mercredi 16 avril 2008

Bush le papiste


Drôle de voir comment le temps peut transformer les choses. Il n'y a pas si longtemps, toute association avec le Pape, en terre américaine, était un crime passible de... de... bon pas de grand chose mais au moins d'une certaine ostracisassions. Par exemple, Kennedy fut fortement contesté parce qu'il était catholique, il du se prouver à plusieurs reprises, tout en citant régulièrement la liberté de religion soutenue par la constitution, pour enfin se faire accepter (et regardez comment ça c'est terminé pour lui!).

Voilà donc pourquoi on peut vraiment s'étonner de voir les relations plus que cordiales entre George W. Bush (évangéliste convaincu) et le Pape Benoît 16. Cependant et en y pensant bien, doit-on vraiment s'étonner des relations de plus en plus près de cet homme politique (à tendance religieuse) et cet autre homme religieux (à tendance politique)?

En fait, les liens entre Washington et le Vatican deviennent de plus en plus logiques. Le fait que Bush fit la visite, à plusieurs reprises, du Saint Père de l'Église Catholique et que celui-ci lui rend maintenant la politesse, en se déplaçant aux É-U, est une conséquence logique des transformations que vivent l'Europe et l'Amérique.

Là où l'Amérique était, autrefois, progressiste et protestante, alors que l'Europe était catholique et conservatrice, le monde d'aujourd'hui semble avoir mué à l'inverse. Les États-Unis de 2008 sont dorénavant en bonne partie catholique (Mexicains, Italiens, Irlandais, Philippins...) et sont surtout devenus très conservateurs. De l'autre côté, l'Europe devient de plus en plus athée et au moins autant progressiste.

Ce sont donc deux hommes qui s'entendent sur une somme de sujets: les maux causés par l'avortement, les contraceptifs et surtout de manque de place pour la religion dans la vie des nations modernes... L'alliance entre un Bush obsédé par la religion et la légitimité divine , ainsi que de l'autre, un Pape conservateur et cherchant toujours à garder son influence internationale, devient tout à fait sensée. Bush le papiste et Benoît l'américain sont maintenant des réalités de notre monde fantastique et jamais à cours d'idée.

2 commentaires:

Aïer a dit…

Vu des É.U.A. : comment le pape a déçu la droite américaine depuis qu'il est pape, sur Slate.com :
"God's Rottweiler" Becomes the Church's "Beloved German Shepherd".

Ça vaut le détour!

Arthur a dit…

Merci Adrien pour ce commentaire tout à fait pertinent. Il nous permet de mieux comprendre la position du pape et la subtilité du personnage. J'ai en effet l'impression qu'on l'avait tellement prédéterminé comme ultra-conservateur qu'on n'a plus de choix maintenant sinon que de le reconnaître comme plus ouvert et compatissant que ce que l'on nous disait.

 
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