Léolo, de Jean-Claude Lauzon, est de ces films qui marqua (et pas qu'un peu) le cinéma québécois. Somme hautement poétique, imaginativement représentative d'un Québec en réveil mais aussi en déni, ce film me semble être un coup d'envoi retentissant pour la nouvelle génération des réalisateurs
made in Québec qui eut lieu durant les années 90. Je ne prétend pas comprendre l'ensemble de cette oeuvre profonde et mystérieuse mais voici tout de même ce que j'en ai retenu.
Léolo c'est l'histoire du petit Léo Lauzon (aka: Léolo Lozone), grandissant au sein d'une famille bien paumée de l'est de Montréal. Rejetant l'héritage de sa famille, celui-ci se réfugie dans le rêve et n'a de cesse que de vivre par procuration. On assiste ainsi à son émergence comme individu mais aussi à son passage dans le monde plus sombre ainsi que plus sobre de la vie adulte.
Si je semble faire l'éloge de ce film, c'est qu'il le mérite bien mais il faut aussi préciser qu'il n'est pas du tout parfait; plusieurs éléments essentiels étant en fait cruellement défaillants. Pour la première part, les acteurs font un travail plutôt médiocre et à chaque fois que l'incroyable narrateur laisse ça place, ceux-ci n'ont de cesse que de gâcher l'ambiance créée. C'est tout particulièrement le cas du petit Maxime Collin; parfait tant qu'il garde la bouche fermée. Ensuite, on ressent un certain malaise à divers moment du film, particulièrement lorsqu'il devient évident que le réalisateur cherche à choquer au travers de propos sexuels pervers particulièrement déplacés. Je ne veux pas mettre tout de côté sans discernement, ses réflexions personnelles étant souvent intéressantes mais lorsqu'utilisé en excès, on sent vraiment qu'un traitement moins volontairement choquant (et donc un peu moins juvénile) aurait beaucoup mieux atteint le but.
Voilà donc mon analyse de ce très bon film: hors du commun par son message et sa profondeur mais tout de même un peu dommage qu'il soit passé à côté du complet chef-d'oeuvre.
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