!

Libre-échange avec... l'Europe?


Selon le très sérieux "Journal de Montréal", (désolé pour la source) Jean Charest aurait trouvé l'élément clé afin de redevenir populaire auprès de l'électorat québécois. Cette trouvaille miracle serait, tenez-vous bien, d'amener le Canada à obtenir le libre-échange commercial avec l'Union Européenne.

Cette nouvelle est vraiment la preuve, premièrement, que le "Journal de Mourial" est vraiment une feuille de chou sans valeur mais aussi, deuxièmement, que Jean Charest est carrément à cours d'idée. Commençons donc par régler le cas du mauvais journal, pourquoi les accuser de négligence? Parce que qu'il y est écrit n'importe quoi. L'article écrit par Yves Chartrand, le 22 septembre, annonçait non-seulement cette histoire de libre-échange entre le Canada et l'Europe mais aussi un autre accord de libre-échange: entre le Québec et... l'Ontario! Mais qu'est-ce que c'est que cette blague? Pourquoi aurait-on besoin d'un traité de libre-échange au sein d'un même pays? Il n'y a pas de taxe ou douane entre le Québec et l'Ontario! Pourquoi pas le libre-échange entre Québec et Montréal? Ou entre la Beauce et le Saguenay? Un peu d'esprit critique s'il-vous-plaît. En tout cas, une preuve de plus que le Journal de Mourial vaut pas de la m.... Merci Québécor!

Bon, admettons que cet article ne soit pas qu'une somme d'invention farfelue, qu'il y ait une base réelle (à propos de l'Europe, pas de l'Ontario). Quel serait l'intérêt du Canada et en quoi Charest pourrait-il contribuer à ce type d'arrangement international? L'intérêt du Canada pourrait, au plus, être marginal. L'Europe est un gigantesque bloc économique mais le Canada n'y exporte par grand chose. Selon les dernières données de statistique Canada, les exportations canadiennes vont principalement vers les É-U (82%) et peu vers l'Europe (7 à 8%). L'Europe n'est donc pas l'incroyable partenaire économique que l'on s'attendrait. Évidemment, un libre-échange serait peut-être un moyen de remédier à la situation en augmentant les échanges entre les deux pays. Ça reste à voir mais l'idée n'est, de toute façon, pas mauvaise.

Le tout semble un peu moins évident lorsqu'on regarde du côté du rôle de Charest. Notre premier ministre a certainement de très bonnes intentions mais il manque un peu le point. Il est facile de comprendre pourquoi il tente ce rapprochement: les québécois ont un grand intérêt pour l'Union Européenne et tout ce qui s'en rapproche, c'est donc une manière de gagner des votes en s'éloignant des É-U. D'un autre côté, le Québec a plus de relations commerciales avec l'Europe que, disons, la Saskatchewan... Donc ça pourrait être intéressant pour le Québec mais le problème est que ce genre d'accord ne dépend pas du tout de la sphère provinciale, c'est le fédéral qui s'occupe des questions internationales. Autrement dit: qu'est-ce que fait Charest dans toute cette histoire? Pas grand chose en fait, sinon qu'il puisse essayer de servir d'intermédiaire dans les négociations mais même là, pas sûr qu'Ottawa veuille l'avoir dans les jambes...

Ce qu'il-y-a à retenir de cette histoire, c'est que c'est plutôt vaporeux et que Charest essaye de gagner un peu d'appui au sein d'une population qui l'exècre: les francophones du Québec. Monsieur Charest, avant de vous occuper de politique ou commerce international, pourriez-vous essayer de résoudre les problèmes propres au Québec? D'ailleurs, c'est pas comme si on en manquait...

vendredi 21 septembre 2007

La moitié Gauche du Frigo: 8/10


Ce film québécois, sortit il y a déjà quelques années (2002), réalisé par Philippe Falardeau est un petit bijoux de surprise et d'originalité. Ce québécois, qui a aussi récemment réalisé Congorama, a réussi au travers de cette comédie, dramatique précisons-le, à jeter un éclairage très intéressant sur un sujet important. En fait, peut-être devrais-je plutôt dire qu'il a su jeter un éclairage pénétrant sur trois sujets et non seulement un.

De quoi parle donc cette histoire? Elle met en scène deux colocataires, l'un ingénieur récemment au chômage et l'autre comédien et réalisateur de documentaire d'un jour... Son projet est de filmer la réalité d'un individu au chômage, autrement dit, la vie de son coloc. Les choses n'évolueront cependant pas de manière prévue pour les deux amis.

Ce petit film québécois est vraiment très réussi, bien que peu comique pour une comédie. Les acteurs sont biens et les petits rebondissements de l'histoire s'inscrivent de manière crédible dans ce qui pourrait être la vie d'un jeune chômeur. Mais là où le réalisateur touche vraiment parfaitement (les trois coups donc je parlais plus haut) c'est à propos de trois réalités: perspectives du chômeur, du réalisateur et des forces en oeuvre dans notre monde. Je m'explique: d'un côté on voit les difficultés dans la vie quotidienne du chômeur, d'une autre on voit le point de vue du réalisateur (à la Michael Moore...) qui accuse le capitalisme des malheurs qui accablent son ami et finalement un point de vue rarement exprimé, les motivations du documentariste et la froideur parfois malsaine avec laquelle il traite son sujet d'étude. Tout ça peut paraître un peu abstrait mais je vous promet que le tout est très bien monté. Seul petit point faible; la fin. Elle aurait put être mieux réussi mais bon, le reste compense pour... À voir!

mardi 18 septembre 2007

Et vlan dans Dion!


Nous avons encore pu voir hier, lors des élections fédérales partielles dans trois circonscriptions québécoises, pourquoi le chef du parti Libéral, Stéphane Dion, n'amènera jamais ce parti au pouvoir. Pour ceux qui n'ont pas suivi, trois circonscriptions étaient en jeu. Il était facile de prévoir que ces territoires seraient divisés entre le Bloc, les Conservateurs et les Libéraux mais l'histoire aura finalement décidée de différer: Outremont, château fort libéral, est passé au main du NPD.

Cette défaite est grave pour le parti Libéral et surtout pour monsieur Dion. Celui qui espère devenir le futur premier ministre du Canada a reçu toute une gifle. Comment croit-il pouvoir aller en élection générale anticipée s'il n'arrive même pas à gagner les circonscriptions de Montréal (qui sont normalement acquises aux libéraux). Est-il besoin de préciser que le parti Libéral ne peut gagner le pouvoir sans le Québec? Car ce n'est pas l'Ouest qui risque de les appuyer... Évidemment il y a toujours l'histoire des commandites et cela prendra du temps avant que les libéraux ne se défasse de cette sordide réputation mais c'est justement là que le chef de parti joue un rôle crucial. Il se doit, au travers d'actions et de présences médiatiques judicieuses, d'ajuster l'image du parti face au défi présent. C'est justement là que Dion montre son incompétence (en la matière), il n'a pas et n'a jamais eu, de charisme. Je dirais même plus, il a un côté franchement antipathique. Son tournant vert n'était pas une mauvaise idée (en fait, avouons qu'il est plutôt intelligent) mais il n'aura pas réussi à nous faire oublier les bêtises qu'il a fait avec la question de la clarté référendaire (possibilité de partition du Québec...). Sans compter qu'il ne nous a toujours pas fait oublier que nous ne l'aimons pas! Aïe! Pour que quelqu'un comme moi, qui se retrouve plutôt dans la vision de société proposée par les libéraux, ne puisse même pas envisager de voter pour leur chef, c'est qu'il y a un problème grave!

Le Petit Soldat: 7/10


Le Petit Soldat, un autre film de Jean-Luc Godard, est un bon exemple de deux faits importants à propos de Godard: du génie et un décalage historique. Ce film, sortit en 1963 (mais tourné en 1960), fut un électrochoc au sein de la société française. Le style se voulait réaliste et touchait le sujet épineux de relation France-Algérie (au moment même de la guerre d'indépendance mettant aux prises ces deux pays).

C'est l'histoire d'un homme, déserteur de la guerre d'Algérie et réfugié en Suisse, qui essaye de se séparer d'un groupe d'extrême-droite français qui veut le pousser à commettre des crimes afin de se racheter face à l'État français. Dans un cours lapse de temps, le personnage principal passera de la chambre de torture, à la discussion verbeuse et finalement au grand amour.

Comme je l'ai dit plus tôt, ce film montre le génie de Godard tout comme ses faiblesses. Les discussions y sont intéressantes, le style était certainement très innovateur et le sujet vraiment choquant pour l'époque. On voit une tentative de représenter les choses telles qu'elle sont vraiment, ce qui différait beaucoup avec la tradition du film français, grand déploiement ou humour, de l'époque. On peut donc parler d'une grande avancé mais malheureusement aussi d'un produit qui a mal vieilli. Le film est trop verbeux, les passages de torture ne sont pas crédibles et cela pas plus que les émotions affichées. Finalement, la nouvelle tendance qu'a voulu créer Godard a peut-être été oubliée ou au contraire trop avalée par le style cinématographique moderne mais le résultat est le même, un film donnant l'impression d'être dépassé. À voir comme morceau historique.

mardi 11 septembre 2007

3h10 pour Yuma: 6/10


Ce western, reprise du film du même nom datant de 1957, est une production de James Mangold. Il met en scène quelques gros noms: Russell Crowe, Christain Bale et Peter Fonda. L'histoire est plutôt simple, un bandit terrorise la région avec ses hommes mais se fait finalement arrêter, il faut alors trouver des hommes qui seront prêt à l'amener jusqu'au train, afin qu'il soit déporter jusqu'à la prison de Yuma. Le tout n'est évidemment pas si facile, la bande du truand ayant évidemment l'intention de libérer leur chef sur le chemin.

Un scénario sans compléxité, ça n'est pas une surprise mais les Westerns sont des films d'ambiance, ne nécessitant pas tant de scénario. En suivant cette idée, ce film a de quoi faire un résultat intéressant vous dîtes-vous et c'est en effet pas trop mal. Les deux personnages principaux sont acceptables et plusieurs rôles secondaires sont franchement sympatiques de plus tous les clichés sont présents (chinois, Irlandais, chemin de fer, duels, référence à la guerre de sessession, etc)mais le film comporte aussi de multiples lacunes. Premièrement, la fin est passablement ridicule (ne vous en faite pas, je ne vous la livrerai pas), plusieurs situations sont vraiment artificielles et la morale, trop présente, nous empêche un peu d'apprécier les situations. Donc, pas mal mais encore...

C'est vrai que ça faisait longtemps qu'on attendait un bon western... Bon, celui-ci ne sera peut-être pas un rappel "d'il était une fois dans l'ouest" mais ça n'est pas trop grave, que voulez-vous, on est plus à l'époque des Westerns Spaguetti. Je le conseille donc aux nostalgiques de l'époque des révolvers et "trench coats". Pour les autres, ça ne manquera pas à votre éducation.

Death Note: 9/10


Le Manga, dessin animé japonais, est un produit plein de surprise. N'étant pas limité à l'humour facile ou enfantin, comme il l'est en occident, le manga devient un moyen de diffuser un produit artistique au même niveau que n'importe quel film ou série télévisée. C'est donc un nouveau monde à découvrir pour nous tous, occidentaux, incultes sur ce sujet.

Tout ça pour dire que j'ai récemment découvert une superbe série manga animé. Ça n'est pas la seule mais elle ne devrait vraiment pas être manquée. Ce manga se nomme Death Note et est une production très récente, l'animé date de 2006 (je crois). C'est une série d'une trentaine d'épisodes, d'une vingtaine de minutes chacun. Précisons que le tout se digère très bien, la taille n'étant donc pas un problème.

Ce dessin animé met en scène un monde réel mais légèrement transformé et prenant comte d'une certaine réalité fantastique. C'est l'histoire d'une jeune homme et excellent étudiant, Yagami Light, qui découvre un calepin de mort, laissé par un Shinigami (l'équivalent japonais de la Valkyrie). Il en vient à utiliser ce livre de mort (toute personne se voyant écrire son nom dans le calepin meurt immédiatement), afin de créer un monde parfait.

Bon, je m'arrête tout de suite, je sais pertinemment que cette base d'histoire n'est pas du tout inspirante. Mais justement, ça n'est que la base de l'histoire, un moyen de mettre en scène une situation impossible mais qui permet un développement tout à fait original. Et quand je dis original c'est littéralement ce que je veux dire! Ce dessin animé nous propose une histoire policière vraiment incroyable et qui ne nous permet jamais de nous asseoir dans des prévisions faciles. Évidemment, la série propose, en même temps, une réflexion philosophique de qualité. Pour toutes ces raison, il ne faut pas la manquer!

Passons à autre chose


11 septembre 2001, ça fait déjà 6 ans... Bon, c'est pas que je n'ai pas de coeur mais... Pouvons-nous passer à autre chose? Je veux dire, pour les familles des défunts ça sera toujours le pire moment de leur existence mais pour le reste du monde... Allons-nous fêter l'anniversaire du génocide se passant au Darfour pendant des années? Ça m'étonnerait! Et la tragédie du tsunami qui a ravagé l'Océan Indien? Étonnement, oublié ça aussi... On me fera remarquer que ce ne sont pas des événements nous ayant directement affectés (par des problèmes nord-américains). Pas fou mais alors, pendant combien d'année allons-nous parler de Katrina (Nouvelle-Orléans)? Pas longtemps! Et les meurtres au jour le jour dans les écoles, la violence causée par les gangs au travers du continent, l'hécatombe sur les routes, etc. Vous voyez mon point.

Le 11 septembre fut un événement désastreux mais il n'a été ni le premier, ni le dernier, pas plus qu'il n'a été le plus important ou... Apprenons du passé et passons maintenant à autre chose, notre monde est rempli de défis et ceux-ci ne disparaîtrons pas simplement parce que nous nous concentrons sur les malheurs passés.

vendredi 7 septembre 2007

Le locataire: 8/10


Le meilleur film de Kim Ki Duk, le locataire (Bin Jib) est un travail de grande qualité. Un film tout en lenteur et nuance qui montre un grand talent de narrateur de la part de ce réalisateur.

L'histoire est très simple: un jeune homme réside dans la maison des gens lorsqu'ils sont absents. Au travers de ces petites aventures, il rencontre la vie personnelle des gens et finalement se met en contact avec une femme de son espèce...

Disons les choses clairement: ça n'est pas un film nécessairement facile d'accès mais le conte moderne qu'il crée nous laisse rêveur. À sa manière, il nous récite un tout nouveau conte Grimm et le fait dans le contexte de la société coréenne moderne. Le progrès du film ce fait pas à pas et si on n'est pas vraiment surpris par la dernière scène, je dois tout de même dire qu'elle est géniale.

Un film à voir car il est vraiment excellent et cela malgré ces quelques défauts. Précisons tout de même que c'est un film de circonstance, à éviter lorsqu'on recherche un plaisir facile.

mercredi 5 septembre 2007

L'Esquive: 7/10


L'esquive, un petit film bien sympathique, réalisé par Abdellatif Kechiche (je dois avoué que je n'avais jamais entendu parler de ce talentueux individus venu de nulle part), est un très intéressant lien entre le présent et le passé français. Ce film, réalisé en 2004, met en lien la culture populaire française métissée et les classiques de sa littérature, nous parlons ici de Marivaux.

L'esquive est un petit drame se passant dans une cité française où un jeune arabe tombe follement amoureux d'une de ses copines de classe. Le tout l'amenant à risquer sa très importante réputation dans la cité, comment cela? En faisant du théâtre. Risquant, du coup, de devenir un bouffon ou pire encore, une tarlouse! On parle donc d'une histoire d'amour entre adolescents. Faites le lien avec le titre: l'esquive.

Rien de bien révolutionnaire en apparence mais le tout est bien réussi. Les textes sont très intéressants, jonglant entre le classique et le patois, l'exercice en vaut la peine. Les personnages aussi ont des personnalités marquantes, tout cela sans compter sur une critique sociale, de Marivaux à nos jours, qui restent toujours aussi pertinente. N'est-ce pas là l'essence du classique (je parle de Marivaux ici, pas du film), duré au travers des siècles? Pour ce qui est du film, pas un classique mais tout de même très bien.

dimanche 2 septembre 2007

Effroyables Jardins: 4,5/10


Ce film de Jean Becker, sortit en 2003, met en vedette l'équipe habituelle de ce réalisateur: Jacques Villeret, André Dussolier et Suzanne Flon, tout comme dans son film précédent: Les Enfants du Marais. S'y rajoute le très notable Thiery Lhermite et une panoplie d'acteurs moins importants. L'histoire se passe, principalement, durant la fin de l'occupation Allemande, dans la campagne française. Deux amis, amoureux d'une même femme, essayent de faire leur part pour la résistance mais le tout prend rapidement un détour imprévu qui les met dans une facheuse position...

Ce film avait piqué mon intérêt, étant un des derniers films de Villeret. Ce personnage notable du cinéma d'humour français m'a toujours impressioné. Je donnais donc une chance à ce film, pour Villeret et pour Becker qui avait plutôt bien réussi Les Enfants du Marais. Malheureusement, le tout m'a terriblement déçu. On croirait assister à une mauvaise reprise de tout les films de Becker. Les situations jouaient continuellement sur le trop, trop suave, trop nostalgique, trop faux... Villeret et Dussolier font le travail mais paraissent à peu près ridicule dans les sections de rétrospectives. On essaye de les faire paraître 20 ans plus jeune et ça ne fonctionne pas. Il y a aussi le côté idéalisation de la vie campagnarde française, une fois ça va mais après ça devient irritant. De plus, l'histoire est truffée d'incohérence et la conclusion, le rapprochement entre le fils et le père, est sucré au point de nous donner mal au coeur.

Conlusion, film raté qui ne vaut pas la peine d'être vu. Ça ne sera pas le pire film que vous aurez vu mais n'y perdez pas votre temps.
 
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