Je sais qu'une polarisation est en train de se créer entre cyclistes et automobilistes. Je sais que ces deux groupes se détestent de plus en plus et je ne sais pas exactement ce que ça va prendre pour que ces deux groupes puissent s'entendre sur nos routes de plus en plus bondées. Par contre, je sais une chose: si tout le monde respectait la règle de la priorité, on aurait moins de mort sur nos routes et on serait moins en train de se crier les uns après les autres.
Si j'en parle, c'est que justement il semble que nous ayons un grave problème de ce côté (et je ne cible pas ici un type de véhicule en particulier). D'un côté, on voit régulièrement des bicyclettes traverser au feu rouge, tout en coupant les voitures qui allaient passer sur la lumière verte. De l'autre, on ne compte plus le nombre d'automobilistes qui coupent un cycliste, sans même une arrière pensée à propos des conséquences possibles de cet acte.
Autrement dit, le vice du cycliste est de croire qu'aucune règle ne s'
applique à lui, alors que celui de l'automobiliste est de prendre pour acquis que la route est
faite pour les voitures, les bicyclettes n'étant que des nuisances au milieu de
leur monde.
Ces deux positions sont quasi irréconciliables et jusqu'à temps que le Québec (particulièrement la Capitale Nationale) soit mieux doté de pistes cyclables, ces deux solitudes ne se rejoindront certainement jamais.
À défaut d'obtenir un résultat parfait (que tout le monde s'aime, se respecte et obéisse aux règles...), ne pourrait-on au moins trouver un terrain d'entente? Mon idée est qu'il serait bien possible d'éviter une bonne partie de ces problèmes en respectant la règle de base qu'est celle de la priorité.
Autrement dit, je trouve qu'il est très bien de vouloir faire preuve de courtoisie mais je crois qu'il est beaucoup plus important de respecter la priorité. Par exemple: le premier arrivé à un stop devrait passer avant le second, on ne fait pas de queue de poisson à un véhicule (quel qu'il soit) qui occupe déjà une voie, on respecte le droit de traverser des piétons (lorsqu'ils ont la priorité), etc. Je ne demande pas d'angélisme, non, je défend simplement l'idée qu'on peut trouver enrageant que quelqu'un ne suive pas le code de la route mais que ça devient
vraiment enrageant quand on se le fait faire en plein visage et que la dite action nous oblige à changer notre conduite, alors même qu'on a la priorité!
Je prend ici des exemples négatifs mais je suis tout autant contre l'idée de dévier de l'idée de priorité dans un but de courtoisie... Évidemment que la courtoisie est agréable mais dans un cas de priorité routière, une courtoisie déplacée peut causer un accident. Car en déviant trop de la règle établie, on risque de créer un flou dans lequel plus personne ne sait quand y aller et poussant même certains à croire qu'il est normal que les autres les laissent passer par "courtoisie". Créant possiblement ainsi encore plus de colère et/ou d'accidents.
Par exemple, il m'est récemment (et à plusieurs reprises) arrivé de me faire laisser passer par des automobiles (je suis principalement un cycliste) à des intersections et cela, alors même que c'étaient eux qui avaient la priorité! J'apprécie évidemment le geste, c'est en effet très courtois de leur part mais c'est parfois dangereux. Qu'une automobile me donne "artificiellement" la priorité ne veut pas dire que les autres véhicules impliqués le feront nécessairement et je n'ai pas l'intention de me jeter devant eux pour le vérifier...
Ce matin même, une situation semblable m'est arrivée: je suis arrivé à une intersection, délimitée par un
Arrêt, une voiture (dans la voie perpendiculaire à la mienne) était arrivée avant moi et avait ainsi clairement la priorité. Je décide donc de m'arrêter complètement à l'
Arrêt afin de respecter sa priorité. La chauffeuse semble cependant attendre (et je fais de même), elle se fâche donc et se met à me klaxonner (pas contente que je n'ai pas apprécié sa courtoisie). Je lui indique donc mon
Arrêt et elle se met finalement à avancer mais s'arrête au milieu de l'intersection afin que l'on puisse parler. La pauvre femme (qui n'était pas bien méchante) m'exprime son incompréhension: elle ne sait plus ce qu'elle doit faire avec les bicyclettes, les laisser passer ou non? Je lui répond simplement qu'elle avait la priorité et qu'elle devait passer en premier, c'est tout...
Pourrait-on faire un aussi simple effort? Il me semble que ça donnerait un sacré coup de main afin de faire diminuer la rage, l'aggressivité et les accidents de la route.
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