Nikita Mikhalkov, réalisateur russe tout à fait génial, sait nous étonner autant par ses fictions que ses documentaires. Avec
Anna 6-18, un documentaire mettant principalement en scène sa fille mais aussi l'URSS dans son ensemble, Mikhalkov nous soumet un traité politique et social choc. Un appel a un conservatisme éclairé (du calme tout le monde, conservatisme ne fait pas toujours référence au "mal"), ce documentaire est la critique cinglante d'un monde ne croyant plus à rien et décadent. Appel déchirant à la spiritualité, la responsabilité, la profondeur d'âme, le nationalisme, le patriotisme et l'esprit de famille.
Je sais que ça fait beaucoup mais ce documentaire réussi à faire tout cela et bien plus. L'idée et le thème sont aussi tous deux ingénieux. Mikhalkov utilise comme point de départ sa propre fille. À chaque année il l'interroge, lui demandant les mêmes questions à son anniversaire. Au travers des changements vécus par la petite Anna entre ses 6 ans et ses 18 ans, le réalisateur en profite pour présenter un historique de l'URSS des années 80 et 90. Faisant ainsi un rapport accablant des méandres de cet empire sur son lit de mort.
En cela, Mikhalkov devient un Soljenitsyne moderne, critiquant le monde qui l'entoure avec efficacité. Sans pour autant être aussi exhaustif, il parvient tout de même à donner une touche beaucoup plus humaine à son propos (la présence de sa fille y étant pour beaucoup). Je ne saurais donc assez vous le conseiller, c'est un bijoux d'histoire, une intéressante réflection sur la vie et sur la nation, finalement c'est tout simplement un excellent documentaire.
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