samedi 2 août 2008

1ier juillet en terre étrangère

Hum... Pas sur que ca soit le Canada que je connaisse...

Oui, aussi bizarre que ca puisse paraitre (pour ceux qui me connaissent), j'ai eu l'impression de passer le premier juillet en terre étrangère. Pas très intéressant pour vous mais j'en suis tout de même arrive a un constat: même pour un Québécois fédéraliste, le Canada, ses symboles et ses fêtes restent des choses lointaines et il est difficile de s'y sentir émotionnellement liés. Ce fait, que certains pourront contester (mais n'oublions pas qu'il y a toujours des exceptions et que cela ne change en rien a l'éloignement progressif des Québécois envers les institutions canadiennes), n'est que la conséquence logique de la situation du Québec face a l'entité canadienne. Forcé dans un système que nous n'avons jamais accepté, il serait naïf de croire que l'on pourra tout simplement oublier les problèmes et en venir a une parfaite harmonie. La question est donc: si l'on voulait que le Québec fasse clairement partie du Canada, au niveau politique et émotionnel, quelles actions devraient-elles être prises? Voici mes idées sur le sujet.

Pour que les Québécois puissent un jour se sentir épanouie dans le système canadien, il faudrait auparavant que le Canada offre une réelle ouverture au Québec et à la nation que la province représente. La première étape serait de rouvrir la constitution et d'y insérer le fait qu'il y a plus d'une nation canadienne: que les francophones, anglophones et aborigènes forment les trois pôles nationaux de ce pays. Une fois cela clairement accepté par l'ensemble du Canada et inscrit dans la constitution, la prochaine étape serait de donner les moyens nécessaires à ces trois nations de se développer, se sécuriser et progresser vers l'avenir. Les besoins de chacun étant différents, la constitution devrait aussi accepter le fait que l'égalité comprend la différence et qu'il n'est pas inégal d'accorder des droits et aides différentes en fonction des besoins. De plus, une révision du sénat serait tout à fait appropriée, le système actuel étant complètement désuet et inégal (oui, réellement inégal). Je ne rentrerai toute fois pas dans les détails mais vous conseillerai plutôt de lire les deux éditoriaux que j'ai écrit sur le sujet: première partie "Réformer le Sénat, bonne chance!" et deuxième partie: "Réformer le Sénat (2)".

Une fois le côté technique réglé, il faudrait s'attaquer aux symboles. Les symboles ayant leur importance puisqu'ils servent de point de rassemblement pour tous les citoyens. Les symboles actuels étant déjà tant salis aux yeux de beaucoup (comme c'est le cas au Québec), ils ne pourraient être simplement réutilisés. Il faudrait donc en créer de nouveaux, sans pour autant tout effacer, puisque l'idée de continuité est aussi très importante. Un bon point de départ serait le drapeau, pourrait-on créer un différent drapeau du Canada, qui suivrait la vision différente que la nouvelle constitution représenterait? Larges barres rouges pour les anglos, minces barres bleues pour les francos et le signe central (feuille d'érable) différente (couleur+signe interne) pour les aborigènes (ca serait au aborigènes Canadiens de déterminer leur couleur ou signe distinctif)... Le drapeau ci-dessous serait un bon point de départ (le point d'interrogation representant le futur symbole propose par les aborigenes).



Ce serait donc un changement en plusieurs étapes: 1-les institutions 2-accepter la différence et permettre des traitements différents 3-transformer les symboles. Aucun de ces changements ne serait suffisant en lui-même, l'ensemble devenant nécessaire afin de recréer (ou créer selon le point de vue) le lien entre le Canada et ses minorités. Un fois cela fait, peut-être pourrait-on enfin oublier les rancunes du passé et commencer à entrevoir l'avenir dans un Canada uni mais un Canada qui accepterait ses différences. En attendant, si rien n'est fait, nous ne faisons qu'attendre le prochain referendum destructif. Le mouvement souverainiste n'est pas mort et ne mourra jamais. La seule chose pouvant réellement l'achever serait un Canada y allant à fond dans une démarche d'ouverture et, évidemment, un Québec prêt à recevoir cette ouverture. Ces conditions pourront-elles se présenter un jour? Je n'en sais rien mais parions que si elles ne se présentent pas, plus de déchirement sera au menu...

Aussi, il ne faut pas oublier que ces changements ne seraient pas salutaires que pour les relations Canada-Québec, d'autres entités de notre pays en ayant aussi réellement besoin. Les aborigènes venant évidemment en tête, le fait qu'ils vivent un tiers-monde au sein d'un pays riche est évidemment inacceptable. De plus, plusieurs provinces Canadiennes sont aussi vraiment vexées par le système actuel. Retravailler la constitution et apporter plus de flexibilité à la structure et aux rapports fédéral-provincial serait aussi un bon point de départ qui en satisferait plus d'un.

Aucun commentaire:

 
Site Meter