Dimanche 2 décembre, Chavez se présentait pour une énième fois devant sa population, cette fois afin de lui demander d'entériner son nouveau plan chéri; une réforme constitutionnelle complète. Cette réforme comptait, entre autre, permettre au président d'être réélu indéfinitivement (briser les limites de mandats) et aussi mettre de nouvelles contraintes sur le milieu de travail (limiter la journée de travail à 6h, pour un maximum de 36h par semaine et sans aucune possibilité d'heures supplémentaires). Un autre amendement lourd de sens était celui qui éliminait l'indépendance de la Banque Centrale (afin que le pouvoir puisse dicter à toutes les parties de l'économie).
Pour différentes raisons, ces différents amendements, si appliqués, auraient eu des effets désastreux pour le Vénézuela. Je n'y passerai pas trop de temps mais disons simplement que de briser la limite de mandats (consécutifs), est une très mauvaise idée car elle empêche la rotation des idées et laisse l'État sous la poigne d'une même personne, les institutions ont alors tendances à se scléroser.
Pour ce qui est des limites sur le monde du travail, ça représente vraiment le plus grand danger pour le Vénézuela. Car si tout le monde s'entend que l'exploitation à la chinoise (travailler 80 ou 90 heures par semaine) n'est pas souhaitable, il faut tout de même dire que des journées de 6h, pour un pays pauvre comme le Vénézuela, est jeter le pays dans un piège dont il sera difficile de se dépêtrer. Le Vénézuela n'est pas riche, il n'a que du pétrole, s'il ne développe pas sa ressource humaine, s'il ne permet pas de valoriser le travail, s'il ne rend pas ses travailleurs compétitifs, alors il n'y aura pas d'entreprises étrangères qui viendront s'installer et il n'y aura pas de transfert de connaissance. Ce type de limite à 35 heures de travail par semaine n'a pas fonctionné pour la France, un pays nettement plus avancé que le Vénézuela, comment croire que ça aurait des retombées positives pour ce pays du tiers-monde? C'était condamner son pays à la pauvreté perpétuelle que ce que voulait faire notre cher Chavez.
Le dernier point important était la négation de l'autonomie de la Banque Centrale. C'est évidemment la dernière mauvaise idée de Chavez. En faisant cela, il voulait avoir tous les rennes de l'économie Vénézuelienne. Très mauvais idée puisqu'au contraire, tous les pays espérant avoir une bonne gestion sur le long terme doivent préserver l'autonomie de ces institutions financières. Si le gouvernement contrôle celles-ci, alors il se met à utiliser la production de monnaie pour se payer ses projets et à dérégler les taux d'intérêt quand il en a besoin. Superbe recette pour une crise économique et/ou une inflation galopante (problème déjà très aiguë au Vénézuela).
Voilà donc tout ce que Chavez aurait pu faire de mal s'il avait gagné le référendum pour la réforme constitutionnelle. Heureusement, Chavez a perdu ce référendum, de manière très serrée mais il l'a perdu quand même. Détail encore plus positif, Chavez a galamment accepter cette défaite, fini de son invincibilité face aux urnes. Je me dois donc au moins de reconnaître une grande qualité qu'il nous a permis de remarquer: il a de très mauvais plans pour sa nation mais au moins il est un démocrate et même plus, il reste même un démocrate quand il perd. Bravo! Après tout, c'est déjà plus que la moitié des dirigeants de cette planète et la quasi totalité des chefs d'État du tiers-monde.
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