samedi 16 février 2008

Le turban ou le casque, là est la question!


L'année 2007, au Québec, avait été sous le thème de la commission Bouchard-Taylor et de la remise en question du multiculturalisme. Il semblerait bien que l'année 2008 le sera tout autant. Nous voilà avec un nouveau problème sur les bras, ce nouveau problème du multiculturalisme touchant encore une fois la communauté Sikh. Un membre de cette communauté d'origine indienne essaierait en ce moment, en Ontario, de forcer la loi à s'adapter à ses pratiques religieuses.

Quelle est la situation exacte? En fait la crise est plutôt simple: un sikh dit avoir un problème avec le code de la route actuel, il souhaite utiliser sa moto mais se refuse à porter le casque de moto (qui est évidemment obligatoire, question de sécurité) car cela l'empêche de porter son turban, que sa religion l'oblige à avoir sur la tête en tout temps. Ce cas est plutôt similaire avec celui du jeune Sikh qui voulait porter son Kirpan en tout temps, même entre les murs du son école.

L'argument de ce motard enturbanné est qu'au nom du respect des religions et du principe multiculturaliste, si cher à la constitution canadienne, la société n'avait pas le droit de lui imposer le port d'un casque pour une question sécuritaire. Cette demande est ÉVIDEMMENT absurde et il est vraiment temps que la société canadienne s'en rende compte. Il est triste de le dire mais ce fait divers nous montre en quoi le multiculturalisme ainsi que le droit à la liberté de culte, ne peuvent être appliqués de manière intégrale, sans contrainte.

La première raison de mon opposition à cette demande particulière est pour une raison bien pratique: un casque est essentiel lorsque l'on fait de la moto, car sans le casque l'on peut bien plus facilement se blesser, qui alors paierait pour cette négligence? Le bon vieux système de santé publique canadien! Cette demande pousserait les gens à avoir un comportement dangereux et il n'est pas souhaitable, pour des raisons humaines, administratives et économiques de ne pas permettre des actions considérées comme dangereuses par notre société. Je crois que cet argument est assez simple et va de soit. Pour la même raison, on devrait forcer les sikhs à porter un casque lorsque sur un site de construction (malgré, encore une fois, le fameux turban) ou encore une femme portant la Burkah à porter la ceinture de sécurité lorsqu'elle est dans une voiture (malgré le fait que celle-ci fait coller sa robe sur son corps - indécent n'est-ce pas!). Ces règles doivent être appliquées pour tous et en tout temps, car si cela brime légèrement le droit de religion de certains, il reste que la non-application de la règle les met, eux et les gens autour d'eux, en danger. Les exceptions ne devraient donc pas être tolérées.

De plus, l'argument principal n'en est pas un touchant les conséquences concrètes de l'exception mais bien les conséquences sociales de ces mêmes exceptions. L'accommodement raisonnable est une pratique logique et utile afin de permettre aux étrangers d'arriver au Canada et de ne pas se sentir automatiquement rejetés par l'ensemble de la société. Par contre, les lois doivent rester les mêmes pour tous en tout temps. Que dira-t-on au motocycliste non-sikh qui n'a pas son casque? "Tu prends ta contravention mais surtout ne soit pas jaloux du sikh, à côté de toi, qui n'avait pas de casque, il est NORMAL qu'il n'ait pas de contravention"... S'il n'y a pas d'égalité des citoyens face à la loi, de quelle société pourrons-nous encore parler lorsque nous contemplerons l'anarchie communautaire et inégalitaire que nous aurons créées? Accepter la différence dans le mode de vie est envisageable et peut-être même souhaitable mais tolérer les différences au niveau légal est ni-plus, ni-mois, qu'un suicide sociétal.

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