dimanche 30 mars 2008

L'ivresse du pouvoir: 6/10


Un des plus récents films de Claude Chabrol, L'ivresse du pouvoir n'est malheureusement pas tout ce dont à quoi on pourrait s'attendre. Si Isabelle Hupert est toujours aussi excellente dans son rôle, le reste du film ne tient pas le coup. C'est une oeuvre bavarde mais sans jamais toucher les sujets importants, un certain vague restant toujours en suspend. On suit une juge d'instruction cherchant à trainer les grands bonzes des finances devant la justice mais sans jamais saisir les problèmes ou accrocs importants des causes, tout cela ne semblant qu'accessoire. Le film s'en tenant plutôt aux rapports entre les accusés et l'accusatrice ou entre la justicière et les gens l'entourant: mari, compagnons de travail, neveu déluré...

Le film pose toute fois une question intéressante: lors d'une quête juste et droite, à partir de où le justicier commence-t-il à dévier de sa course? Qu'est-ce qui le pousse à continuer: le droit, la justice ou encore la satisfaction de faire "mieux" que les autres ou pire encore, l'ivresse qu'apporte la tâche de faire justice et donc le pouvoir venant avec? L'avantage de pouvoir, en très peu de temps et au nom de la justice, s'attaquer à beaucoup plus grands et plus forts... À partir de quel moment alors un tel individu dépasse-t-il ses prérogatives, recherchant son intérêt personnel au lieu du bien commun?

Comme vous pourrez le constater, cette question est extrêmement pertinente à notre époque de vedettes du monde judiciaire. Nous n'aurons qu'à penser au juge Gomery, au Canada, qui à la suite du rapport des commandites, se permit d'attaquer le monde politique dans son ensemble, volant l'attention médiatique du même coup.

C'est donc un film plutôt décevant, rempli de scènes plus ou moins vides d'intérêt. Cependant l'idée principale du film est intéressante et vaut le détour, Chabrol nous prouvant qu'il en a encore assez pour nous étonner.

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