samedi 10 mai 2008

La spirale libanaise


Le Liban va mal! Oui, malheureusement, ce fabuleux pays multiculturel et multiconfessionnel est encore une fois pris par les affres de la guerre. Ca fait déjà quelques temps que l'actualité en parle mais souvent sans expliquer le contexte, voici donc ce que je vais essayer de faire.

Premièrement, les conflits internes libanais sont assez anciens mais ce fut le déferlement migratoire palestinien qui devint la goutte de trop. Le conflit entre Israël et l'OLP en vint à remettre en cause la stabilité de l'État libanais. La kirielle de communautés libanaises (particulièrement entre chrétiens et musulmans) commença à se faire la guerre en 1975. Les frontières entre les différents groupes se brouillèrent rapidement et cette société, autrefois tolérante, devint un berceau parfait pour un bien triste bouillon de violence. Ce qui dura jusqu'a l'intervention syrienne, en 1976. La Syrie remis un certain ordre au Liban mais sans jamais réussir a complètement contrôle la situation, les combats continuant de manière sporadique. Ca n'est qu'un peu plus tard, avec l'intervention militaire directe d'Israël en territoire Libanais, que la situation va réellement se remettre à dégénérer. Le pays passant d'un conflit a un autre durant les années qui suivirent. Le répit ne venant qu'avec les années 90. Le conflit aura fait 150 000 morts, des milliers de disparus, laisse le pays sous la "tutelle" de la Syrie et complètement divise a l'interne.

Il semblait donc y avoir bien peu d'espoir pour le Liban mais le sort du pays semble changer en 2005. Le gouvernement du premier ministre Siniora, plutôt modéré et anti-syrien semble vouloir retrouver l'indépendance du pays. Ca n'est par contre qu'avec l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafik Hariri qu'il pourra enfin agir. Ce meurtre crapuleux, semblant être associe aux Syriens, met le Liban en ébullition et l'uni contre la présence syrienne. Ce qui permet au gouvernement de mettre la force d'occupation a la porte. Tous ne sont pas heureux de ce choix, le Hezbollah en premier lieu. Après tout, ce groupe influant, tout particulièrement au sein de l'importante communauté Chiite, doit une bonne partie de sa puissance au voisin Syrien. Les conséquences sont donc quasi immédiates. Le Hezbollah attaque une patrouille Israélienne (en territoire Israélien), ce qui amène des repercussions évidentes: Israël contre-attaque et le pays est de nouveau à sang. Ceci crée deux conséquences: premièrement le gouvernement Siniora, qui était très populaire, semble maintenant impotent puisqu'il ne peut faire quoi que ce soit pour arrêter le conflit et, deuxièmement, le Hezbollah devient le héros "protecteur" de la nation. Tout est alors en place pour le conflit actuel.

Mais encore? Qu'est-ce qui pousse exactement les différentes communautés à renouveler le conflit? La question centrale se trouve avec la sélection du Président. Cela fait maintenant plusieurs mois que l'ex Président Lahoud a quitte son poste et personne ne l'a remplace. Traditionnellement le Président du Liban se doit d'être chrétien mais ceux-ci sont maintenant si diviser, principalement à propos de la relation avec le Hezbollah et la Syrie, qu'il leur est maintenant impossible de s'entendre afin de trouver un compromis. Les deux camps chrétiens comptant chacun sur des coalitions diverses comprenant Chiites, Druzes et Sunnites. L'équilibre, déjà instable, devient donc quasi impossible à conserver.

La petite tape dans le dos, inévitable mais nécessaire a la chute du pays dans le chaos, vint encore une fois avec le Hezbollah. Le gouvernement décida, ces derniers jours, que les medias du Hezbollah, tout spécialement le poste de télévision du groupe terroriste, devraient être fermes. Le Hezbollah répondit que le gouvernement devrait donc être considère comme un ennemi et qu'il fallait lui faire la guerre.

La conséquence fut que le Hezbollah descendit dans la rue et que les combats (entre chrétiens, chiites, sunnites et Druzes) recommencèrent de plus bel. La situation actuelle est donc que les combats font rage et que le gouvernement demande a l'armée d'agir mais que celle-ci ne le veut que partiellement. La situation étant compliquée au point qu'elle craigne de sembler vouloir prendre parti pour l'un ou l'autre des belligérants.

Finalement, quel est le constat? Peut-on parler d'une pleine guerre civile? Peut-être pas actuellement mais étant donne les antécédents du pays, il ne serait malheureusement pas du tout étonnant que le bain de sang ne fasse que se remplir en accélérant.

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