jeudi 27 décembre 2007

Assassinat de Benazir Bhutto


Encore.... Encore une journée de deuil pour le Pakistan. Aujourd'hui même, l'ancienne première ministre et certainement futur élue au même poste a été assassinée. Un attentat contre elle, le deuxième depuis son retour au pays, a eut raison des moyens de sécurités qui la protégeaient. Grièvement blessée, il n'y eut pas le temps d'intervenir médicalement. Il est aussi à préciser qu'une vingtaine de personnes moururent dans l'explosion.

Ce meurtre n'est pas uniquement un crime sordide mais aussi la remise en question du peu de "paix sociale" qu'il pouvait encore y avoir au Pakistan. Je n'aime pas faire ce genre de prédiction et j'espère bien me tromper mais j'ai vraiment l'impression que cet attentat risque de projeter le pays en pleine guerre civile. Musharraf, le président actuel, n'a aucune légitimité et est haïs de la population. Bhutto n'était certainement pas un ange venu du ciel mais elle semblait avoir une reconnaissance publique suffisamment grande pour possiblement calmer les choses et ramener le Pakistan sur le droit chemin. Malheureusement elle n'est plus et tous les gens qui l'aimaient crient maintenant vengeance.

Le Pakistan est un pays gigantesque, de près de 165 millions d'habitants, possédant la bombe nucléaire et ayant une position géostratégique particulièrement importante. Les voisins, surtout l'Afghanistan et l'Inde doivent être particulièrement soucieux du développement de la situation. L'occident est évidemment touché de plein fouet par cet attentat. On voit difficilement comment la mission en Afghanistan pourra être menée à bien, le pays risquant d'être aspiré encore plus dans la régression régionale.

Pour terminer, je ne peux m'empêcher de dire que le Pakistan récolte, en ce moment, ce qu'il a semé. Utilisant et finançant le terrorisme afin d'atteindre ses propres buts, le Pakistan a maintenant perdu le contrôle de la bête. Les conflits internes entre l'armée, la police secrète et les islamistes extrémistes de tout genre est maintenant inexorable. Que cela serve de leçon pour tout dirigeant pensant faire de même: on pense toujours pouvoir manipuler les extrémistes mais en fin de compte, la bombe finit toujours par exploser au visage du manipulateur. Je souhaite, à messieurs Mussharaf (président) et Sharif (autre chef de l'opposition), de vivre vieux et heureux mais je dois m'avouer très septique sur leurs chances de mourir d'une mort naturelle.

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