lundi 30 mars 2009

Les patrouilleurs de l'espace: 7/10


Mais c'est si superficiel! Stupide et imbécile! Ou encore: ridiculement stéréotypé! Voilà sans doute les cris de stupéfaction (et d'indignation) que vous éructerez lorsque je vous annoncerai que je suis un grand fan du film Les patrouilleurs de l'espace. En effet et bien que je doive bien avouer que le style de ce film est un peu "limité", reste qu'il est un digne porte-étendard pour les films d'action/comédie/science-fiction.

Les patrouilleurs de l'espace est une histoire futuriste dans laquelle, grosso modo, l'humanité dans son ensemble fait la guerre à une race d'extra-terrestre surnommé les "arachnides". On y voit donc, dans un récit empreint de tragédie-comédie, les péripéties d'une bande de jeunes voulant défendre la fédération terrienne (ainsi que les valeurs douteuses promues par celle-ci) et aider à exterminer ces terribles insectes de l'espace...

Bon, je sais que dit comme ça, cette histoire ne semble pas tout à fait géniale. Qui plus est, ce résumé lui donne une apparence d'une nullité absolue. Mais c'est que le génie de ce film ne réside pas vraiment dans son histoire d'ensemble mais plutôt dans trois points essentiels: son action efficace et bien rendue, son humour ironique souvent très à propos et finalement, sa critique sociale plutôt bien imagée. Monsieur Verhoeven (Total Recall et Robocop), a donc plutôt bien réussi son coup avec celui-ci. D'accord, ça ne sera jamais un grand classique du cinéma mais disons qu'il aura fait le mieux possible avec un contexte et un potentiel vraiment limité. À écouter au cours d'une soirée que vous voulez garder la plus simple possible (et à éviter si vous avez une aversion pour les films d'action).

vendredi 27 mars 2009

La ferme des animaux: les dangers de l'idéalisme


La ferme des animaux, de George Orwell, est un de ces classiques qu'il ne faut pas manquer. Cette fable, utilisant les animaux d'une ferme comme acteurs de sa satyre, est une virulente critique des immanquables conséquences d'une révolution: autrement dit, une chronique fictive du passage de l'idéal à la réalité.

La scène de cette "révolution", est une ferme sur laquelle les animaux sont particulièrement maltraités, ce qui les amène, après moult hésitation et réflection, à se révolter contre le fermier. À partir de ce moment, les animaux deviendront maître de la ferme, se créant des règles, un code de conduite, etc. Tout cela afin d'atteindre le but louable de liberté ainsi que d'égalité entre eux. Comment cela pourrait-il mal tourner? Cette fable nous en donne tristement l'explication. Comme l'âne Benjamin aurait lui-même pu le dire: craignez les idéalistes, ils n'envisagent jamais les pleines conséquences de leurs actions.

Je ne donnerai pas plus de détail sur ce court livre, la majorité d'entre vous l'ayant peut-être déjà lu. Quoi d'autre? Le style n'est pas du tout lourd, le tout très instructif mais et je me dois de le préciser, ce type de critique sociale, utilisant la fable comme mode de transmission d'information, est vraiment représentative de l'époque à laquelle est fut écrite; le tout devenant un peu répétitif lorsqu'on en lit en série... Autrement dit, ne lisez pas La ferme des animaux juste après vous être tapé Lord of the flies. Enfin, ne vous laissez pas trop inquiété par cette petite remarque, lisez le, c'est bon et pour tout le monde.

mercredi 25 mars 2009

Grèves en Guadeloupe et en France métropolitaine


La France métropolitaine ainsi que les territoires d'outre-mer étant en ébullition, cette nation sur le déclin s'en tien donc à sa plus vieille et négative tradition: la grève!

Protester contre la hausse du coût de la vie, la baisse du pouvoir d'achat, la crise économique mondiale et, pourquoi pas l'insensibilité de l'État et la faim dans le monde, qui n'en aurait pas envie? Et bien sachez que c'est maintenant possible! En effet, nul autre que nos cousins français (c'est vrai qu'ils sont quand même des professionnels de la protestation) ont décidé de se payer (payer... disons plutôt qu'ils se le sont emprunté) ce luxe.

Évidemment la situation était a envisagé, la crise économique est mondiale et tout le monde en souffre. Enfin presque, les pauvres en subissant certainement les pires effets... Évidemment, il était sûr que des gens allait protester contre les pertes d'emplois, contre la nouvelle insécurité, etc. Disons plutôt que tous voudraient bien pouvoir protester contre la situation mais si protester, protester contre qui? Demander réparation à qui? Aux banques? Aux courtiers? Aux compagnies de placements à risques? Ils le mériteraient tous, pour avoir entraîné l'économie mondiale dans la tourmente. Malheureusement, même si ça nous ferait beaucoup de bien de les engueuler un peu (et peut-être même de leur foutre un solide coup de pied au passage), cela ne nous rapportera ni les emplois perdus et encore moins nos placements boursiers.

Qu'à cela ne tienne, les français ont résolus le problème, si on ne peut protester contre aucune des personnes responsables, alors il n'y aura qu'à protester contre le Dieu foure-tout des temps modernes: le gouvernement! Bien sûr vous me direz et avec raison, que le gouvernement français n'a pas causé la crise économique mondiale et que sa capacité de réaction face à sa situation financière actuelle est très limitée. Mais comment de tels petits détails pourraient limiter le grand élan de créativité protestatrice que les français se sentent le besoin d'exulter! Non! Il n'en sera rien, quelqu'un devra payer, les gens devront se défouler et les générations futures paieront le prix de la facture, voilà ce qu'éructent les français actuellement!


Ouf, ça fait du bien, cette petite crise sarcastique m'aide certainement à me détendre(c'est mon côté français qui se sentait le besoin de protester...). Reste que la situation devient de plus en plus dramatique par son irresponsabilité. Comprenez-moi bien, je ne conteste pas l'intention et les buts des manifestations qui ont eut lieu lors des derniers jours en France. On voudrait tous d'un monde plus juste, dans lequel tous pourraient vivre avec des moyens suffisants et dans la dignité. Malheureusement et jusqu'à preuve du contraire, ce monde idéal dans lequel personne ne travaille beaucoup mais tout le monde ne fait que profiter de la vie n'existe pas! Les français veulent le beurre, l'argent du beurre et tout ça gratuitement.

Ça en est désespérant et le pire dans cette histoire, c'est que les séries de manifestations qu'ils organisent représentent exactement la pire chose qu'ils peuvent faire pour sortir de la crise. Car la seule chose qui sortira l'économie mondiale de la crise sera un travail acharné. Tant que les gens manifestent, il ne produisent rien, ne gagnent pas d'argent, se mettent donc dans l'impossibilité de consommer et aide ainsi l'accélération de la spirale destructrice de la dépression. De plus, l'endettement de l'État français est tel que sa capacité de réaction est à peu près nulle. Son déficit annuel avant la crise était d'à peu près 3% et cela depuis plusieurs années. Conséquemment, les finances de l'État sont dans une situation catastrophique. Dépenser plus, dans la situation française, se résumerais donc à une destruction des possibilités des générations futures mais ça... les français semblent s'en foutre éperdument.


La situation, il y a de ça quelques semaines, en Guadeloupe ainsi qu'en Martinique, n'est que le point d'exclamation sur une situation pathétique. En effet, la Guadeloupe a tout juste vécue une grève générale de plus de un mois. Le but de celle-ci était encore de... combattre la hausse du coût de la vie et la baisse du pouvoir d'achat! Les syndicats exigeaient une hausse des salaires généralisées, payées par les entreprises et le gouvernement. Autrement dit, en pleine crise économique, la meilleur idée que les gens de la Guadeloupe ait eu afin d'aider l'économie et ainsi de favoriser leurs salaires aura été de mettre un frein total sur l'économie sur 10% de l'année! Il n'y a pas d'autre mot pour décrire cette situation, sinon que c'est de la folie. Les manifestations ont tourné en émeute et il y eut finalement mort d'homme (le tout, selon les syndicats, n'en revenant qu'à la responsabilité de l'État). Conséquence, l'État français a flanché et décidé de remettre les montants que les grévistes demandaient. Ainsi, ceux-ci pourront festoyer sur leur victoire à la pirus.

Est-il si difficile de comprendre que si tu reçois un gros montant d'argent dans une économie close et à la productivité stagnante (comme c'est le cas de la Guadeloupe), la seule conséquence de l'augmentation des salaires sera de créer de l'inflation? Autrement dit, les grévistes auront réussit à mettre un frein à l'économie de l'île, décourager les entrepreneurs de s'y installer, endetter l'État et tout ça pour un bénéfice qui ne sera que temporaire, parce que l'inflation qui en découlera fera disparaître d'ici peu tout bénéfice "gagné"... Et les français (de la Guadeloupe ou de la métropole) laissent ces gens là prendre les décisions! On désespère de voir cette grande nation se réveiller un jour mais il semblerait que plus ils s'enfoncent, plus ils perdent le sens du réel...

Oui, il n'y a qu'un seul mot pour décrire la situation de la France aujourd'hui: folie (ou irresponsabilité, à votre choix) collective. On se croirait revenu à l'époque de mai 68, où les gens répétaient de "brillants" slogans tels que : "l'impossible est illégal"! Ne comprenant pas que ce qui est illégal, c'est justement de demander l'impossible... Voilà donc où la France est revenu, au pire lunatisme de l'année 68. Il désarmant de voir que si peu aura été appris depuis...

samedi 21 mars 2009

Jackson Pollock: 5,5/10


Je ne dirai rien de bien long sur le sujet mais je voulais simplement inviter toute personne faisant partie de ma catégorie (les "ignorants" des arts visuels), à bien vouloir jeter un coup d'oeil sur ce court mais plutôt intéressant documentaire portant sur le maître; Jackson Pollock. Ce documentaire, datant de 1987 et étant simplement intitulé Jackson Pollock, est une porte d'entrée très accessible afin de saisir la base de qui était cet artiste américain, donnant beaucoup d'information sur l'héritage culturel qui en fit l'artiste qu'il devint, mais aussi certaines informations sur son art en tant que tel. Peut-être que ces informations pourront sembler redondantes pour les connaisseurs mais pour quelqu'un qui, comme moi, est loin de saisir toutes les subtilités de l'art abstrait, ce type de document instructif prend toute sa valeur. Lacune à noter; l'image est vraiment de piètre qualité, ce qui est quand même un défaut pour un documentaire traitant d'un sujet d'art visuel.

The White Dawn: 5.5/10


Je l'ai déjà dit et le répéterai certainement encore: je n'aime pas Philip Kaufman. Le réalisateur de Quills m'a toujours rebuté pas son idéologie libertarienne. Il semblerait que pour lui, l'essence même de la sainteté humaine se trouve dans le sexe déluré et sans contrainte; toute restriction sur cette facette de notre "nous" animal, faisant de nous des individus aliénés et profondément frustrés. Je ne suis évidemment pas d'accord avec son point de vue, qu'il a, à mon avis, beaucoup trop exposé dans plusieurs de ses films, tel Quills mais aussi dans Henry & June et l'Insoutenable légèreté de l'être. Précisons que je ne suis pas nécessairement contre le sexe mais que je crois qu'il y a beaucoup plus dans un être humain qu'une question de sexe, libéré ou pas...

Peu importe, si je parle de Kaufman aujourd'hui, c'est que je viens de me taper un autre de ses films. Non, je ne suis pas masochiste, c'est simplement que je ne connaissais pas l'identité du réalisateur avant de commencer à l'écouter... Le film en question est une des vieilles réalisations de Kaufman, The White Dawn, datant des années 70. Et je dois avouer que si je ne l'ai pas particulièrement apprécié, du moins je ne l'ai pas détesté.

The White Dawn est l'histoire de marins, à la fin du 19ième siècle, se perdant dans le nord du Canada et étant sauvés par des Inuits. On voit donc les trois hommes s'intégrer, chacun à leur manière (et pas tous positivement), au sein de cette société préhistorique. Découvrant ainsi une vie qu'ils ne pensaient pas pouvoir (ou devoir) expérimenter.

Bon, malgré le fait que les théories Kaufmaniennes sur la sexualité libre soient encore bien présentes dans ce film et que la société inuit y soit plutôt idéalisée (genre "bon sauvage", on y sent une forte influence Rousseauiste), cela n'empêche pas à plusieurs sections du film de créer un intérêt. Que cela soit sur les relations inter-culturelles ou encore sur le simple mode de vie des inuits, le film nous permet d'en apprendre sur des sujets peu ou souvent mal traités au cinéma. Je ne recommande donc pas fortement ce film mais il y a clairement pire à tous les jours sur nos grands écrans.

jeudi 19 mars 2009

Salé, sucré: 7/10


Salé, sucré, un film de Ang Lee représente une autre bonne production venant de Taïwan. Ça en fait quelques uns que je regarde ces temps-ci et doit m'avouer plutôt impressionné par les capacités cinématographiques de cette petite île. Bon, revenons en au sujet principal: Salé, sucré!

Salé, sucré est l'histoire d'une famille taïwanaise; le père, veuf depuis plusieurs années et ses trois filles, toutes à l'âge adulte et se trouvant progressivement une place dans le monde qu'est le leur. L'histoire de cette comédie est donc plutôt simple, se résumant essentiellement au travers des aventures amoureuses mais surtout culinaires de cette petite famille non conventionnelle.

Si, à premier abord, le tout ne semble pas déborder d'originalité, c'est qu'Ang Lee veut nous réserver plus d'une surprise. En effet, ce film est tout sauf conventionnel, car s'il peut sembler se rapprocher d'une comédie romantique du genre, plusieurs aspects de la production la sépare complètement du lot. Les personnages y sont un peu déjantés, les situations atypiques et surtout, la nourriture y prend toute la place. Vous n'arrivez plus à trouver l'appétit! Et bien la solution est claire: écoutez salé, sucré! Que celui qui n'a pas envie de manger un gros repas suite à ce film ne soit plus considéré comme humain!

Bon, j'exagère un peu mais tout ce qu'on nous présente dans ce film à l'air absolument succulent. Un grand plaisir visuel pour tout amateur de d'art culinaire. Finalement,le film nous réserve plus d'une surprise (particulièrement à la fin). Si vous n'êtes pas étonné par la conclusion de ce film, alors vous êtes soit: a)beaucoup trop intelligent ou b)complètement incapable de suivre l'intrigue d'un film. À vous de choisir...

Entre les murs: 10/10


Entre les murs, le récent film de Laurent Cantet, fut une sensation immédiate en France et reçu sans équivoque, la palme d'or du festival de Cannes. Le tout m'intriguait évidemment mais j'avoue que je doutais un peu de la qualité du film, me demandant si cette sensation n'était que franco-française. Et bien laissez moi vous dire que je m'étais bien trompé, ce film est génial, méritait tout à fait son prix et mériterait aussi que vous y jetiez un coup d'oeil.

L'histoire de ce film est, quant à elle, aussi simple et compliquée que les vies d'un professeur d'école et de ses élèves peuvent l'être. Car voilà l'essence même du film; un professeur qui essaye d'enseigner les plaisirs de la langue française à un groupe multiculturel d'une école secondaire de banlieue française. On y parle donc du rôle du professeur face à ses élèves ainsi que leurs situations respectives par rapport à la société, en gros, tout ce qui se passe entre les murs d'une industrie d'assimilation qu'est l'école...

Entre les murs est plus que la palme d'or du festival de Cannes, c'est un nouveau film... Par "nouveau film", je ne veux pas dire que le film est récent mais plutôt qu'il réussit à créer un nouveau genre. Le tout ne réside pas dans l'histoire, car ce sujet a déjà été traité des millions de fois, non, la différence revient plutôt à la manière de présenter ce sujet délicat. Délicat car l'enseignement est maintenant une question sociétale bien compliquée, tout comme l'est l'intégration des immigrants, d'ailleurs... Toute la subtilité demandée nous est donc présentée en un mélange surprenant de fiction à l'allure de documentaire. Je m'explique, ce film n'est pas un documentaire et n'essaye même pas d'en avoir l'air mais est simplement réaliste au point ou on s'y croirait en personne. L'ambiance est ultra-réaliste, le jeu des jeunes (comme du professeur), excellent et les situations on ne peut plus concrètes.

C'est donc un portrait juste (et non moralisateur) sur l'énigme qu'est l'enrôlement de masse et la socialisation des jeunes générations (le rôle que l'on dévoue à l'école; en plus d'enseigner des matières...). Je n'ai pas l'habitude de remettre des notes parfaites mais cette fiction-documentaire la mérite bien. Ne manquez pas ce portrait prenant et réaliste de la réalité de l'enseignement ainsi que de la création d'identité active et commune à toute société libérale occidentale.

mardi 17 mars 2009

AIG: L'indécence des bonus


Alors que l'assureur gigantesque AIG (American International Group) est sur le bord de la faillite et que seul l'aide gouvernementale garde la compagnie à flot, des bonus substantiels sont versés aux employés.

Vous avez sans aucun doute dû suivre l'histoire de près ou de loin, tant cette nouvelle a créé un émoi, plus que palpable, chez nos voisins du sud. Le sujet étant de première importance, je vais donc commencer par rapidement vous expliquer la situation de base des activités de la compagnie, pour ensuite en venir à la fameuse question des bonus.

Historique et risque mal calculé
En effet, la compagnie d'assurance AIG, un des trois plus importants assureurs au monde est, depuis le début de la récente crise financière et économique, dans une situation financière excessivement mauvaise (pour ne pas dire catastrophique). Cette compagnie, que l'on considérait il y a peu comme non-seulement très rentable mais aussi comme un point central de l'économie américaine, est maintenant devenu un incinérateur colossal, brûlant l'argent des investisseurs et des contribuables à une vitesse jamais vue (62 milliards de perte au dernier trimestre de 2008).

Quel est le problème? Principalement, le problème d'AIG est que cette entreprise n'a pas suivi la voie qui lui avait permis de devenir le numéro 1 mondial. Au cours des dernières années, au lieu de s'en tenir à la vente d'assurance vie, AIG se transforma progressivement en une entreprise de gestion financière (Hedge fund) beaucoup plus large. L'affaire semblait profitable et l'assureur décida de s'impliquer à plein dans les subprimes (comme ce fut le cas de plusieurs autres banques américaines). Évidemment, le tout était beaucoup trop risqué et lorsque le marché de l'immobilier se mis à tomber, la bombe leur explosa entre les mains. Erreur d'autant plus grave puisqu'une compagnie d'assurance est sensé être une spécialiste du calcul du risque, calcul qui fut gravement erroné dans le cas présent... De plus, la structure administrative d'AIG était compliqué à un point tel que toute restructuration de l'entreprise devenait un vrai casse-tête. Problème particulièrement grave étant donné les pertes monstrueuses actuelles.

Face à un tel problème, la théorie voudrait que l'on laisse cette compagnie faire faillite, que les sections insolvables meurent et que le reste soit revendu. Le problème est qu'une telle approche ne semble pas être possible avec AIG; son importance financière étant telle aux É-U que son échec risquerait d'entraîner l'ensemble du système financier américain dans la banqueroute (ce qui aurait des effets désastreux sur l'ensemble de la planète).

Nationalisation
Autrement dit, le système financier étant incapable de se sauver lui-même et les conséquences sur l'économie mondiale étant hors de proportion, il fallait que quelqu'un d'autre trouve une solution. Cette tâche ingrate fut évidemment octroyée au gouvernement américain. Celui-ci décida donc de prêter de larges sommes d'argent à AIG (ainsi qu'à de multiples autres institutions financières). En tout et pour tout, près de 170 milliards de dollars furent prêtés à AIG (au frais des contribuables), ce qui fait que la compagnie est maintenant possédé à 80% par l'État fédéral américain. La pilule était difficile à avaler pour les citoyens et contribuables mais après tout, si c'était absolument nécessaire, quoi faire d'autre?

Bonus
On en vient donc aux derniers jours et à l'annonce qu'AIG vient de faire, annonce précisant que 160 millions de dollars de bonus serait versé à la section financière d'AIG. Oui vous avez bien compris, 160 millions de bonus seront versés aux 400 employés de la section qui, par ses erreurs financières pathétiques, est en train de détruire l'économie américaine dans son ensemble... 160 millions de dollars pour les gens qui ont causé la crise, alors même que des millions d'américains sont en train de perdre leurs emplois! 160 millions de dollars pour récompenser des incompétents, alors même que le simple payeur de taxe doit financer l'entreprise et en même temps, essayer de survivre aux durs temps actuels. Il n'y a qu'une seule réponse à donner face à une telle situation: INACCEPTABLE!

Comment peut-on envisager de donner des primes au rendement à des gens qui ont détruit leur entreprise? Monsieur Liddy, PDG d'AIG depuis 6 mois (et n'est donc pas responsable des récents déboires), se confond en excuse et explique que ces ententes furent signés il y a plus d'un an et est donc obligé de les honorer. Sa position est tout à fait respectable et si les bonus ne représentait que de petits montants (la plupart sont des bonus de 1000$), la situation passerait sans trop de problème. Malheureusement, ces bonus représentent, en moyenne, 250 000$ par employés, ce qui est clairement et nettement trop pour les cancres qui ont détruits le système financier. Malgré tout, le gouvernement et monsieur Liddy semblent donc coincés,ne pouvant simplement résiliés les contrat déjà signés, ils se doivent de payer.

Par contre, si le gouvernement se doit de payer (afin de malheureusement récompenser l'incompétence) et si les simples citoyens doivent tout accepter au même moment que leurs vies sont en train de s'écrouler, sur quelle assise morale les employés "bonifiés" d'AIG pourraient-ils accepter ces bonis? Ne serait-il pas normal qu'eux-mêmes cessent de penser à ce que le monde leur "doit" et se mettent plutôt à réfléchir à leurs responsabilités dans ce fiasco? La moindre des choses ne serait-elle pas que si le gouvernement respecte ses ententes, que de l'autre les employés acceptent de refuser les bonis? Existe-t-il encore un minimum de décence chez ces gens, leur permettant de faire preuve de responsabilité et de solidarité? On ne leur demande pas de se faire Arakiri mais simplement de réparer les pots qu'ILS ont cassés.

Ceux qui refuseraient les bonus prouveraient au moins leur contrition. Pour ce qui est des autres; les créatures immorales qui ne pensent qu'à eux et qui refusent toute responsabilité dans ce qu'ils ont créé, la moindre choses seraient de les payer... mais ensuite de les identifier publiquement et que la honte (et la haine des contribuables) les suive pour toujours! Je sais que cela peut ressembler à une chasse aux sorcières et c'est honnêtement plutôt près de la réalité mais des fois, trop c'est trop et si certaines personnes n'ont aucun remord et ne ressente aucune honte, alors il faut que la société leur fasse bien comprendre qu'ils seront dorénavant des parias. Voilà quelle devrait être la conséquence de leurs actions: ils seront riches mais éternellement détestés de tous!

dimanche 15 mars 2009

Paranoid Park: 6,5/10


Paranoid Park est un film qui mixe deux sujets différents: l'adolescence et la culpabilité. Plus particulièrement, ce récent film de Gus Van Sant suit définitivement le style du réalisateur, nous permettant de nous fondre au sein de la réalité et les aspirations de la vie adolescente et de l'autre, des effets de la culpabilité sur une personne.

L'ensemble du film est plutôt simple, la caméra suivant un jeune adolescent et nous permettant de mieux le comprendre; cela étant fait au travers de ses conversations mais aussi de sa discussion interne et personnelle, qui nous est révélée au travers de son journal intime. Si l'intrigue repose principalement sur un mystérieux incident ayant eu lieu près du skate-park de la ville, ce sont en fait vraiment les détails de la vie de cet adolescent qui prennent toute l'importance.

Tout cela en fait un film intéressant mais pas particulièrement palpitant (à la sauce de Gus Van Sant). Je respecte beaucoup le choix de ses acteurs (qui sont tous de vrais ados, chose rare pour un cinéma américain qui a l'habitude de nous présenter des ados de 25 ans...). Par contre, l'acteur principal ne semblait pas capable de faire preuve de sensibilité dans son jeu, restant souvent dans une impassibilité un peu monotone, enlevant la possibilité que ce film ne devienne réellement un Dostoïevsky moderne. En ce sens, Le rêve de Cassandre, de Woody Allen, est clairement un cran au dessus.

Les superhéros injustement méconnus


Petite bd sympathique de Manu Larcenet, Les superhéros injustement méconnus est une satyre bien amusante du genre. Court inventaire des superhéros méconnus au pouvoirs plus nuls les uns que les autres, cette farce sait bien bien nous faire rigoler par son irrévérence et son imagination. On y passe donc d'AGRIKULTOR le super planteur de graine à Super Landru, l'exterminateur de femelles extra-terrestres de l'espace. Chacun faisant place à des sacrifices inimaginables, toujours afin de sauver l'humanité une énième fois. Les dessins sont simples mais passent avec beaucoup d'aisance le message voulu, les thèmes réussissent bien à critiquer les stéréotypes du genre. Plutôt pas mal même si un peu répétitif, essayez si vous avez une petite heure à dépenser, ça vaut le sourire.

samedi 14 mars 2009

Bute fait taire les critiques


Depuis sa difficile victoire contre cette créature quasi-inhumaine qu'est Librado Andrade, de larges nuages de doutes obscurcissaient constamment les plans et l'avenir du champion du monde, et Montréalais d'adoption, Lucian Bute. Car s'il avait dominé le combat dans l'ensemble, la scène la plus marquante du duel restait tout de même les dernières secondes et un Bute complètement vidé de son énergie, à peine capable de se remettre sur pied, tellement Andrade l'avait atteint solidement et pourchassé durant 12 longs rounds. Bute était resté champion mais était passé à un cheveux de perdre son titre mondial IBF des super-moyens.

Voilà donc pourquoi il y avait tant de pression sur notre champion précédant son combat de vendredi. Tous se demandaient comment Lucian réagirait, car son adversaire, Fulgencio Zuniga, était le type de brute qui avait les capacités de faire revivre le cauchemar d'automne dernier. Zuniga, un Colombien puissant, athlétique, acharné et frappant comme une mule, avait beaucoup en commun avec Andrade. Ce qui en faisait donc une excellente comparaison et permettrait de voir si Lucian avait vraiment réussi à reprendre sa confiance, ainsi que trouver des solutions face à ce type de boxeur. À la clé, l'occasion d'avoir une bonne préparation pour le combat revanche contre Andrade mais aussi, la possibilité de se faire assommer encore une fois et ainsi faire très mal à sa carrière à long terme.

L'issue du combat? Bute ramena littéralement Zuniga à l'école et le démolit en quatre rounds, tous à sens-unique, pour finir en un percutant knock-out. Il n'y a pas d'autre manière de dire les choses, Bute avait une manière de faire taire ses détracteurs et c'était en faisant ce qu'il a fait à Zuniga: le dominer et le mettre à terre prestement. Il a donc clairement fait taire les critiques (du moins, celles n'étant pas malhonnêtes) l'ayant pourfendue depuis son dernier combat et est maintenant prêt pour un autre gros combat.

Évidemment, certains continueront à dire que Zuniga ne valait rien et donc que le test n'en était pas vraiment un pour Bute. Une telle affirmation est évidemment malhonnête, Zuniga étant un adversaire de niveau international, ayant affronté les meilleurs et n'ayant jamais été déclassé, enfin, jamais avant que Bute ne le fasse vendredi dernier... Car si Zuniga semblait lent, c'est bien parce que Bute était vif, si le Colombien semblait pataud, c'est parce que notre montréalais se déplaçait avec légèreté et si Fulgencio ne semblait pas très bien résister aux coups que Bute lui portait, c'est que notre champion avait réussi à aligner extrême précision et excellente force de frappe. Conclusion, Bute a dominé un adversaire de valeur et a prouvé qu'il était d'une ligue plus élevée.

Reste maintenant à savoir ce que l'avenir lui réserve. On peut espérer le revoir se battre cet été (peut-être même à Québec; impossible que je n'y sois pas!) et aussi certainement une autre fois à l'automne (probablement un combat revanche contre Andrade). S'il réussit à franchir ces deux étapes (la revanche contre Andrade sera particulièrement difficile), alors une année 2010 en forme de $ se formera pour Bute. Gros contrats de télévision, unification des titres, combat majeur en territoire américain, etc. Souhaitons lui le meilleur mais pour le moment, souhaitons lui surtout de bien savourer sa toute récente victoire et de bien se préparer pour les nouveaux défis auxquels il fera face. À ce point de sa carrière, chaque duel est le plus important de sa vie. Longue vie à notre monarque!

Mondes possibles: 4/10


Mondes Possibles, est un film en version originale anglaise de Robert Lepage et dont je n'avais jamais entendu parler, avant de tomber dessus récemment (et par hasard) à la cinémathèque de l'université (mon antre préféré). Malheureusement, je ne peux pas dire que notre génie québécois ait réussi à m'impressionner cette fois-ci.

Mondes possibles est avant tout une histoire de science fiction, remettant en cause la réalité que nous prenons pour acquise, la démultipliant en de multiples réalités possibles, autrement dit, en de multiples mondes possibles... On y suit donc de multiples histoires parallèles mais particulièrement deux principales: celle d'un homme poursuivant sans-cesse la femme qu'il aime et de l'autre, une enquête policière sur de biens étranges meurtres.

Comme je vous l'ai précédemment indiqué, ce film n'atteint pas du tout son plein potentiel. Car là où le thème passionne, la mise en situation est clairement défaillante. Le jeu d'acteur n'est pas à point, la plupart des dialogues sont d'un manque de naturel et d'une vacuité effarante. De plus, une partie de l'intrigue de ce film nous laisse complètement à plat. Décevant pour un thème intéressant ainsi qu'un travail visuel raffine. Je suppose que même Lepage ne peut pas réussir à tous les coups...

mercredi 11 mars 2009

Saraband: 7,5/10


Saraband, un récent film (2003) de feu Ingmar Bergman, est une histoire de famille où la proximité, l'amour, la haine et les doutes existentiels, ne font pas bon ménage; exactement le genre d'histoire dans laquelle Bergman est comme un poisson dans l'eau.

Avant tout, Saraband est l'histoire de Marianne, femme dans la soixantaine qui fait une réflection sur sa vie passée. Suivant cette démarche, elle décide d'aller voir son ex-mari; homme riche mais maintenant très âgé, qui vit dans une maison éloignée. Là elle retrouvera l'homme qu'elle avait aimé mais aussi un homme différent, qu'elle apprendra à connaître au travers des relations torturées qu'il entretient avec le reste de sa famille.

Il est bon de préciser que si le début du film nous laisse entrevoir un Bergman différent et réconcilié avec la vie, cela ne semble finalement être qu'une énième manipulation de ce grand réalisateur. Non, en fait Bergman semble être toujours aussi amer envers la vie et ses critiques en sont donc toujours aussi aiguës et efficaces. Je me doute bien que ça n'a pas l'air très sympathique dit comme ça mais il faut connaître Bergman...

Il est aussi bon de noter que le jeu d'acteur est excellent, que les dialogues sont de premier niveau et que plusieurs scènes sont réellement marquantes. Par contre, on voit clairement que les moyens ni sont pas et que le tout fait vraiment "film pour la télévision". Dommage car une finition visuelle un peu plus léchée aurait ajouté à une production déjà très bonne. Le côté roman du film, divisé en chapitre, n'ajoute pas non-plus nécessairement; le prologue ainsi que l'épilogue étant les deux maillons faibles de l'histoire. Voilà donc pourquoi ce film aurait pu être légèrement amélioré mais est, en même temps, un autre classique signé Ingmar Bergman.

samedi 7 mars 2009

Elephant: 7/10


Le massacre de columbine est certainement un des événements sociaux marquants de la dernière décennie. Qu'on le veuille ou non, ce massacre grotesque a non seulement remis en question l'intégration sociale ainsi que la perception de la violence mais a aussi créé une mode de révolte par la violence gratuite; un genre de terrorisme sans fondement idéologique, une simple expression du malheur personnel par le massacre d'innocent. Sans être le premier du genre, ce point noir de la dernière décennie est devenu une référence pour toute situation similaire. Voilà sans doute pourquoi le réalisateur Gus Van Sant a décidé d'en faire le sujet de son film Elephant.

Ce film est donc une reconstitution de la journée du massacre de Columbine mais sans pour autant se consacrer uniquement au massacre. En fait, le film présente surtout différents protagonistes dans leur vie courante. On y voit donc évoluer une somme de personnages, les suivant dans leurs simples activités et cela jusqu'à ce que la foudre s'abatte définitivement sur l'établissement scolaire.

Si fait avec beaucoup de talent artistique et donnant un résultat extrêmement troublant, Elephant ne semble pas atteindre son plein potentiel. Bien sûr qu'il fut récompensé de la palme d'or, ce qui en prouve bien la qualité mais le fait de manière périlleusement lente et nous provoque quasiment et à plus d'une reprise, d'en abandonné l'écoute.

Les deux premiers tiers du film semblent, à première vue, vraiment n'avoir aucune direction. On y observe des moments simples de la vie de différents étudiants: l'un prend des photos, un reçoit un baiser soudain, l'autre joue du piano, alors que l'autre vie difficilement les insultes qui lui sont lancées dans le vestiaire des filles, ainsi de suite. Une multitude de tranches de vie n'ayant pour seul but apparent que de nous montrer la simple vie des ados, avec leurs passions et leurs malheurs. Cela continue donc pendant un certain temps, jusqu'à ce que les meurtriers rentrent dans l'école et commettent leur crime odieux. Cela en fait un film difficile à écouter, premièrement à cause de sa lenteur et ensuite à cause de son extrême violence. Par contre, grâce à cette même démarche, le film réussi aussi à nous montrer le côté complètement chaotique et monstrueux de la chose. C'est sans doute ce qui frappe le plus en fin de compte: l'insupportable gratuité de l'acte. En ce sens, ce film devient une accusation extrêmement puissante de l'acte mais ne nous permettant pas du tout de le comprendre. C'est d'ailleurs peut-être ce qu'il y a à en retenir: il n'y a rien à comprendre dans ce massacre...
 
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