mardi 14 août 2007

L'art pour oublier


L'art peut servir à toute sorte de choses, souvent positives: instruire, comprendre, se rappeler ou encore, plus rarement, pour oublier. Hé oui! Depuis quelques mois à Bagdad on essaye d'utiliser l'art de rue afin d'oublier ou dissimuler la réalité terrible de la violence au jour le jour. Leurs canevas de travail sont de gigantesques blocs de béton, de 3,50m de haut sur autant de large. Blocs très répandus à Bagdad et c'est justement là que se trouve le coeur du sujet, se sont des blocs anti-explosion... Voici la réalité choc de la capitale Irakienne, les attentats à la bombe, voitures piégées et attentats suicides sont tellement communs que les autorités n'ont eu d'autre choix que de diviser les quartiers, les voies d'autoroutes et autres, avec des séries de blocs anti-explosion. Même chose encore une fois pour protéger les bâtiments importants, les marchés, etc. C'est donc une ville où les signes de la terreur sont omniprésents et inamovibles. De milliers de petits murs de Berlin découpants la ville en une kyrielle de communautés apeurées et paranoïaques (peut-être pas paranoïaques, la peur est tout à fait justifiée).
Voilà donc pourquoi les autorités de la ville décidèrent, avec l'aval américain, de décorer une partie de ces remparts anti-mort de dessins et peintures de toute sorte: art moderne et ancien, moyen-âge et antiquité, grandeur de la Mésopotamie et autre... Je ne critique pas cette pratique, elle allège certainement la vie des gens mais n'est-il tout de même pas un peu bizarre d'utiliser un tel symbole de tout ce qui va si mal dans ce pays pour le transformer en divertissement? Enfin, c'est un travail permettant à des artistes de survivre ainsi qu'à des citoyens de marcher et d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, la raison d'être de la toile qu'utilise cette peinture...

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