lundi 12 novembre 2007

Sécurité routière, les québécois et l'ADQ font fausse route


Saviez-vous que les routes québécoises étaient dangereuses? Si ça n'est pas le cas alors laissez-moi percer votre petite bulle idyllique. Enfin, peut-être devrais-je plutôt dire que les québécois sont des conducteurs tout à fait terribles. Vous ne trouvez pas? Où est-ce que je veux en venir, exactement? Voyons voir...

Point de vue péjoratif envers le Québec? Pas du tout! Selon le rapport de la Société d'Assurance Automobile du Québec (SAAQ), la situation routière du Québec non seulement ne s'améliore pas mais bien au contraire, empire. En 2006 il y a eu 717 morts sur les routes de la Belle Province (9% d'augmentation sur 5 ans). Ceci n'est évidemment pas normal, la plupart des pays développés ayant un bilan routier beaucoup plus reluisant. En se comparant avec nos voisins ontariens, on se rend bien compte que rien ne va plus. Si on ajustait en proportion la population, avec le même taux d'accident mortel présent en Ontario, il n'y aurait eut que 488 morts au Québec en 2006 (soit 229 victimes de moins). Précisons que cela pourrait encore bien plus descendre si nous atteignions les standards de la Suède ou des Pays-Bas. Il faut toute fois se comprendre, cela ne veut pas dire qu'il n'y a que 700 victimes sur les routes du Québec mais plutôt 700 morts. Si on compte les 3714 blessés graves et 46 012 blessés légers, c'est bien 50 000 vies qui sont directement impliquées! Je ne parles même pas des familles des victimes et des coûts sur la société en terme financier. Un accident est un fait divers mais la statistique d'ensemble est une épidémie grave pour notre société. Vous ai-je convaincu de la gravité du problème?

Voilà donc pourquoi en 2006 et 2007 une commission, menée par Jean-Marie Deconinck (il me semble), a étudiée la situation sur nos routes et a déterminée un certain nombre de procédures à suivre afin d'améliorer les choses. Suite au dépôt du rapport, la ministre québécoise du transport, Julie Boulet, a pris la décision d'appliquer ces recommandations sans attendre, ce qui fut salué par monsieur Deconinck. Le résultat se fait maintenant sentir, madame Boulet venant de faire voter les lois nécessaires. Voici les changements principaux: durcir le traitement de l'alcool au volant (de 0,08 à 0,05), diminuer la vitesse moyenne, implanté des photos radars, interdire l'utilisation du cellulaire à main et mettre des caméras à certains feux rouges. Précisons-le, si ces méthodes furent choisies ce n'est pas parce qu'elles sont populaires mais parce qu'elles fonctionnent.

Donc, preuve à l'appui, les québécois ne savent pas conduire et le gouvernement est en train de prendre des actions bien concrètes afin d'améliorer la situation mais quel est le lien avec l'ADQ? On pourrait croire qu'en tant que "défenseur du vrai monde", l'ADQ s'enthousiasmerait de si belles décisions gouvernementales mais pas du tout. Le porte-parole de l'ADQ en matière de transports, Pierre Gingras, vient plutôt de dénoncer toutes ces réformes, les décriant comme n'étant que des moyens supplémentaires de taxer la classe moyenne... PATHÉTIQUE! Toutes les réformes furent proposées par une commission politiquement indépendante, qu'est-ce que l'ADQ veut de plus, le manque de changement? Pas exactement, de nous expliquer monsieur Gingras, simplement que ces méthodes ne valent rien et que la seule solution est de mettre plus de pression sur les récidivistes (qui d'après-lui sont responsables de tout nos malheurs) et de laisser tranquille le citoyen normal qui, après tout, n'a rien à se reprocher...

RIDICULE! L'idée de ne mettre la responsabilité que sur les récidivistes, tout en exigeant aucun changement des manières de faire de l'ensemble de la population, est évidemment irresponsable. Se faire du capitale politique sur une telle question est tout à fait outrageux. Pas exactement le niveau de grande politique que Mario nous avait promis... Évidemment les récidivistes sont responsables de tragédies évitables mais cela arrive parce que nous laissons faire n'importe quoi sur nos routes et que le citoyen moyen met plus d'importance sur son plaisir personnel que sur la sécurité des enfants de son voisin! J'exagère, combien de stop non-fait en milieu résidentiel avez-vous remarqués cette semaine? Un véhicule motorisé est une arme, son utilisation est un privilège et non pas un droit. Combien de temps encore allons-nous pointer le doigt sur les dangereux récidivistes sans revoir notre propre situation quotidienne? Apprenons et respectons notre code de la route et ensuite nous serrons la vis contre les excessifs du volant. Contrairement à ce que pourra raconter le porte-parole démagogue de l'ADQ, ceci n'a rien à voir avec une taxe déguisée mais est simplement un incitatif intelligent à la sécurité de tous. Allez, un petit effort pour votre propre bénéfice et celui de ceux que vous aimez!

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