La boxe, comme tout autre sport, est une sphère dans laquelle les rivalités prennent une place prépondérante. Évidemment, ce qui fait la beauté première d'un sport c'est et avant tout, les qualités athlétiques misent en valeur par les différents aspects de l'activité; au hockey on retrouve de la rapidité, de la fluidité et un contact rude, au football américain on obtient de la puissance, des contacts dévastateurs, ainsi qu'une grande spécialisation physique, etc. La boxe, en ce sens, est un sport presque comme les autres (bien que j'ai tendance à croire que la nature même de ce sport tend à pousser les qualités athlétiques de ses praticiens à un autre niveau mais je crois que ce débat sera pour un autre article). Par contre, lorsqu'il s'agit de la boxe, les questions de rivalité prennent un tout autre niveau.
En effet, la boxe est un sport qui vit de ses rivalités. C'est évidemment aussi le cas de d'autres sports, les rivalités Red Sox/Yankees ou encore Nordique/Canadien étaient certainement exceptionnelles mais ne peuvent accoter la rivalité qui peut exister entre deux boxeurs. Pourquoi? Parce qu'à la boxe, il n'est pas question d'équipe ou de 82 matchs par année. À la boxe, chaque combat est crucial et que se soit victoire ou défaite, tout ne dépend que d'une et une seule personne, le boxeur. L'athlète, dans ce cas, ne peut jamais remettre la faute sur quelqu'un d'autre (à l'occasion son propre entraîneur ou encore l'arbitre) mais dans l'ensemble, disons que le boxeur ne peut compter que sur lui-même pour l'emporter. S'il gagne, il peut alors prendre toute la gloire mais s'il perd... Pas de coéquipier pour prendre le blâme, pas de 80 et quelques matchs pour reprendre la situation en main. Si un boxeur perd il peut soit accepter pleinement sa défaite, ce qui peut parfois être dangereux pour l'esprit de compétiteur de l'athlète ou encore la nier complètement.
C'est habituellement plutôt difficile de nier une défaite lorsqu'on se fait dominer mais beaucoup moins lorsque l'issue du combat est controversé ou du moins très proche. Il devient alors normal pour le boxeur de mettre la faute sur l'arbitre, les juges ou encore les sales tactiques de son adversaire. C'est justement là qu'un combat revanche entre deux boxeurs devient absolument électrisant. Parce que s'il y a revanche, c'est justement qu'un des deux boxeurs n'acceptent pas le résultat du précédent duel, peu importe qu'il ait raison ou non, ce qui compte ce que combat il y eut mais consensus sur le gagnant (entre les deux boxeurs), il n'y eut pas. Soit les deux boxeurs étaient très égaux, soit un des deux pugilistes fait preuve de négation totale face à la vérité.
Un boxeur ne peut donc pas s'avouer inférieur à qui que se soit, sinon il est fini, la hargne, nécessaire au combat dans l'arène, n'est plus (ou du moins très difficile à retrouver). Voilà ce qu'il y a de si incroyable dans les revanches à la boxe: aucun boxeur ne peut s'avouer faillible et une seule personne est responsable du doute qui fut mis en place (que cela soit de la projection ou non) et c'est l'adversaire qui se trouve de l'autre côté du
ring.
Voici pourquoi le duel entre Lucian Bute et Librado Andrade, à Québec et sur HBO, sera absolument incroyable: parce que ni Lucian, ni Librado ne peuvent admettre qu'ils ont respectivement perdus le premier engagement. Ce qui les oblige automatiquement à vouloir tout donner pour le second tome, question de faire oublier tout doute créé par la fin controversée du premier combat.
Les revanches créent ou détruisent les boxeurs et l'on verra ici lequel des deux pugilistes continuera son ascension.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire