mardi 9 décembre 2008

Gagner... Mais qu'est-ce que gagner?


La plus récente élection provinciale vient de se terminer et curieusement, on a de la difficulté à trouver des perdants, qu'en est-il vraiment?

Voilà! Une campagne électorale de moins et pour une fois (fait rarissime dans notre monde politique canadien contemporain) on semble avoir un gagnant clair. Heu... Gagnant clair... En tout cas, ce qui est sûr (et là tout le monde est d'accord), on ne risque pas d'avoir d'élection provinciale pour un bon 4 ou 5 ans. Mais... Un gagnant clair... Là évidemment, personne ne s'entend. D'abord, qui a gagné? Charest a bien réussi à avoir un gouvernement majoritaire mais c'est une si petite majorité (enfin, c'est ce que tout le monde semble dire). Marois aurait-elle été la grande gagnante? Après tout elle a réussi à avoir suffisamment de députés afin de former une très forte opposition (et il semblerait que ça prouve bien que l'indépendance est de nouveau "sexy"). Même Québec Solidaire (et surtout Amir Khadir) semble avoir trouvé le moyen d'être le grand gagnant de cette élection (ben quoi? 1 député est infiniment mieux que 0!). En fait, en y pensant bien, il n'y a qu'une seule personne qui ne semble pas avoir gagné cette élection et c'est Mario Dumont... Ça, je ne crois pas que ça ait réellement besoin d'explication.


Évidemment, toute cette discussion est bien intéressante et il est clair que la plupart de ces arguments se valent mais soyons sérieux. Est-ce que le Parti Québécois est gagnant? Non, pas du tout! C'est maintenant la troisième élection qu'il se fait reléguer à l'opposition et il n'y a rien à fêter là-dedans (à moins que de finir deuxième pour l'éternité ne fasse le bonheur des péquistes?). Ça n'est donc pas une victoire pour le PQ mais simplement le signe que ce parti n'est pas mort et surtout, que Pauline Marois va réussir à rester au premier échelon du parti. Tant mieux pour elle ou... Peut-être pas, après tout, est-ce vraiment une promotion que de rester sur le chevalet de torture qu'est le poste de chef du PQ? En tout cas, tant mieux pour Marois mais soyons honnête, le PQ a perdu pour les 4 prochaines années, on verra bien après.


Québec Solidaire... Québec Solidaire... Heum... Encore une fois bravo à Monsieur Khadir mais est-ce que quelqu'un peut le ramener sur terre? Après son discours grandiloquent hier soir, on aurait pu croire qu'il était le nouveau premier ministre du Québec. Allo! T'es le seul député de ton parti, traduction en langage réaliste (vous savez les "réalistes", ces gens plates et sans imagination): non seulement t'es pas au pouvoir mais t'es même pas près de pouvoir apporter quelque changement que se soit au système. La seule chose qui est claire, c'est que Québec Solidaire vient de gagner le droit d'entrer dans ce grand théâtre dans lequel Charest dirigera, le PQ criera, l'ADQ se mortifiera et Amir Khadir... Regardera! Voilà son rôle pour les 4 prochaines années, regarder la "game" de près, pas diriger! En tout cas, content quand même pour lui, il voulait être député depuis longtemps et bien c'est fait! Mais avant que Québec Solidaire prenne "réellement" le pouvoir... Ayoye que je risque d'être vieux!


Finalement, Charest et les Libéraux... Comme ça tout le monde à l'air de dire que c'est une petite victoire ridicule. Pas de quoi fêter. Une victoire de perdant, etc. Allons, réveillez-vous! Le gars a le pouvoir majoritaire, plus personne ne lui traînera dans les pattes pour 4 ou 5 ans. C'est sûr qu'il aurait bien aimé avoir quelques députés de plus mais le but premier, ça n'était pas d'en avoir 68, 72 ou 81, le but c'était d'avoir 63 députés et la majorité afin de ne plus avoir à se faire chier avec les protestations de l'opposition! Charest a gagné son pari et pourra maintenant se la couler douce pour quelque temps.

En plus, Charest vient de gagner le prix "Maurice Duplessis". Hein? Ouin, ce prix décerné au premier ministre ayant réussi à gagner trois élections d'affilées (2003, 2007, 2008). C'est la première fois depuis Duplessis que ça se fait. Ah là! Il n'y a plus de doute, lorsqu'on égale Duplessis, c'est qu'on fait parti des grands. Encore bravo Monsieur Charest, maintenant il ne vous reste plus qu'à savourer votre "vraie" victoire et laisser les autres s'énerver avec leurs "autres" victoires.


Ah, oui... Monsieur Charest, peut-être pourriez-vous aussi aspirer à une "encore plus grande" victoire: laisser un héritage politique un peu plus reluisant que le "grand" Duplessis...

1 commentaire:

Ahlaya a dit…

je sais pas pour toi, mais moi ça ne me réjouit pas trop ces élections... me semble que les libéraux et le pq en tête ça n'augure rien de bon...

Ça reste a voir ...

 
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