samedi 7 mars 2009

Elephant: 7/10


Le massacre de columbine est certainement un des événements sociaux marquants de la dernière décennie. Qu'on le veuille ou non, ce massacre grotesque a non seulement remis en question l'intégration sociale ainsi que la perception de la violence mais a aussi créé une mode de révolte par la violence gratuite; un genre de terrorisme sans fondement idéologique, une simple expression du malheur personnel par le massacre d'innocent. Sans être le premier du genre, ce point noir de la dernière décennie est devenu une référence pour toute situation similaire. Voilà sans doute pourquoi le réalisateur Gus Van Sant a décidé d'en faire le sujet de son film Elephant.

Ce film est donc une reconstitution de la journée du massacre de Columbine mais sans pour autant se consacrer uniquement au massacre. En fait, le film présente surtout différents protagonistes dans leur vie courante. On y voit donc évoluer une somme de personnages, les suivant dans leurs simples activités et cela jusqu'à ce que la foudre s'abatte définitivement sur l'établissement scolaire.

Si fait avec beaucoup de talent artistique et donnant un résultat extrêmement troublant, Elephant ne semble pas atteindre son plein potentiel. Bien sûr qu'il fut récompensé de la palme d'or, ce qui en prouve bien la qualité mais le fait de manière périlleusement lente et nous provoque quasiment et à plus d'une reprise, d'en abandonné l'écoute.

Les deux premiers tiers du film semblent, à première vue, vraiment n'avoir aucune direction. On y observe des moments simples de la vie de différents étudiants: l'un prend des photos, un reçoit un baiser soudain, l'autre joue du piano, alors que l'autre vie difficilement les insultes qui lui sont lancées dans le vestiaire des filles, ainsi de suite. Une multitude de tranches de vie n'ayant pour seul but apparent que de nous montrer la simple vie des ados, avec leurs passions et leurs malheurs. Cela continue donc pendant un certain temps, jusqu'à ce que les meurtriers rentrent dans l'école et commettent leur crime odieux. Cela en fait un film difficile à écouter, premièrement à cause de sa lenteur et ensuite à cause de son extrême violence. Par contre, grâce à cette même démarche, le film réussi aussi à nous montrer le côté complètement chaotique et monstrueux de la chose. C'est sans doute ce qui frappe le plus en fin de compte: l'insupportable gratuité de l'acte. En ce sens, ce film devient une accusation extrêmement puissante de l'acte mais ne nous permettant pas du tout de le comprendre. C'est d'ailleurs peut-être ce qu'il y a à en retenir: il n'y a rien à comprendre dans ce massacre...

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