Hier avait lieu une autre élection fédérale canadienne (ça nous en fait pas mal pour les dernières années), la 40ième depuis la formation du pays en 1867. Quels en sont les résultats? En voici l'essentiel en passant point par point, parti par parti.
Parti Conservateur: Harper n'a pas gagné son pari mais presque. Là où il semblait en position parfaite en début de campagne, ses forces s'étaient réellement affaiblies au cours de celle-ci. Certains prévoyaient même, il y a de ça quelques semaines, que les Libéraux pouvaient aspirer au pouvoir. Ce fut donc une solide fin de campagne qui permit à Harper de sauver la mise et cela malgré des débats à quatre contre un difficiles, une situation financière internationale désastreuse et des gaffes répétées face à l'électorat clef du Québec. Avec 143 députés (dont 10 au Québec) et 37% du vote national, le Parti Conservateur peut ressortir de cette élection avec une situation plus forte que celle qu'ils avaient en 2006 (ils ont gagné 19 députés au niveau national). Ça n'est donc pas une mission accomplie pour Monsieur Harper, puisque la parti reste toujours minoritaire, mais presque.
Parti Libéral: À l'opposé, pour Monsieur Dion et le Parti Libéral du Canada, la situation est tout à fait désastreuse. On connaissait déjà Monsieur Dion comme un chef peu charismatique mais après cette campagne (où il fit pourtant de son mieux), on peut maintenant confirmer que cet homme manque complètement de "leadership". Car bien que son parti soit arrivé deuxième, cette élection représente une véritable hécatombe pour le Parti Libéral.
Avec seulement 26% du vote populaire et 76 députés, c'est le plus bas score de l'histoire du parti! En 140 ans d'histoire et 40 élections, le Parti Libéral n'avait jamais aussi mal fait. Pourtant Dion pouvait profiter de la crise financière internationale (qui a mis à mal le pouvoir) et aussi des faiblesses environnementales du Parti Conservateur, afin de gagner en popularité. Mais il n'en fut rien, le Parti Libéral a perdu 27 députés depuis la dernière élection (en plus de 4% du vote national). Ce qui met Dion dans une position intenable. Il essaye pourtant de s'acharner et voudrait bien garder le contrôle du Parti mais la chose est quasiment impossible. En ce moment même, Bob Rae et Michael Ignatieff doivent être en train d'aiguiser leurs lames afin de dépecer la carcasse de Dion. Soyez sûr d'une chose, Stéphane n'arrivera pas à passer le printemps... Dernier détail, soulignons le fait que Justin Trudeau (fils à papa) fut élu à Montréal. C'est vraiment un poids que le Parti Libéral se met sur le dos, espérons qu'ils sauront s'en débarrasser prestement. Le Parti Libéral a besoin de tout, sauf d'un retour aux années Trudeau.
Nouveau Parti Démocratique: Pour ce qui est de Monsieur Layton et bien que son parti n'ait pas réussi à gagner avec éclat, la situation est beaucoup plus confortable. Je n'ai aucune idée si Jack a l'intention de rester à la tête de son parti mais même si ça n'est pas le cas, il pourra quitter la tête haute car il a fait un bon travail pour le NPD. En effet, le troisième parti Canadien a su obtenir 37 députés, contre 29 à la dernière élection. C'est un gain non-négligeable, surtout que le parti a réussi à garder son député québécois. S'il est évident que la baisse du Parti Libéral a bien favorisé le NPD, Jack Layton pourra toujours se féliciter d'avoir ajouté un verni de sérieux sur ce parti. Si bien diriger, qui sait ce qui attendra le NPD pour les prochaines années?
Bloc Québécois: Monsieur Duceppe fait aussi parti des victorieux en demi-teinte de cette élection. Le Bloc Québécois est évidemment encore très fort, 50 députés (1 de moins qu'à la dernière élection) est une victoire écrasante pour lui. Par contre, on voit bien que l'appui populaire n'est pas à la hauteur (légère baisse au Québec). Monsieur Duceppe ne peut donc pas complètement triompher mais presque. Après tout, en début de campagne tout le monde disait que son parti était mort. Non seulement il ne l'est pas mais il domine justement encore la scène québécoise. Monsieur Duceppe, s'il le décide, pourra aussi quitter la chefferie de son parti avec le dos droit et la tête haute, il fut un chef remarquable dans des situations difficiles. Il nous a prouvé qu'il avait la trempe d'un grand politicien.
Parti Vert: Finalement, terminons avec Madame May et son Parti Vert. Hum... Que dire? Pas grand chose peut-être, sinon que le Parti Vert nous a encore prouvé qu'il n'était pas un vrai parti sérieux. Bien que pouvant profiter d'une conjecture internationale avantageuse, d'un parti au pouvoir plutôt incapable sur le sujet de l'environnement et même après avoir été invitée au débat des chefs, le Parti Vert n'a toujours élu aucun député et est cantonné à la marge avec seulement 6% des voix. Le Parti Vert n'est rien de plus qu'un parti de protestataire et devrait penser à réintégrer un parti plus sérieux (NPD ou Parti Libéral). Bye, bye madame May.
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