jeudi 14 août 2008

Jacques et son Maître, hommage à Denis Diderot


Aïe! Comment commencer? Il est toujours difficile d'exprimer son "appréciation" négative à propos d'une oeuvre artistique mais ça l'est particulièrement quand l'oeuvre en question est sensée être un classique ou écrite par un génie. Dans ce cas ci, l'oeuvre en question est Jacques et son Maître, hommage à Denis Diderot, écrit par Milan Kundera.

Rapidement, cette pièce de théâtre représente une suite d'histoires s'entrecoupant et ayant pour personnages principaux Jacques et son maître (en plus d'un certain nombre d'autres protagonistes). Le tout étant caractérisé par beaucoup d'esprit, quelques mauvais tours, beaucoup de sexualité et finalement une grande dose de liberté. En fait, on pourrait même dire que ça se veut un hommage à la liberté mais aussi à tout ce qui est Liberta-rien. D'accord, le jeu de mots n'est pas très bon et je sais aussi que l'accusation est forte mais c'est tout de même le constat auquel j'en suis arrivé en la lisant.

Je comprends bien la situation dans la quelle Kundera l'a écrite. C'était la guerre froide et la Tchécoslovaquie venait de se faire écraser par les chars soviétiques. Dans sa recherche d'oubli, l'auteur en est donc venu à valoriser les écrits de Diderot, totalement libres et tout spécialement léger. Je dis donc que je comprend mais à aucun moment je n'approuve la philosophie de base de cette oeuvre (pas plus que L'Insoutenable Légèreté de l'être par ailleurs). On dirait que l'auteur veut tellement se séparer de la terrible réalité l'entourant qu'il n'en vient qu'à valoriser le rêve et tout ce qui est réellement futile (sexe, fête, sexe et encore du sexe). J'y vois donc avant tout une réaction de défaitiste et de recherche d'oubli, réaction ni productrice, ni éducatrice, c'est (de mon point de vue complètement biaisé) embrasser la déchéance d'une civilisation. Ne peut-on espérer autre chose avant la mort qu'un maigre coït?

Bon, je déraille un peu et doit avouer que cette oeuvre n'est pas si mauvaise et que la structure de l'histoire est intéressante. Enfin, génial ou non, il reste que ce point de vue amoral m'a rendu sourd aux autres qualités de la pièce. Peut-être suis-je simplement trop idéaliste pour accepter que ma raison d'être se trouve dans l'oubli et dans le libertinage...

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