mardi 9 septembre 2008

Le mariage, une option ou...


Je sais que je suis déjà revenu d'Alberta et qu'en ce sens, mes "Chroniques Albertaines" devrait maintenant être finies mais je n'ai malheureusement pas pu terminer mon tour d'horizon. J'essaierai donc de faire une dernière rafale pour les prochains jours et je pourrai définitivement passer à autre chose après coup.

Voilà qui est dit, maintenant pour le sujet du jour. Pour le petit Québécois que je suis, certaines règles sociales m'ont toujours parues plus importantes que d'autres. Le mariage est de ces "codes sociaux" que j'ai toujours vu comme faisant parti de l'ordre du choix personnel. Voyant d'un aussi bon oeil le couple marié et heureux ou l'autre non-marié et tout aussi heureux.

Si je parle de ce choix c'est que ça n'en est justement pas un en Alberta. En effet, dans cette province de l'Ouest, tout le monde se marie. En Alberta, la proportion annuelle de couples se mariant est près de deux fois plus élevée qu'elle ne l'est au Québec(627 par 100 000 habitants, au lieu de 322 par 100 000 habitants au Québec.). De plus, L'Alberta se situe nettement au dessus de la moyenne canadienne, n'étant surpassée que par le Yukon et l'Île-du-Prince-Édouard. Ce que ça veut dire, c'est que si au Québec les gens font le choix de se marier sur des questions de croyance ou de convenance, cela ne semble pas être le cas en Alberta. Car dans cette province, ça semble plutôt être une convention sociale encore rigoureusement entretenue.

Par exemple, dans mon milieu de travail, tout le monde était marié (souvent dès le début de la vingtaine) et je n'y connaissais qu'une seule compagne de travail qui vivait en couple sans avoir comme but de se marier. Précisons qu'elle avait tout de même l'habitude de parler de son compagnon comme son "mari", question d'éviter les questions embarrassantes... En ce sens, il était très facile de resentir le conservatisme de la société Albertaine. Un consensus transcendant les barrières ethniques ou religieuses. Cette règle claire se retrouvait même dans le vocabulaire. Par exemple, au Québec on peut utiliser les termes "compagne" ou "conjointe", lorsqu'on désire parler de sa "femme" sans mentionner l'idée de mariage. Par contre, personne en Alberta ne pouvait me trouver d'équivalent, ça semblait ne pas exister... Évidemment, il était possible de parler de "partenaire" (comme dans "partenaire de vie") mais ce terme avait une double connotation. En effet en Alberta, lorsqu'on utilise d'un "partner", c'est qu'on parle de son conjoint homosexuel. Je trouve ce vide, au niveau du vocabulaire, très indicateur.

Pour bien montrer à quel point la tendance au mariage est importante, il suffit de jeter un coup d'oeil sur les magasins de mariage à Edmonton: il y en a partout! Oui, sur toutes les grandes rues et avenues se trouvent de grands magasins pour matériel, organisation et accoutrement de mariage. De plus, de multiples petites boutiques spécialisées pouvaient être trouvées ça et là: mariage asiatique, mariage africain, mariage musulman, etc. En gros, on pouvait non-seulement voir que le mariage est une coutume encore très à la mode en Alberta mais qu'en plus c'est une histoire de gros dollars...

Finalement et c'est certainement une partie un peu plus triste, le mariage est plus populaire en Alberta mais il est aussi très malheureux de remarquer que les divorces aussi y sont très populaires. L'Alberta a un des plus haut taux de divorce au Canada, deuxième juste après le Yukon. Ce qui veut dire que si le conservatisme de cette société réussi à pousser ses citoyens à se marier, cela ne veut pas dire que ce même conservatisme réussit à les garder uni. Il est toute fois à préciser que le Québec, malgré son taux de mariage très bas, a aussi un taux de divorce au dessus de la moyenne canadienne.

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