vendredi 9 novembre 2007

Musharraf et le Pakistan, qui est enchaîné à qui?


La situation du Pakistan est actuellement, comme elle l'a toujours été, dans le rouge jusqu'au cou. Comment exactement faire le décompte? État en semi-guerre avec son colossal voisin Indien, il fait aussi face à une des pires révolte islamiste. Le pays est aussi vastement non-éduqué, pauvre, violent, dictatorial et surpeuplé. Sans compter le fait que c'est un des pays au monde avec les plus petites réserves d'eau douce par habitant. Pas besoin de faire un dessin, ce pays n'est pas que dans le rouge, il est aussi dans la merde!

Les problèmes politiques du Pakistan sont tout aussi intenses. Pervez Musharraf est au pouvoir depuis plusieurs années, il a obtenu le pouvoir par coup d'État mais a par la suite su se faire accepter des démocraties occidentales. On le croyait homme modéré ayant une poigne forte, homme raisonnable qui permettrait d'avoir de meilleurs relations avec l'Inde et de mettre fin au militantisme islamique terroriste dans son pays ou encore plus, un démocrate dans l'âme qui n'attendrait que la première opportunité afin de redonner le libre choix à sa nation. Évidemment on avait tort, pas sur tout mais presque et on se l'est bien fait prouvé récemment. Cette semaine monsieur Musharraf a décidé que le pays serait dorénavant sous l'état d'urgence. Le juge en chef de la cour suprême, qui contestait le fait que Musharraf se réapproprie pour encore quatre ans le titre de président, a été renvoyé, les journalistes et autres opposants "dérangeants" ont été mis en prison et les élections législatives, qui risquaient de porter au pouvoir son opposante Benazir Bhutto, ont été annulées. Résultat: le pays est au bord de l'ébullition (comme d'habitude) et le monde entier se met à houspiller le général-président-dictateur. Lui essaye de se dépêtrer et semble faire de vagues promesses que les élections auront finalement lieues en février.

Bon, pour ça on savait déjà, quoi de neuf? La question est: pourquoi est-ce que le président (dictateur) Musharraf veut-il tant s'accrocher au pouvoir? Question qui peut sembler stupide mais tout de même. Sûrement est-il accroc au pouvoir ou pense-t-il réellement, dans un élan messianique, que seul lui peut faire face à ces dures responsabilités... Soyons sérieux, s'il n'a pas fait tout croche, son bilan n'est toute fois pas du tout reluisant. Mais au delà des questions superflues d'efficacité, après tout la plupart des dictateurs ne connaissent même pas ce terme, il faut vraiment se demander ce que Musharraf gagne vraiment dans tout ça. Je m'explique, après tout le dictateur peut se considérer chanceux s'il s'en sort indemne jusqu'au élections de février. Il a déjà eu une quantité impressionnante d'attentats contre sa personne, l'armée et les islamistes lui en voulaient déjà mais maintenant c'est la rue dans son ensemble qui veut le pendre au pilori. Sans oublier le fait que les États-Unis, grand mécène du régime "allié", n'ont peut-être pas l'intention de soutenir ce dérangeant balourd pour bien longtemps encore. Ne serait-il pas temps pour lui de calmer le jeu et de préparer sa sortie en douceur? Que lui restera-t-il de tout son pouvoir et son argent quand les gens le déchiquetteront, au sens figuré ou concret, en dehors du palais présidentiel?

La réponse est évidemment que je ne peux comprendre la psychologie de monsieur Musharraf. Après tout, je ne suis pas pas, du moins pour le moment, un dictateur sanguinaire de haut niveau...

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