lundi 2 novembre 2009

Montréal ou la décadence d'une métropole bananière

La chose est maintenant confirmée; le Maire Tremblay a été réélu. Que faut-il comprendre? Que les Montréalais sont absolument débiles ou simplement qu'ils se foutent complètement de leur avenir collectif?

D'accord, je sais que mon sous-titre risque d'en choquer quelques uns (une autre preuve d'anti-montréalisme de la part d'un énième frustré de la Capitale Nationale?) mais je vous en prie, pensez-y bien, qu'est-ce qui est la plus grande insulte: A. moi qui traite les Montréalais de débile ou encore B. les Montréalais eux-mêmes qui réélisent (pour un troisième mandat!!!) le maire le plus incompétent (et possiblement corrompu) que la ville ait connu durant les dernières décennies?

Non mais sérieusement, qu'est-ce qui se passe dans vos têtes? Est-ce qu'un seul Montréalais n'était pas au courant des multiples scandales? Est-ce qu'un seul Montréalais est à l'aise avec le fait que ses taxes foncières aillent directement dans les poches de quelques italiens graisseux? Qu'est-ce que ça prenait de plus? Qu'on prenne Tremblay, Zampino et Accurso en train de faire un "trip à trois" dans un môtel de Longueuil?

Évidemment, on me dira que se sont les circonstances qui auront permises à Tremblay de se faufiler entre Harel et Bergeron. Que dans le fond, la majorité des électeurs ont voté contre Tremblay. Et que dans ce sens, ils ne sont pas dupes. Vrai! Vrai que le deux-tiers des gens qui ont votés l'ont fait contre Tremblay. Ceux-là n'ont donc rien à se reprocher... Cependant, voyons voir quel pourcentage de la population a réellement voté CONTRE Tremblay. Le taux de participation ayant été extrêmement faible (entre 32 et 39%), se ne sont donc que les deux-tiers d'une trentaine de pourcents qui se seront opposés au Maire Tremblay. Autrement dit, environ 75% de la population montréalaise a préféré voter pour Tremblay ou encore ne pas changer les choses (abstention) plutôt que d'amener un changement qui était ABSOLUMENT nécessaire! Les Montréalais avait, hier, un rendez-vous avec l'histoire et ils ont prouvé hors de tout doute qu'ils n'étaient pas à la hauteur de l'événement. Récompenser la corruption (peu importe la responsabilité personnelle du Maire, son équipe est coupable et cela, hors de tout doute), c'est vraiment pitoyable.

Je ne mâcherai donc pas mes mots: Honte à Montréal! Cette ville qui se targue d'être une métropole mondiale et surtout un grande ville de création, nous prouve avant tout qu'elle n'a aucune colonne vertébrale et que la seule réputation qui l'a suivra est celle d'une ville incapable de se réaliser et corrompue! The Economist, Le Monde, ainsi que MacLean's titrent tous que Montréal est devenu une ville de pègre. Quelle est la réponse des Montréalais? Réélire celui qui a présidé à l'échec de la ville? On croirait rêver...

Ai-je besoin de rappeler à qui que se soit que ce qui vient de se passer n'est, ni-plus, ni-moins, qu'une confirmation d'une tendance présente dans notre métropole depuis quelques années: Montréal avait soutenu le Parti Libéral Canadien (corrompu lui aussi) après le scandale des commandites et ont récidivés avec la réélection du Maire Tremblay hier. Les Montréalais semblent donc préférer soutenir la corruption et l'inefficacité plutôt que de 1. se lever pour aller voter ou de 2. faire un compromis (même temporaire) envers une idéologie différente.

Je trouve que, de manière bien indirecte, la meilleure analyse de la situation a été exprimée par le président d'élection de la ville de Québec, Sylvain Ouellet, qui donnait son point de vue sur le taux de participation dans la vieille capitale (50%, pour une élection jouée d'avance...): «Même s'il n'y avait pas une course aussi serrée qu'à Montréal, on voit que les gens de Québec ont de la fierté et de l'intérêt pour leur ville». J'aimerais pouvoir en dire autant à propos de Montréal...

Que faire maintenant? La ville était quasiment ingouvernable lors des dernières années et je ne m'attends pas à ce que la taupe Tremblay réussisse à changer les choses. On peut toujours rêver mais c'est rarement lors d'un troisième mandat qu'un politicien se met à faire des choses. On parle aussi de mettre la ville sous tutelle, je ne connais pas toutes les conséquences d'une telle décision mais c'est définitivement une option à envisager. Ça en est pathétique mais on dirait bien qu'il faudra que le gouvernement provincial mette le mauvais élève dans le coin et lui demande de rester en retenue. De retour à l'école primaire.

C'est tout de même drôle qu'on essaye d'enseigner la responsabilité démocratique en Afghanistan, alors qu'on pourrait justement le faire à Montréal... L'on parlait, lors des dernières années, d'un mystère Québec mais on peut maintenant confirmer que s'il y a un mystère dans notre belle province, c'est bien celui de Montréal; Montréal, grande métropole bananière...

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